Chikungunya, dengue et zika : lancement de la surveillance saisonnière 2023

Santé publique France publie les premières données de surveillance renforcée des cas de chikungunya, dengue et zika diagnostiqués sur le territoire métropolitain pour la saison 2023 et rappelle les gestes à adopter pour se protéger des piqûres de moustiques.

Publié le 2 juin 2023
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Chaque année, la surveillance renforcée saisonnière des cas de chikungunya, dengue et zika coordonnée par Santé publique France est activée du 1er mai au 30 novembre, en complément de la surveillance annuelle basée sur la déclaration obligatoire. Ces maladies virales, transmises par des moustiques vecteurs du genre Aedes, sont majoritairement tropicales mais peuvent être transmises en Europe et en France métropolitaine par le moustique Aedes albopictus (appelé aussi moustique tigre), implanté dans la majorité des départements et qui continue son extension sur le territoire métropolitain. Les premières transmissions autochtones de dengue et chikungunya en France métropolitaine ont été observées en 2010. Depuis, ces épisodes se répètent et deviennent habituels chaque année.

L’année 2022 a été marquée par une hausse des cas autochtones de dengue avec 9 foyers identifiés totalisant 65 cas. Ces cas étaient répartis en Occitanie, Paca et Corse, et des foyers sont survenus dans des départements jusque-là épargnés comme la Corse, les Pyrénées-Orientales, les Hautes-Pyrénées et la Haute-Garonne. Ces épisodes sont susceptibles de se reproduire, augmenter en taille et toucher de nouveaux départements. Les conditions climatiques favorables à la multiplication des moustiques avec notamment les fortes chaleurs, les pluies abondantes, les inondations, la sécheresse et le réchauffement du climat, mais aussi l’urbanisation, l’augmentation des voyages et la mondialisation, font partie des facteurs qui contribuent fortement à cette évolution.

Chiffres clés des cas de chikungunya, dengue, zika depuis le 1er mai 2023

Du 1er au 26 mai 2023, ont été identifiés en France métropolitaine : 

  • 46 cas importés de dengue diagnostiqués dans les départements avec implantation documentée d'Aedes albopictus
  • 1 cas importé de chikungunya
  • 0 cas de zika

En complément de la situation en métropole, des foyers de dengue actuellement actifs en Martinique et en Guadeloupe ont été identifiés ainsi que qu’une recrudescence de cas de chikungunya et de dengue en Amérique Latine signalée par l’OMS (au départ ou au retour de voyage).

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Chikungunya, dengue et zika - Données de la surveillance renforcée en France métropolitaine en 2023

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Carte des départements où le moustique tigre est installé au 1er janvier 2023

Carte des départements ou le moustique tigre est installé au 1er janvier 2023
Source : ministère chargé de la Santé (https://sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/la-poursuite-de-la-progression-du-moustique-tigre-sur-le-territoire)

En quoi consiste la surveillance des arboviroses – dengue, chikungunya et zika ?

La surveillance annuelle des arboviroses repose sur la déclaration obligatoire des cas. En complément, du 1er mai au 30 novembre, pendant la période d’activité des moustiques vecteurs, Santé publique France coordonne la surveillance renforcée saisonnière des arboviroses en France métropolitaine, en lien avec les Agences régionales de santé et le Centre national de référence. Dans ce cadre, l’Agence publie chaque semaine le nombre de cas diagnostiqués sur le territoire. Des points spécifiques régionaux sont également publiés dans les régions où le moustique tigre est implanté.

Une surveillance combinée pour prévenir les épidémies

La surveillance épidémiologique vise à identifier rapidement les cas humains et ainsi de prévenir le développement de foyers de transmission autochtones voire d’épidémie dues à ces virus. En effet, l’identification de cas humain déclenche immédiatement des investigations et des actions de lutte antivectorielle et de prévention.

Une surveillance et des investigations entomologiques (des moustiques) sont également associées ; elles sont menées par les opérateurs de démoustication sous la responsabilité des Agences régionales de santé. 

L’ensemble de cette surveillance permet une intervention rapide des services de lutte antivectorielle autour des cas humains dans les zones où le moustique est présent et de prévenir grâce à des actions de prévention et de démoustication un cycle de transmission local.

Vous êtes un particulier, comment signaler la présence du moustique ?

Le signalement de la présence de ce moustique par les particuliers est la principale source d’information permettant de suivre la colonisation du territoire métropolitain. Il est possible de signaler sa présence sur le portail officiel des autorités sanitaires : signalement-moustique.anses.fr.

Comment éviter d’être contaminé ?

L’infection est transmise par un moustique vecteur contaminé (en ayant préalablement prélevé le sang d’une personne infectée) qui peut, à l’occasion d’une autre piqûre, transmettre le virus à une nouvelle personne. Une personne infectée est "contaminante pour les moustiques" au moment où le virus est présent dans son sang (phase virémique, d’une dizaine de jours environ).

Pour vous protéger et éviter de vous faire piquer par des moustiques dans les régions où des cas de chikungunya, la dengue ou le zika ont été signalés, les bons gestes à adopter sont :

  • porter des vêtements amples et couvrant ;
  • utiliser des répulsifs anti-moustiques ;
  • dormir sous une moustiquaire ;
  • brancher des diffuseurs électriques ;
  • utiliser des serpentins à l’extérieur.
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Quelles sont les recommandations sanitaires en provenance ou au retour de régions où circule le virus ?

Ces virus circulent dans toute la zone inter tropicale mais peuvent être transmis aussi en zone tempérée, par le moustique Aedes albopictus.
Pendant les 15 jours suivant son retour de régions où des cas ont été signalés, il est recommandé :

  • de consulter un médecin en cas de fièvre et de lui indiquer de quelles régions vous revenez ;
  • de continuer à se protéger contre les piqûres de moustique pour éviter qu’un moustique de type Aedes vous pique et soit contaminé, à son tour, par un virus Chikungunya, Dengue ou Zika. Il pourrait alors transmettre le virus à d’autres personnes, lors d’une piqûre.

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Vous revenez d'une région où des cas de Chikungunya, Dengue ou Zika ont été signalés

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Vous partez dans une région où des cas de Chikungunya, Dengue ou Zika ont été signalés