La réduction d'incidence des infections du site opératoire (ISO) est l'un des objectifs du programme national de lutte contre les infections nosocomiales (IN). Depuis 1999, les surveillances interrégionales des ISO sont coordonnées au niveau national par le réseau d'alerte, d'investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin). Chaque année pendant au moins 3 mois, les services de chirurgie volontaires documentent les caractéristiques des patients (âge, sexe, score ASA, classe de contamination d'Altemeier, séjour pré- et postopératoire), de l'intervention (type et durée, chirurgie réglée ou en urgence, vidéo-endoscopie) et d'une éventuelle ISO. Tous les patients inclus doivent être suivis jusqu'au 30e jour postopératoire. Les ISO sont définies selon les critères internationaux habituels. En 2008, 1 735 services ont inclus 234 005 interventions chirurgicales dont plus des deux tiers en orthopédie (30,8 %), chirurgie digestive (21,4 %) ou gynécologie-obstétrique (16,3 %). Une ISO a été identifiée chez 2 719 patients (incidence 1,16 %). L'incidence variait selon l'index de risque du National Nosocomial Infections Surveillance (NNIS), de 0,69 % pour les patients à faible risque (NNIS-0) à 9,57 % pour les patients les plus à risque (NNIS-3). De 2004 à 2008, l'incidence globale des ISO a diminué de 27 %. Pour les cures de hernie de paroi abdominale, elle a diminué de 48 %, les appendicectomies de 25 %, les prothèses du genou de 58 %, les prothèses de hanche de 27 %, les césariennes de 37 %, la chirurgie des veines périphériques de 45 % et la chirurgie urologique de 33 %. Le nombre de services avec un fort taux d'incidence des ISO a fortement baissé durant cette période. L'analyse restreinte aux services ayant participé les cinq années montrait que la diminution de l'incidence des ISO n'était plus significative pour les appendicectomies, les chirurgies du côlon, les chirurgies des veines périphériques et les chirurgies urologiques. De plus, une augmentation significative de l'incidence des ISO était observée pour la chirurgie du sein. La surveillance des ISO est aujourd'hui bien implantée en France et la réduction de leur incidence se poursuit. Le taux d'ISO sera un des indicateurs d'évaluation du programme national de lutte contre les IN 2009-2013. (R.A.)
Année de publication
: 2010
Pages : 56 p.