Programme de travail 2024 de Santé publique France : les travaux menés autour de six grands enjeux

Retrouvez les grands enjeux de la programmation 2024 de l’agence ainsi que l’ambition que nous portons dans la conduite des travaux et des collaborations qui seront menés cette année, guidés par l’objectif constant de continuum de santé publique.

Publié le 14 mars 2024

Le programme de travail de Santé publique France prend en compte les orientations de la stratégie nationale de santé, les priorités de travail fixées par le ministère en charge de la Santé et de la prévention et la contribution de l’agence aux plans et programmes de santé publique. Il vise à garantir, en tous points du territoire, une réponse réactive et adaptée aux menaces pesant sur la santé de la population ainsi que la mise à disposition de leviers, qu’ils soient individuels ou collectifs, permettant de promouvoir des environnements et des comportements favorables à une meilleure santé pour tous. Notre programme s’intègre dans le cadre d’orientations stratégiques fortes telles que l’excellence de l’expertise, l’ouverture à la société et l’innovation.

En 2024, outre la continuité des travaux déjà initiés, plusieurs axes de développements majeurs seront à l’œuvre tels que l’animation et le renforcement des dispositifs de veille et de surveillance, la modernisation de nos systèmes d’informations, ou encore la réalisation de travaux issus des objectifs de grands plans nationaux et régionaux... et le tout dans une approche « One Health - une santé santé ».

Les 6 grands enjeux du programme de Santé publique France 

  1. Anticipation, préparation et réponse aux menaces de santé publique, dont les épidémies 
  2. Numérique en santé publique 
  3. Santé environnementale, changement climatique, environnements de travail 
  4. Fardeau des maladies et de leurs déterminants, efficacité des interventions et retour sur investissement de la prévention 
  5. Stratégie de prévention, marketing social et approche par populations 
  6. Inégalités sociales, vulnérabilités territoriales

Cette programmation nationale est déclinée en région dans les activités des cellules régionales et permet notamment d’agir sur les inégalités sociales, et ainsi renforcer la protection des publics les plus fragiles, au plus près de leurs lieux de vie, en concertation avec les acteurs locaux. Le programme annuel s’appuie également sur des collaborations renforcées avec la recherche en santé publique, la construction de programmes innovants avec des partenaires et agences homologues. Les expertises de l’Agence sont également sollicitées tout au long de l’année pour répondre aux nombreuses problématiques de santé publique pouvant émerger ou aux besoins des décideurs.  

A télécharger

Programme de travail 2024. Santé publique France.

En savoir plus

" Le programme de travail 2024 de Santé publique France qui rappelle nos missions et affirme notre engagement auprès des populations. Notre projet est ambitieux pour la santé publique. Il exige une collaboration étroite entre différents acteurs, au niveau national comme international et s’appuie sur des partenariats renforcés. Dans un contexte de changements climatiques et sociétaux, et notamment en cette année marquée par l’accueil des #JOP2024, notre action repose sur un collectif fort orienté vers l'expertise, l'ouverture à la société et la capacité à innover. "

Dr Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France

Focus sur quelques axes forts de la programmation 2024

La réduction des inégalités sociales de santé

Afin de mieux comprendre les mécanismes des inégalités sociales de santé, notre rôle est de sensibiliser et de mobiliser les connaissances pour le plaidoyer en santé publique afin de promouvoir des réponses intersectorielles en faveur du développement d’environnements favorables à la santé et à l’équité en santé. Il s’agit également de mettre à disposition les indicateurs et les leviers d’actions auprès des acteurs de terrain et des décideurs. Deux populations particulièrement concernées seront priorisées ; la petite enfance et les personnes éloignées du système de santé en s’appuyant sur la médiation en santé, la mobilisation des connaissances et la littératie en santé.

Plus concrètement, après avoir identifié en 2023 les indicateurs sociaux les plus pertinents à intégrer dans nos enquêtes (logement, origines et l’emploi), une synthèse de ses besoins sera produite en 2024 en matière de recueil et d’utilisation des indicateurs sur ces déterminants afin qu’ils soient intégrés de façon systématique dans nos études. Une attention particulière sera portée aux individus exclus de l'emploi, avec un examen approfondi de leur profil et de leur état de santé, basé sur l'EDP-santé et les Baromètres de Santé publique France.

Des dispositifs de communication et de marketing social seront poursuivis prenant en compte les compétences numériques des publics visés pour une meilleure adhésion des populations les plus défavorisées.

