Tout comme les mesures de lutte antitabac et les politiques de prévention – les perceptions de la population sur le tabagisme, ses risques associés et les bénéfices liés à l'arrêt, peuvent influencer les comportements. C'est pourquoi l'étude Baromètre Cancer de Santé publique France et de l'Institut national du cancer, qui interroge régulièrement la population résidant en France sur leurs attitudes et comportements par rapport au tabac, intègre des questions sur ces perceptions. Voici les principaux enseignements de la dernière édition de ce Baromètre (2015) sur ces questions. • En 2015, la perception du risque de cancer lié au tabagisme est très élevée au sein de la population française ; plus de neuf personnes sur dix considèrent ainsi que fumer du tabac favorise l'apparition d'un cancer. • Le sentiment d'être bien informé sur les effets du tabac sur la santé est également très répandu avec plus de neuf personnes sur dix se déclarant bien ou très bien informées. La crainte d'avoir soi-même un cancer dû au tabac concerne les trois quarts des fumeurs quotidiens. • Cependant, les seuils de dangerosité perçus en nombre de cigarettes et en nombre d'années restent élevés : les fumeurs répondent en moyenne douze cigarettes par jour et seize années et demie comme seuils à partir desquels un fumeur a un risque d'avoir un cancer dû au tabac. • Les différences socio-économiques observées concernant le risque perçu des effets du tabagisme persistent en 2015.
- Le risque perçu de cancer lié au tabagisme est plus faible parmi les personnes les moins diplômées et ayant les plus bas revenus. - Le sentiment d'être bien informé des effets du tabagisme sur la santé est également moins répandu parmi les personnes sans diplôme ou aux diplômes les moins élevés et parmi les personnes aux revenus les moins élevés. - Quant au seuil de dangerosité perçu à partir duquel un fumeur risque d'avoir un cancer, il est également plus souvent supérieur à dix cigarettes par jour parmi les personnes au chômage, avec les revenus et les diplômes les moins élevés. Ces différences de perceptions des risques peuvent s'expliquer par une plus grande méfiance à l'égard des messages de prévention, une différence de perception des politiques publiques, une stratégie marketing ciblée de l'industrie du tabac, et par un déni du risque plus présent parmi les populations défavorisées.• La question du tabac reste très peu abordée avec un médecin. Seuls trois fumeurs sur dix déclarent avoir abordé la question du tabac avec un médecin au cours de l'an¬née passée, à part égale entre initiative du fumeur et initiative du médecin. Aucune amélioration n'est constatée depuis 2010.
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Voir aussi
Prévalence du tabagisme en 2017
Les cancers attribuables au mode de vie et à l'environnement en France en 2015