Indicateurs de performance du programme de dépistage du cancer du sein de 2008 à 2020

Publié le 30 avril 2024

Les données concernent l’ensemble des dépistages effectués entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2020 dans le cadre du PNDOCS de tous les départements français. Pour la période 2019-2020, 4 % des dépistages sont des premiers dépistages dans le cadre du PNDOCS sans antécédent de mammographie, 13 % sont des premiers dépistages organisés avec antécédent de mammographie (dans le cadre d’un dépistage individuel le plus souvent), et 83 % sont des dépistages organisés subséquents, c’est-à-dire une participation au PNDOCS pour la deuxième fois ou plus. Cette distribution est la même en 2019 et en 2020, et reste stable depuis 2008. 

Les tableaux des indicateurs sont détaillés par âge, rang et région. Ils fournissent des informations sur le nombre de femmes dépistées, les résultats des dépistages, les bilans diagnostics, le nombre de cancers dépistés et leurs caractéristiques sur la période considérée ainsi que les taux et pourcentages correspondants. La synthèse des indicateurs présente les principaux résultats relatifs aux dépistages positifs et aux cancers détectés, pour l’ensemble de la classe d’âge 50-74 ans et pour les dépistages subséquents. 

Sur la période 2019-2020, plus de 4 100 000 femmes ont réalisé un dépistage subséquent dans le cadre du PNDOCS soit 2 119 779 en 2019 et 1 903 261 en 2020. 

Dépistages subséquents positifs

(Synthèse - Tableau 1, Figure 1)

En 2019-2020, le taux de dépistages positifs (standardisation France 2009) en première lecture (L1) avant bilan est de 6 pour 100 femmes dépistées. Après bilan diagnostic immédiat (BDI), il passe à 2,8 pour 100 dépistées. En prenant en compte la deuxième lecture (L2), le taux de dépistages positifs avant bilan en L1 et L2 est de 7 pour 100 femmes dépistées. Il n’y a pas de variations notables entre 2019 et 2020. Depuis 2008, les taux de dépistages positifs avant bilan sont en légère baisse, alors que les taux après bilan sont stables, témoignant d’une amélioration de la pratique de dépistage en première lecture. 

Cancers détectés par des dépistages subséquents

(Synthèse - Tableau 2, Figures 2 à 5)

Les chiffres concernant les cancers ne sont pas complètement définitifs sur les dernières années, quelques cas pouvant être mis à jour lors des prochaines remontées de données en provenance des CRCDC. 

En 2019, 16 202 cancers ont été dépistés et 14 800 en 2020. Le taux de détection de cancer est en augmentation régulière, passant de 6,2 pour 1 000 dépistées en 2008 à 7,2 en 2020. Cette tendance est cohérente avec l’augmentation observée de l’incidence du cancer du sein en population générale. Si cette tendance est similaire dans toutes les régions, on note des variations de niveau, avec un taux de détection plus élevé dans les Hauts-de-France, et plus faible dans les DROM. Ces différences de niveaux sont cohérentes avec les taux d’incidence observés dans ces régions.

La proportion de cancers de bon pronostic parmi l’ensemble des cancers détectés sont des indicateurs importants pour évaluer la performance du programme. Parmi les femmes effectuant un dépistage subséquent en 2020, 13,8 % des cancers de statut invasif/in situ connu étaient des cancers in situ, 36,8 % des cancers invasifs de taille connue étaient inférieurs ou égal à 10 mm et 79,9 % des cancers invasifs de statut ganglionnaire connu étaient sans envahissement ganglionnaire. Ces résultats étaient conformes aux repères européens (souhaitables entre 10 % et 20 % pour les cancers in situ, ≥ 30 % pour les cancers de taille ≤ 10 mm et > 75 % pour les cancers sans envahissement ganglionnaire). On note que ces chiffres étaient légèrement inférieurs en 2020 par rapport à 2019, ce qu’il faudra confirmer avec la prochaine mise à jour. Depuis 2008, une légère tendance à la baisse de la part des cancers in situ et des cancers de petite taille est observée, tandis que la tendance semble à la hausse pour la proportion des cancers sans envahissement ganglionnaire. Des différences de proportions sont observés selon les régions, qui peuvent être liés à la fois à l’épidémiologie propre à chaque région, et à des pratiques sensiblement différentes dans les différentes étapes de ce dépistage.

La proportion de cancers détectés en L2 en 2020 était de 4,8 pour 100 cancers invasifs ou in situ. La part des cancers détectés en L2 est en baisse continue depuis 2008, mais représente encore environ 1 500 cancers détectés grâce à cette double lecture L2 sur la période 2019-2020. 

Valeur prédictive positive

(Synthèse - Tableau 2, Figure 6)

La VPP de la mammographie de dépistage avant bilan diagnostic, c'est-à-dire la probabilité d’avoir un cancer si le dépistage est positif en L1 ou L2 avant bilan, est de 11,3 % en 2020, en hausse continue depuis 2008 où elle était de 7,8 %. Ceci traduit une diminution du nombre de faux-positifs (dépistages classés positifs sans qu’il y ait un cancer) que l’on peut expliquer par une amélioration de la qualité du dépistage dès la L1 avant bilan.

Bibliographie - Pour aller plus loin