Ouragan Irma : une cinquantaine de réservistes envoyés en mission aux Antilles

Suite au passage de l'ouragan Irma aux Antilles et à la demande du ministère chargé de la Santé, la réserve sanitaire de Santé publique France est mobilisée. Plusieurs équipes se relaient afin d'apporter un renfort sanitaire et logistique sur place.

Publié le 12 septembre 2017

Mercredi 6 septembre 2017, une équipe de 20 réservistes issus de plusieurs spécialités a été constituée dans l'objectif d'apporter un renfort sanitaire et d'évaluer les besoins sur place. L'équipe a pris le départ vers la Guadeloupe dans la soirée aux côtés d'Annick Girardin, ministre des Outre-mer et des militaires de la sécurité civile, des sapeurs-pompiers et des personnels de la Croix-Rouge. Lors de sa mission de renfort de 7 jours, l'équipe de la Réserve sanitaire est chargée d'analyser la situation sur le terrain et évaluer les besoins futurs.

Depuis, plusieurs équipes de réservistes partent régulièrement sur place. Lundi soir, un ingénieur hospitalier et un psychiatre référent national ont pris place aux côtés d'Agnès Buzyn, ministre en charge de la Santé et d'Emmanuel Macron à bord de l'avion présidentiel. A ce jour, 49 réservistes sont donc sur place.

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Des équipes opérationnelles de réservistes déployées en Guadeloupe et à Saint-Martin

Chacune sous la houlette d'un ou plusieurs coordonnateurs, les équipes se relaient dans différentes zones touchées et apportent une aide spécifique en fonction des besoins identifiées par la première équipe de reconnaissance.Les effectifs déployés sont ainsi répartis entre : des médecins (urgentistes, anesthésistes, généralistes), des assistants de régulation médicale, des chirurgiens, des infirmiers, des logisticiens, un spécialiste des télécommunications, psychiatre, psychologues, pharmaciens, préparateurs en pharmacie etc.

Les renforts humains et matériels supplémentaires

La Cire Antilles (Cellule d'intervention en région) de Santé publique France sera également renforcée par deux épidémiologistes réservistes.

Au vu de l'évolution de la situation sanitaire et des besoins des établissements de santé, les autorités locales pourront demander à adapter les effectifs et les spécialités des renforts sanitaires. C'est pourquoi, d'autres équipes s'apprêtent d'ores et déjà à prendre le départ pour les Antilles.

Des renforts matériels accompagnent les premiers intervenants pour faire face à la situation sanitaire exceptionnelle sur place. Ainsi, des postes sanitaires mobiles ont déjà été acheminés par l'établissement pharmaceutique, permettant la médicalisation de l'avant, et la prise en charge de 200 victimes et 75 urgences absolues (100 malles de matériels, produits de santé et médicaments). Plus de deux tonnes de médicaments ont par ailleurs été acheminées par l'établissement pharmaceutique de Santé publique France via l'avion présidentiel. Enfin, des lots de radiocommunication ont été envoyés sur les  deux iles pour faciliter les transmissions des professionnels de santé sur place.

Mieux connaître la Réserve sanitaire

S'engager dans la Réserve sanitaire, c'est se rendre prêt à intervenir en renfort lors d'une situation exceptionnelle. Les professionnels du secteur de la santé souhaitant être informés des alertes et proposer leurs services peuvent s'inscrire sur le site : www.reservesanitaire.fr

Formée et gérée par Santé publique France, agence nationale de santé publique, la Réserve sanitaire est composée de 2000 professionnels de santé, en activité ou retraités. Les réservistes sanitaires peuvent intervenir en renfort lors de menaces ou de crises sanitaires graves pour apporter leur appui aux autorités et aux établissements de santé.

Elle peut être mobilisée par le ministère chargé de la Santé, à la demande d'autres ministères le cas échéant, ainsi que par les directeurs des Agences régionales de santé. Les missions sont généralement courtes, en France ou à l'étranger. Elles se déroulent très souvent en outre-mer.

Tout besoin de renfort en professionnels sanitaires lors de situations exceptionnelles peut faire l'objet d'un recours à la Réserve sanitaire, la plupart du temps pour des durées et effectifs limités. La Réserve sanitaire a ainsi été récemment amenée à assurer des missions des types suivants :

  • renfort des établissements de santé lors d'afflux massifs de patients et/ou d'épuisement des personnels du fait de situations sanitaires exceptionnelles (attentat de Nice, épidémies de dengue, chikungunya, zika…) ou de tensions graves de recrutement dans les outre-mer (renfort du CH de Mamoudzou 2015, 2016, 2017) ;
  • renfort et relais des cellules d'urgence médico-psychologiques et des services de psychiatrie (Nice 2016) ;
  • renfort de services en suractivité ponctuelle du fait d'un événement sanitaire (renfort des laboratoires de biologie et de la surveillance des femmes enceintes de Guyane pendant l'épidémie de zika 2016) ou en besoin d'expertise spécifique ;
  • renfort de centres d'appels téléphoniques destinés aux victimes (attentats) ou à la population (campagne de vaccination méningocoque Dijon 2017) ;
  • renfort des services de l'Etat chargés de la coordination lors d'événements sanitaires, lors de campagnes de vaccination, de grands rassemblements, afflux de migrants ;
  • évaluation et soutien sanitaire et médico-psychologique de Français touchés par un événement à l'étranger (attentats en Afrique en 2016) ;
  • soutien au rapatriement ou à l'évacuation en cas de situation exceptionnelle (Népal 2015) ;
  • renfort de dispositifs prudentiels exceptionnels lors de grands rassemblements (cérémonies mémorielles nationales comme Verdun 2016) ;
  • renfort soins et transports de patients hautement contagieux (épidémie Ebola).

En cas d'alerte, les réservistes disponibles se portent volontaires puis sont sélectionnés par Santé publique France en fonction des compétences recherchées. Les réservistes bénéficient de formations régulières leur permettant d'être toujours opérationnels, et leurs missions sont indemnisées. En 2016, la Réserve sanitaire a assuré 25 opérations, soit 286 rotations d'équipes. 480 réservistes ont été mobilisés, sur une durée totale de 7400 jours de mission (dont 1800 jours dédiés à l'attentat de Nice et 5300 jours dans les outre-mer).

Pour en savoir plus :