La volonté de mener une politique de prévention nutritionnelle en direction des populations défavorisées a clairement été affichée par le Programme National Nutrition Santé (PNNS) depuis sa mise en place en 2001, compte tenu de la forte association mise en évidence entre l'alimentation, le statut socioéconomique et la santé. Un faible statut socioéconomique est généralement associé à des déséquilibres alimentaires, à une plus forte prévalence de maladies chroniques et à une espérance de vie diminuée. L'obésité, mais aussi la maigreur, sont plus fréquentes dans les populations de faible statut socioéconomique ou en situation de précarité , avec un écart qui se creuse progressivement entre les deux extrêmes de l'échelle sociale, notamment chez les adolescents. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer le gradient socioéconomique de l'obésité et des maladies chroniques, notamment la difficulté d'accès physique et économique des plus démunis à une alimentation équilibrée. Les contraintes de budget orientent en effet les " choix " alimentaires vers une alimentation de faible densité nutritionnelle (teneur en nutriments protecteurs dans 100 kilocalories) et de forte densité énergétique (teneur en kcal pour 100 grammes).(R.A.)
Auteur : Darmon N, Andrieu E, Bellin Lestienne C, Dauphin AG, Castetbon K
Cahiers de nutrition et de diététique, 2008, vol. 43, n°. 5, p. 243-50