Le défi de la santé mentale

La santé mentale est un déterminant majeur d’une population en bonne santé. Avant la pandémie de Covid-19, les troubles de santé mentale représentaient déjà un fardeau important et la crise sanitaire a largement contribué à l’amplifier, notamment chez les enfants et les jeunes, avec des inégalités sociales marquées avec des effets potentiels dans la durée. L’urgence conjoncturelle liée à la crise a ainsi nécessité un suivi renforcé avec des réponses rapides en matière de prévention et d’accompagnement pour éviter que les troubles de type détresse psychologique réactionnelle ne s’installent.

La mise en place d'une stratégie de communication durable sur la santé mentale (2023-2026), annoncée dans la première mesure des assises de la santé mentale et de la psychiatrie en septembre 2021, est désormais en cours. Un programme opérationnel de communication a été élaboré pour la période 2023-2027, structuré autour de trois axes :

  1. Prévenir le mal-être, les troubles psychiques et les comportements à risque associés.
  2. Promouvoir la santé mentale et le bien-être psychique.
  3. Combattre la stigmatisation des personnes touchées par un trouble psychique.

Parmi ses priorités, Santé publique France vise à renforcer les dispositifs de prévention et de promotion de la santé mentale, en particulier : 

  • le soutien à la parentalité et le développement des compétences psychosociales des enfants et des adolescents ;
  • l’information et la communication (favoriser le repérage et la prise en charge précoce, l’accès aux ressources en santé mentale et l’adoption de comportements favorables à la santé mentale).

Le renforcement des dispositifs de surveillance et des systèmes d’information

La surveillance épidémiologique moderne doit reposer sur des systèmes d’information déployés dans tous les territoires, collectant des données de qualité, en temps continu, afin de produire des indicateurs épidémiologiques robustes permettant de suivre quotidiennement des événements d’importance tels que l’émergence de nouvelles pathologies ou les conséquences sanitaires d’accidents industriels. Cela suppose notamment de créer de nouveaux systèmes d’information nationaux et de disposer de données à des fins de veille et de surveillance sanitaire.

Par ailleurs, le renforcement des dispositifs de veille et surveillance passera également par  la poursuite d’une approche intégrée de la surveillance pour la prévention des épidémies hivernales telles que la grippe, le VRS et la COVID-19 et une dynamique d'innovation et de partenariat avec la recherche, comme avec le Consortium Emergen, en étroite collaboration avec l'ANRS-Maladies infectieuses émergentes ou le déploiement du dispositif Sum’eau de surveillance des eaux usées, en lien avec l’Anses.

La modernisation des systèmes d’information

Dans le cadre d'une stratégie de modernisation globale, l'agence s'engage à poursuivre les efforts en matière de modernisation de ses systèmes d'informations afin de renforcer son efficacité opérationnelle, ainsi que sa réactivité face aux urgences sanitaires ; ce sera notamment le cas avec le développement d’un nouveau système d’information pour la réserve sanitaire.  

La mise à disposition d’une information scientifique accessible, pertinente et de référence au travers de ses outils de communication et du renforcement de la stratégie d’open data constitue également un levier majeur de l’action de l’agence dans l’objectif de mieux intégrer les approches populationnelles et géographiques, de proposer des modalités de restitution adaptées à tous les profils d’utilisateurs. Cela se traduira notamment en 2024 par le déploiement d’une nouvelle plateforme d’open data, avec pour objectif une appropriation plus grande des indicateurs produits par l’agence par le grand public.

One health : santé environnementale, changement climatique et environnement de travail

Les changements globaux déjà visibles et à venir, tant climatiques, environnementaux que sociétaux, nécessitent d’anticiper leurs effets sur la santé, dans un objectif d’atténuation des impacts et d’adaptation de la population aux nouveaux risques. 

Il est crucial de croiser différentes données pour mieux comprendre comment l'exposition à divers risques, comme l'environnement et le travail, affecte la santé. Santé publique France évalue ces expositions pour estimer leur impact sur la santé publique, proposer des interventions pour les réduire, et promouvoir des environnements sains dans le principe dans le principe « One health ». 

Les objectifs de l’agence en 2024 sont : 

  1. Caractériser les expositions et les impacts sanitaires pour contribuer aux stratégies de prévention à l’échelle européenne, nationale ou locale comme par exemple avec le lancement de la phase pilote de l’enquête Albane, en collaboration avec l’Anses, sur l’alimentation, la nutrition, l’état de santé et la biosurveillance.
  2. Renforcer et moderniser les dispositifs de surveillance, d’observation et de prévention des risques liés à l’environnement général et/ou professionnel par exemple en poursuivant ses travaux sur la surveillance des troubles musculo-squelettiques en s’appuyant sur les résultats des cohortes Constance et Coset.
  3. Développer les stratégies d’influence et de plaidoyer pour promouvoir les aménagements favorables à la santé.