Contexte - Le tabagisme constitue l'un des principaux facteurs de risque de maladies cardiovasculaires avec des effets pouvant être précoces et pour une très faible consommation de tabac. L'objectif de notre étude était de fournir un état des lieux de la connaissance, par la population, du tabac comme facteur de risque de maladies cardiovasculaires en 2019. Méthode - Notre étude a été réalisée à partir des données du Baromètre de Santé publique France 2019, enquête téléphonique réalisée auprès d'adultes âgés de 18 à 85 ans résidant en France métropolitaine. La connaissance de la population a été évaluée à partir de trois questions portant sur le tabac comme facteur de risque de maladies cardiovasculaires et les seuils de quantité de tabac et de durée de tabagisme à atteindre pour être à risque pour ces pathologies. Ces questions ont été posées à un sous-échantillon aléatoire de 5 074 personnes. Pour tenir compte du mode de recrutement des participants et que les données soient représentatives de la population de France métropolitaine, celles-ci ont été pondérées puis redressées sur la structure de la population (sexe, âge, niveau de diplôme, région, niveau d'urbanisation, taille du foyer). Résultats - En 2019, 9 Français sur 10 déclaraient que le tabac constituait un facteur de risque de maladies cardiovasculaires ou d'AVC. Seulement deux tiers avaient connaissance du risque cardiovasculaire pour une consommation de moins de 10 cigarettes par jour et 1 personne sur 4 avait connaissance d'un risque cardiovasculaire augmenté de manière immédiate chez les fumeurs. Les personnes de moins de 65 ans et celles avec un niveau de diplôme élevé avaient une meilleure connaissance du lien entre tabac et maladies cardiovasculaires et notamment des seuils de quantité et de durée pour être à risque. Conclusion - Cette étude met en évidence une amélioration importante, ces 20 dernières années, de la connaissance des Français sur le lien entre tabac et maladies cardiovasculaires. Néanmoins, cette connaissance reste très parcellaire, avec une sous-estimation par la population des seuils bas de dangerosité en quantité et en années de tabagisme.
Auteur : Olié Valérie, Houot Marie, Soullier Noémie, Richard Jean-Baptiste, Gautier Arnaud, Nguyen Thanh Viet, Pasquereau Anne, Grave Clémence, Gabet Amélie, Thomas Daniel, Bonaldi Christophe
Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2021, n°. 1, p. 11-17