Santé mentale, dépistage du cancer colorectal et capacité à nager dans les départements d’outre-mer : les données du Baromètre santé DOM 2014

Santé publique France publie trois nouveaux volets de l'enquête Baromètre santé 2014 dans les départements d'outre-mer : la santé mentale, le dépistage du cancer colorectal et la capacité à nager. L'objectif est de situer les DOM par rapport à la métropole et de rechercher les facteurs associés aux différents comportements étudiés.

Publié le 9 novembre 2017
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Santé mentale

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Ce volet présente un état des lieux fondé sur l'analyse de quatre indicateurs :

- les états dépressifs caractérisés,- les pensées suicidaires,- les tentatives de suicide,- le recours aux soins (médicaments psychotropes et psychothérapies).

Principaux résultats :

  • une situation globalement plus favorable aux Antilles et en Guyane qu'en métropole, avec une plus faible prévalence des épisodes dépressifs et des tentatives de suicide au cours de la vie ;
  • la situation singulière de La Réunion, avec des niveaux de prévalence d'épisodes dépressifs et de tentatives de suicide au cours de la vie similaires à ceux de la métropole ;
  • une distribution spécifique des prévalences des épisodes dépressifs et des pensées suicidaires selon l'âge dans les DOM, avec des prévalences plus élevées chez les 15-45 ans ;
  • un moindre recours aux soins des personnes souffrant d'un épisode dépressif dans les DOM ;
  • une consommation de psychotropes au cours de la vie et dans l'année moins importante dans les DOM.

Dépistage du cancer colorectal

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Le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent dans le monde et la troisième cause de mortalité par cancer en 2012.

En France, depuis 2009, un programme de dépistage organisé du cancer colorectal propose un test de détection de sang dans les selles tous les deux ans aux hommes et femmes âgés de 50 à 74 ans. Mais cette population est peu réceptive pour faire le test, particulièrement dans certains DOM. Le sexe, l'âge, le statut marital, la fragilité financière et la gêne vis-à-vis de la manipulation des selles sont autant de facteurs pouvant expliquer ces résultats.

Principaux résultats :

  • une personne sur deux de 50 à 74 ans aux Antilles et près de deux sur cinq en Guyane et à La Réunion déclarent avoir réalisé ce test dans les deux ans ;
  • l'absence d'incitation à faire le dépistage et le souhait de ne pas le réaliser demeurent les principales raisons de non-réalisation du test ;
  • les facteurs associés à la déclaration du recours à ce dépistage relèvent des caractéristiques sociodémographiques, économiques ou financières et du recours aux soins.

Capacité à nager

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Cette première estimation de la capacité à nager dans les DOM constitue un élément de la surveillance épidémiologique des noyades (réalisée en France depuis plus de 15 ans par un dispositif d'enquêtes spécifiques), dont l'une des causes majeures est l'incapacité à nager.

Principaux résultats :

  • les ultramarins déclarent moins souvent savoir nager (de 69 % en Guyane à 75 % à La Réunion) que les métropolitains (81 %) ;
  • parmi les nageurs, de 67 % en Guadeloupe à 74 % en Guyane déclarent savoir nager plus de 50 mètres (versus 84 % en métropole) ;
  • quel que soit le département, la capacité à nager des femmes est plus faible que les hommes, notamment en Guadeloupe et en Guyane ;
  • les  jeunes adultes sont beaucoup plus souvent en capacité de nager que leurs aînés, ceci étant plus nuancé en Guyane où plus d'un quart des 15-24 ans déclarent ne pas savoir nager ;
  • la Guyane a connu le plus de décès par noyade alors qu'il s'agit du département d'outre-mer le moins peuplé et c'est également celui où la capacité à nager est la plus faible.

Pour en savoir plus :