Infections sexuellement transmissibles

Les infections sexuellement transmissibles (IST) se transmettent principalement lors des rapports sexuels. Il existe de nombreux virus ou bactéries transmissibles de cette manière.

Mis à jour le 28 novembre 2024

Les infections sexuellement transmissibles : un problème de santé publique

Suite aux campagnes de prévention du VIH/sida dans les années 1980 et au début des années 1990, l’incidence de la gonococcie, de la syphilis et des autres infections sexuellement transmissibles (IST) d’origine bactérienne avait chuté dans plusieurs pays d’Europe de l’Ouest, dont la France. La fin des années 1990 et le début des années 2000 ont vu une recrudescence des IST, ainsi que la réapparition de certaines jusque-là quasiment éradiquées dans la plupart des pays occidentaux, en lien avec une baisse de l’utilisation des moyens de prévention.

La surveillance épidémiologique

La surveillance des IST bactériennes repose sur plusieurs dispositifs

  • La surveillance SurCeGIDD : tous les Centres Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostic des infections par les virus de l’immunodéficience humaine, et des hépatites virales et des infections sexuellement transmissibles (CeGIDD) sont réglementairement concernés par cette surveillance qui porte sur le dépistage et le diagnostic d'infection à VIH, des hépatites virales, de la syphilis, des infections à Chlamydia trachomatis, à gonocoque et à Mycoplasma genitalium, des condylomes et de l’herpès génital (données individuelles sociodémographiques, comportementales, cliniques, biologiques). Ils doivent adresser tous les ans des données individuelles anonymes à Santé publique France. 
  • Les données du système national des données de santé (SNDS) : les données de remboursement des soins par l’assurance maladie permettent la surveillance de l’activité de dépistage des infections à Chlamydia trachomatis, de la syphilis et de la gonococcie réalisée en laboratoires privés et publics (hors hospitalisations en secteur public). Elles permettent également la surveillance des diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis, de la syphilis et de la gnonococcie.
  • L’enquête sur la syphilis congénitale à partir des données extraites (codes CIM10 A500 à A509) de la base du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) : cette enquête répétée périodiquement permet d’estimer le nombre de diagnostics de syphilis congénitale chez les enfants de moins de 2 ans au niveau national.
  • Le signalement des cas de syphilis congénitale confirmés par le CNR des IST bactériennes et d’autres laboratoires : Ce signalement contribue à la surveillance de la syphilis congénitale chez les enfants de moins de 2 ans.
Système de surveillance des IST bactériennes

Pour surveiller l’évolution épidémiologique des infections sexuellement transmissibles, Santé publique France travaille en collaboration avec le CNR des IST bactériennes (gonocoque, Chlamydia trachomatis, Mycoplasma genitalium et syphilis) qui coordonne notamment le réseau LGV et la surveillance de la sensibilité du gonocoque et de Mycoplasma genitalium aux antibiotiques.

L’objectif de la surveillance épidémiologique est de produire des indicateurs permettant de caractériser les populations et les territoires les plus exposés, afin de de contribuer à l’orientation et à l’évaluation des actions de prévention dans le cadre de la stratégie nationale de santé sexuelle.

La surveillance de l'infection par le VIH inclut :

  • La surveillance de l’activité de dépistage du VIH, réalisée grâce aux données des laboratoires de biologie médicale (recueil LaboVIH) et aux données du système national des données de santé (SNDS). Sont également pris en compte le nombre d'autotests vendus en pharmacie, les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) réalisés par les CeGIDD et ceux réalisés par les associations habilitées, dont le bilan est établi par la DGS.
  • Les données sur les découvertes de séropositivité VIH sont disponibles grâce à la déclaration obligatoire du VIH/sida, réalisée par les biologistes et les cliniciens, qui doivent déclarer les cas qu’ils diagnostiquent par le biais d’une application web -e-DO-, depuis avril 2016. Les diagnostics de sida font également l’objet d’une déclaration obligatoire, réalisée sur e-DO par les cliniciens.  
Système de surveillance infection VIH

Parallèlement à la surveillance épidémiologique du VIH, Santé publique France a mis en œuvre une surveillance comportementale. Ainsi plusieurs dispositifs d’enquêtes réalisées auprès des populations à risque contribuent à améliorer la compréhension de la dynamique de ces infections au regard notamment des facteurs sociodémographiques, des modes de vie, des trajectoires sexuelles et des comportements à risque. Ces enquêtes sont des outils d’aide à la décision des politiques publiques de santé.

Lutter contre les infections sexuellement transmissibles grâce à des stratégies de prévention et de dépistage

Le grand public, mais aussi les populations les plus à risque de transmission des infections sexuellement transmissibles, les jeunes et les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes font l’objet de campagnes et de sites d'information ciblés visant à les sensibiliser au dépistage et à la prévention, notamment par l’utilisation systématique du préservatif lors des rapports sexuels.

En savoir plus :

Santé publique France conçoit des dispositifs de prévention adaptés aux différentes populations prioritaires : grand public, jeunes, hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH), migrants.

Concernant les IST bactériennes, le préservatif et le dépistage sont les moyens de prévention actuels.

Pour le VIH, d'autres stratégies de prévention sont également disponibles, c'est ce qu'on appelle la prévention diversifiée : 

  • l’utilisation systématique du préservatif lors des rapports sexuels ;
  • le dépistage qui permet de bénéficier rapidement d'un traitement si une infection est diagnostiquée ;
  • la PrEP (signifiant la prophylaxie pré-exposition) : traitement antirétroviral (en continu ou à la demande) permettant de réduire considérablement le risque d’infection par le VIH chez les personnes séronégatives ;
  • le TPE (signifiant le traitement post-exposition) : traitement antirétroviral pris dans les heures qui suivent une prise de risque et pendant 1 mois, permettant de réduire le risque d’infection par le VIH chez une personne séronégative ;
  • le TasP (signifiant Treatment as Prevention ou en français "traitement comme prévention") : effet des traitements antirétroviraux (en continu) permettant aux personnes séropositives d’avoir une charge virale plasmatique indétectable et de ne pas transmettre le VIH aux partenaires sexuels.