Changement climatique : les enjeux de santé
Le changement climatique impacte déjà notre environnement, se traduisant notamment par une augmentation des températures, une augmentation dans la fréquence de certains évènements météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur, et des modifications de la phénologie et de la distribution de la flore et de la faune.
Associé aux autres évolutions environnementales, il est identifié comme un des plus grands risques pour la santé publique partout dans le monde. En effet, les impacts sur la santé sont larges : émergence ou réémergence de maladies infectieuses, augmentation en fréquence et en intensité des évènements météorologiques extrêmes (comme les canicules, les inondations, les tempêtes de vents violents ou les feux de forêts), interaction avec la pollution de l’air, modification des ressources naturelles…. Certains de ces impacts sont déjà observables en France, comme par exemple l’augmentation du nombre de canicules.
La prévention de ces impacts sanitaires s’appuie sur l’adaptation et l’atténuation. L’adaptation consiste à mettre en place des actions pour réduire les impacts déjà observables. L’atténuation consiste à réduire les émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement à venir et de protéger les générations futures. L’atténuation permet également d’agir dès maintenant sur des déterminants importants de la santé, comme par exemple la pollution de l’air, ou l’activité physique.
Quel impact peut avoir le changement climatique sur la santé ?
L’influence des facteurs climatiques sur la santé est connue depuis l’Antiquité. Les variations saisonnières de l’incidence de nombreuses maladies en sont une illustration. Cette influence peut être directe, à l’instar des événements météorologiques extrêmes, comme les canicules, les inondations, les tempêtes de vents violents ou les feux de forêts.
Elle est également indirecte, le climat ayant une influence sur les écosystèmes, les polluants présents dans l’environnement, l’économie, les infrastructures… Il peut ainsi favoriser certaines maladies infectieuses, des allergies, altérer la santé mentale, accroître les inégalités sociales…
Le changement climatique modifie rapidement et profondément plusieurs facteurs climatiques et environnementaux déterminants pour la santé.
Par exemple, en France, d’ici 2030, on peut s’attendre à:
- une augmentation en fréquence et en intensité des événements météorologiques extrêmes, par exemple canicule, inondations, feux de forêts...
- l’émergence ou la réémergence de risques infectieux, en raison de modifications environnementales, par exemple une extension géographique des vecteurs de la dengue, du paludisme, du chikungunya
- des modifications de l’environnement et des modes de vie entraînant de nouvelles expositions, par exemple expositions au soleil et risques liés aux UV, baignades et leptospiroses, interaction entre pollution atmosphérique et températures…
Le changement climatique fait-il l’objet d’inégalités sociales ou territoriales ?
Les conséquences du changement climatique sont différentes selon les territoires et les écosystèmes touchés.
Ainsi, le changement climatique entrave les améliorations en matière de santé dans les pays en développement. Il est un facteur de pauvreté, et aggrave les inégalités de genre. Par exemple, l’insécurité alimentaire ou l’accès réduit à l’eau affecte majoritairement les filles et les femmes des pays en développement.
Il aggrave également les inégalités sociales de santé dans les pays développés. La capacité d’adaptation aux évolutions des risques dépend de facteurs sociaux économiques. Par exemple, dans les pays développés, un accès limité aux espaces verts, ou la pauvreté, augmentent les risques de décès liés à la chaleur et au froid. Les systèmes de climatisation avec rejet de chaleur dans l’air entraînent une augmentation notable de la température extérieure, et donc de l’exposition des personnes du voisinage ne pouvant s’offrir ces systèmes.
Quelles mesures d’atténuation et d’adaptation pour réduire les risques liés au réchauffement climatique ?
Développer des mesures de prévention est nécessaire pour limiter les risques sanitaires sensibles aux modifications climatiques. La prévention se décline en deux aspects, l’atténuation et l’adaptation.
L’atténuation
Elle peut s’apparenter à de la prévention primaire, puisqu’elle vise à réduire l’amplitude des changements climatiques et donc des risques sanitaires à venir, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES). Elle nécessite des changements majeurs dans plusieurs secteurs de la société tels que la production et la consommation d’énergie, l’habitat, l’agriculture ou les transports. Prendre en compte les impacts sanitaires potentiels de ces changements est important pour éviter les choix mettant la santé humaine en danger et pour en maximiser les co-bénéfices sanitaires. Les connaissances issues de l’épidémiologie peuvent ainsi aider à orienter l’atténuation, en quantifiant les co-bénéfices sanitaires possibles des politiques envisagées. Les mesures d’atténuation prises aujourd’hui n’empêcheront pas le réchauffement en cours, et n’évitent donc pas l’adaptation, mais devraient permettre de le limiter. L’expertise récente du GIEC montre que les impacts sanitaires attendus sous un réchauffement global de +1,5°C seraient beaucoup moins importants que ceux attendus sous un réchauffement de +2°C. Chaque demi-degré compte.
L’adaptation
Elle peut être vue comme une forme de prévention secondaire visant à interrompre un processus morbide en cours pour en limiter l’impact. Elle peut prendre différentes formes. L’adaptation directe est une action spécifique en réponse à un problème spécifique (par exemple, en France, le plan national canicule. L’adaptation des processus de gestion préconise, quant à elle, des modifications dans les organisations pour faire face aux nouveaux risques dans une approche interdisciplinaire.
Enfin, l’adaptation des sociétés dépendra de leur aptitude à développer de nouveaux modes d’éducation, de formation et de recherche, favorisant l’interdisciplinarité et la capacité à innover pour faire face à des problèmes complexes.