Les polluants des environnements intérieurs peuvent être classés en trois catégories et provenir de plusieurs sources :
- les contaminants biologiques, tels que allergènes, bactéries, moisissures, virus, etc. ;
- les polluants chimiques et notamment le monoxyde de carbone (CO), les composés organiques volatils (COVs) dont le formaldéhyde, les oxydes d’azote, les phtalates, etc. ;
- les agents physiques , tels que les radiations ionisantes (dont le radon), les fibres d’amiante les particules fines et ultrafines, etc..
Sources de pollution de l’air intérieur liées à l’environnement extérieur
Les polluants émis à l’extérieur des locaux par le trafic routier, les installations industrielles, le chauffage ou les centrales thermiques (NO2, particules, benzène…) sont susceptibles de pénétrer à l’intérieur des locaux par infiltration, ventilation naturelle ou mécanique, appelé phénomène de transfert. L’air extérieur peut s’infiltrer par le biais des ouvertures, joints, fissures dans le mur ainsi que par les fenêtres et les portes lorsqu’elles sont ouvertes. Un transfert des contaminants du sol peut aussi avoir lieu, notamment dans le cas de zones naturellement polluées au radon ou de sites industriels actuels ou passés (sites et sols pollués). Le transfert de ces polluants extérieurs vers l’intérieur diffère notamment selon le type de ventilation, le type de construction, la nature du polluant considéré mais aussi le type de rue dans lequel est situé le bâtiment, l’étage et son orientation, voire la localisation des systèmes d’aération/ventilation.
Sources de pollution de l’air intérieur liées aux occupants et leurs activités
L’une des sources de pollution intérieure anthropogénique la plus connue est la fumée de tabac. En effet, elle contient plus de 4 000 substances, sous forme de gaz ou particules, dont certains de ces composés sont reconnus ou soupçonnés d’être des irritants ou cancérogènes pour l’homme.
L’utilisation d’appareils fonctionnant par des procédés de combustion, qu’ils soient à gaz, mazout, pétrole, charbon ou bois, génère également de nombreux polluants, principalement du dioxyde d’azote et des particules fines. Il s’agit des appareils utilisés pour la production d’eau chaude, de chauffage, ou la cuisson des aliments. L’utilisation de combustible solide (charbon et biomasse) constitue également une des sources de pollution majoritaire notamment dans les pays en voie de développement et/ou émergents : près de 50% de la population mondiale, soit 3 milliards de personnes, utilise ce type de combustible comme source principale d’énergie domestique et jusqu’à 80% dans ces pays.
D’autres activités humaines peuvent conduire à l’émission de polluants dans l’air intérieur, telles que l’utilisation de produits d’entretien ou de nettoyage, d’encens et de bougies, ou les activités de bricolage, La simple présence de l’être humain, d’animaux domestiques et de plantes est également source de divers agents biologiques tels que les bactéries ou les virus, comme dans le cas d’émission de gouttelettes salivaires et nasales par l’homme, les allergènes, ou le pollen surtout ceux provenant de l’extérieur des locaux. Enfin, toutes surfaces humides ou réservoirs d’eau liés à l’utilisation de douche, humidificateurs, nébulisateurs, ou encore les dégâts des eaux peuvent conduire à la prolifération de nombreux micro-organismes dont les moisissures ou des bactéries telles que les légionelles.
Sources de pollution de l’air intérieur liées aux produits de construction et d’aménagement
Les matériaux de construction, de revêtement (sols et murs), d’ameublement, de décoration ainsi que les produits de mise en œuvre et de finition utilisés dans ces différents matériaux sont une source importante de pollution. Ils peuvent notamment émettre des composés organiques volatils dont le formaldéhyde présent dans les résines et colles utilisés pour fabriquer notamment les panneaux de particules, les contreplaqués et les bois agglomérés.
De la même manière, les autres nuisances (bruit, confort thermique, luminosité) vont être influencées par l’environnement intérieur (activités humaines, sources lumineuses…) mais aussi par l’environnement extérieur (température, passage de véhicules…). Le bâtiment ainsi que son environnement proche jouent un rôle important sur la qualité des environnements intérieurs.
La qualité de l’air intérieur va donc dépendre de ces différentes sources mais aussi de l’aération et de la ventilation des bâtiments qui permet d’évacuer les polluants. Un bon renouvellement de l’air de l’intérieur des bâtiments est donc indispensable pour limiter l’exposition des individus à un grand nombre de polluants. Il favorise également un bon taux d’humidité qui doit être compris entre 40 et 60% dans les bâtiments.