L’eau du robinet provient de nappes souterraines ou de ressources superficielles (rivières, retenues…). Les villes, qui s’approvisionnent en général dans des rivières ou des ressources souterraines éloignées mais importantes, disposent de moyens de surveillance et de traitements de la qualité de l’eau. Tel n’est pas toujours le cas des petites communes qui exploitent majoritairement des eaux souterraines, généralement de meilleure qualité que les eaux de surface, mais ne peuvent assumer le coût des traitements sophistiqués en cas de pollution de la ressource.
La pollution de l’eau distribuée peut être d’origine naturelle ou provenir d’activités humaines.
Dans les deux cas, cette pollution est d’ordre :
- microbiologique : bactérienne, virale ou parasitaire,
- ou chimique.
De nombreuses sources de pollution peuvent expliquer l’arrivée d’une contamination au robinet du consommateur. La diversité des ressources en eau, les processus de traitement variés et le réseau de distribution en sont quelques exemples.
Les pollutions microbiologiques
Les micro-organismes susceptibles de polluer les sources d’eaux proviennent en majorité des excréments humains ou animaux pouvant contenir des agents pathogènes pour l’homme. Ces agents pathogènes peuvent être responsables de l’apparition de gastro-entérites aiguës parmi les consommateurs. C’est le cas par exemple de Cryptosporidium, qui parasite les intestins de l’homme, du veau et de nombreux mammifères. Les parasites excrétés se retrouvent alors dans les sources d’eau et peuvent, en l’absence de filtration efficace, se retrouver dans le réseau d’eau de distribution. Contrairement aux bactéries, les parasites résistent à certains types de désinfectants utilisés dans le traitement de l’eau potable, notamment le chlore. Des agents bactériens tels que Campylobacter, Salmonella ou des agents viraux tels que norovirus ou rotavirus peuvent également contaminer l’eau du robinet à la suite d’une contamination de la ressource en eau ou d’un retour d’eau usées.
D’autres agents pathogènes d’origine entérique entrainant des symptômes autres que la gastro-entérite aigue peuvent être à l’origine d’une pollution de l’eau et transmis par celle-ci : les virus de l’hépatite A ou E, ou encore Helicobacter pylori responsable de l’ulcère et du cancer de l’estomac.
Enfin, certaines bactéries de l’environnement peuvent coloniser les réseaux d’eau et causer des maladies, notamment chez des sujets fragilisés. Dans ces cas, l’infection n’est pas liée à l’ingestion mais se fait par contact au niveau des muqueuses ou des plaies (Pseudomonas aeruginosa) ou par inhalation (Legionella pneumophilla).
Les cyanobactéries, également appelées algues bleues, colonisent certains cours d’eau. Leurs efflorescences sont susceptibles d’augmenter avec le changement climatique .
Les pollutions chimiques
La pollution de l’eau peut également être due à des polluants chimiques. Ceux-ci, susceptibles d’avoir un effet néfaste sur la santé du consommateur d’eau, peuvent :
- provenir d’activités humaines : industrie, agriculture,
- être présents naturellement dans les sous-sols : arsenic, sélénium, antimoine…,
- être produits lors du traitement d’eau potable ou de son transport : sous-produits de désinfection, plomb...
L’arsenic peut avoir différentes origines. La majorité des concentrations excessives retrouvées au robinet du consommateur sont attribuables à la géologie (ressources souterraines dans les massifs volcaniques par exemple), mais certaines industries ou activités agricoles peuvent contribuer à la pollution environnementale.
A partir des années 1950, le développement des industries et l’intensification de l’agriculture s’accompagnèrent d’une utilisation massive de produits chimiques, causant une pollution croissante de l’environnement. La pollution industrielle (métaux lourds, solvants, produits dérivés du pétrole…) a été considérablement réduite par l’action des Agences de l’eau, créées en 1964, qui prélèvent des taxes sur la pollution dont le produit aide à financer la construction des stations d’épuration (Step) mais aussi les réseaux d’assainissement pour assurer la collecte et le transport vers les Step et les actions de lutte contre la pollution. Il subsiste cependant dans de nombreux sols et sous-sols les résidus des pollutions industrielles anciennes. En revanche, la pollution des eaux et des sols par les nitrates et les pesticides reste toujours actuelle.
La présence de résidus de médicaments dans les eaux de surface est de plus en plus évoquée. Les résidus de médicaments proviennent essentiellement des rejets des eaux résiduelles urbaines, des établissements de soins et des élevages intensifs.
Par ailleurs, des travaux montrent des perturbations endocriniennes (hormonales) sur la faune aquatique qui se traduisent par exemple par un déséquilibre dans la représentation des sexes.