Santé mentale et COVID-19

Depuis la mise en place des mesures gouvernementales liées à l’épidémie de COVID-19 et la nécessité de confiner les Français, la peur de la maladie et les conditions de vie bouleversées ont eu des conséquences sur la santé mentale de la population. 

Mis à jour le 15 mars 2022

La santé mentale : un enjeu majeur de santé publique 

3

millions souffrent de troubles psychiques sévères en France

La santé mentale regroupe différentes dimensions relatives au bien-être perçu, à la présence de symptômes associés à une détresse psychologique ou encore à la présence d’une maladie mentale, elle-même pouvant relever de réalités très différentes. L’Organisation mondiale de la santé estime que les maladies mentales se classent au troisième rang des maladies en termes de prévalence après les cancers et les maladies cardio-vasculaires. En France, environ 3 millions de personnes souffrent de troubles psychiques sévères. Les conséquences de tels troubles sont majeures pour l’individu concerné, qui présente un risque suicidaire accru, et plus largement un risque plus élevé de mortalité prématurée. Les troubles psychiques constituent également un enjeu prédominant pour la société aussi bien en matière de prise en charge médicale que d’insertion sociale et professionnelle.

La crise sanitaire : un impact certain sur la santé mentale des Français

La crise sanitaire a eu un rôle de catalyseur des problèmes de santé mentale en France, mettant en exergue la nécessité de porter une attention spécifique à cette dimension. En effet, la propagation du virus s’est accompagnée d’une montée de l’inquiétude face à l’infection et de la mise en place de mesures restrictives sur le plan social, dimension essentielle du bien-être. De même, l’isolement, la baisse d’activité physique, l’augmentation du stress, l’ennui, l’organisation du travail à domicile couplée à la gestion de la vie familiale… sont autant de facteurs qui peuvent avoir un impact sur la santé mentale.

34%

des personnes interrogées au cours de la vague 21 (15-17 février 2021) de l’enquête CoviPrev présentaient un état anxieux ou dépressif

Les travaux réalisés par le biais des enquêtes menées auprès de la population confirment le contrecoup des confinements sur l’accroissement de la prévalence de troubles du sommeil, de symptômes anxieux, de symptômes dépressifs, ainsi que de symptômes persistants associés à un stress post-traumatique. Ces augmentations ont été particulièrement observées chez les jeunes ainsi que chez des populations ayant un statut socio-économique modeste. Elles se sont révélées aussi plus fréquentes dans le cas de consommation importante de médias délivrant des informations relatives à la Covid-19. 

Les actions mises en place

Un tableau de bord des principaux indicateurs de santé mentale

Plusieurs signalements émanant des professionnels (services de psychiatrie et de pédiatrie notamment) portent sur une augmentation de la prise en charge de jeunes patients pour tentatives de suicides et autres diagnostics de santé mentale. Par ailleurs, les résultats issus de l’enquête Coviprev répétée dans le temps atteste d’une dégradation de la santé mentale. Dans ce contexte, la production de données de surveillance de l’état de santé mentale des populations a été renforcée.
Dans ce cadre, Santé publique France publie des bulletins hebdomadaires afin de suivre et analyser l’évolution des passages aux urgences et actes SOS Médecins (angoisse, comportements anxieux, états dépressifs…). Ces bulletins visent à informer l’ensemble des acteurs de la santé mentale de l’évolution de la santé mentale des français et contribuer ainsi aux orientations des prises de décision des décideurs, des actions menées par les acteurs de terrain, et plus largement à sensibiliser la population générale de ce constat.

En savoir plus : bulletins hebdomadaires de surveillance syndromique de la santé mentale

Des enquêtes en population générale et auprès des populations vulnérables

Santé publique France a mis en place un dispositif d’enquêtes permettant d’observer, entre autres, l’impact de cette épidémie et de la crise sanitaire sur la santé mentale des Français, et identifier les plus vulnérables. Ces enquêtes, en complément des connaissances scientifiques issues de l’analyse de la littérature, aident à la construction et au renforcement des messages de prévention auprès de la population.

En savoir plus :

Zoom sur l’enquête CoviPrev

CoviPrev est une enquête répétée et conduite auprès d’un échantillon de 2000 personnes comparable à la population française en termes d’âge, de sexe, de catégorie socioprofessionnelle, de région d’habitation et de taille d’agglomération. Elle permet de suivre à un rythme régulier, l’évolution de la satisfaction de vie, des problèmes de sommeil et des états anxieux et dépressifs en population générale adulte.

Santé publique France publie régulièrement les résultats des différentes vagues de l’enquête CoviPrev : 

Le recensement des dispositifs d’aide à distance 

Pour faciliter l’accès aux professionnels de santé en cas de besoin, un espace dédié à la santé mentale pendant l’épidémie de COVID-19 a été créé sur le site internet de Santé publique France permettant de recenser tous les dispositifs d’aide à distance, classés selon les thématiques (violence, deuil, détresse psychologique, addictions, parentalité...) et par population (enfants, étudiants, personnes âgées…).

En savoir plus : liste des dispositifs d’aide à distance 

La mise en place de dispositifs de prévention et promotion de la santé mentale

Campagne "en parler c’est se soigner"

Santé publique France et le ministère des solidarités et de la santé lancent le 6 avril 2021 une campagne digitale de sensibilisation à destination du grand public, avec une attention particulière portée aux 18-24 ans. L’objectif est d’encourager la parole auprès de son entourage, d’un professionnel de santé et de recourir aux dispositifs d’information et d’écoute existants.

Campagne "j’en parle à"

Dans la continuité de la campagne « En parler, c’est déjà se soigner », un dispositif spécialement adapté aux adolescents (11-17 ans) a été lancé le 14 juin 2021, puis rediffusée de janvier à juin 2022.

La campagne « j’en parle à » a pour objectif de limiter les impacts de la crise sanitaire sur la santé mentale des adolescents en les incitant à parler à un tiers de confiance et à recourir au dispositif d’aide à distance Fil Santé Jeunes, et notamment en privilégiant les services en ligne de celui-ci. 

Campagne "ma vie au quotidien"

Santé publique France en collaboration avec le ministère en charge de la Santé et le Service d’Information du Gouvernement a développé dès le premier confinement en mars 2020 une série de vidéos courtes et informatives « Ma vie au quotidien » pour aider les Français à vivre le mieux possible les semaines de confinement. On y retrouve des conseils simples concernant le stress que génère cette période.

Autres outils de prévention du coronavirus pour les professionnels et le grand public