Don de sang : notre action
La surveillance épidémiologique des donneurs de sang permet de suivre la prévalence et l’incidence des infections transmissibles par le sang dans cette population, de disposer d’informations épidémiologiques sur les donneurs confirmés positifs (sexe, âge, type de donneurs (nouveau/connu), origine géographique, mode probable de contamination, autres marqueurs d’infections, etc.) ainsi que des informations démographiques sur l’ensemble de la population des donneurs.
La surveillance épidémiologique concerne les agents pathogènes dépistés de façon systématique dans les dons de sang, à savoir :
- le VIH (Ac anti-VIH et/ou ARN VIH)
- le VHC (Ac anti-VHC et/ou ARN VHC)
- le VHB (AgHBs et/ou ADN VHB)
- la syphilis (TPHA, Elisa et Immunoblot)
- l’HTLV* (Ac anti-HTLV)
- le VHE (ARN VHE)**
*Depuis avril 2019, en France hexagonale et à La Réunion, les tests Ac anti-HTLV ne sont réalisés que chez les primo-donneurs.
** Dépistage réalisé sur l’ensemble des dons depuis le 20 mars 2023.
Un autre objectif important de cette surveillance est d’estimer le risque résiduel de transmission de ces infections par transfusion. Malgré les tests biologiques réalisés sur chaque don de sang, il existe un risque dit "résiduel" de transmettre une infection virale, lié à la fenêtre silencieuse, période qui se situe entre le moment où la personne est infectée et le moment où les marqueurs de l’infection sont détectables par les tests biologiques. La surveillance concourt ainsi à l’évaluation de la sélection des donneurs de sang qui fait l’objet d’un arrêté du Ministre de la santé (le dernier arrêté est celui du 11 janvier 2022 modifiant l'arrêté du 17 décembre 2019 fixant les critères de sélection des donneurs de sang).
Cette surveillance permet également d’évaluer l’impact du dépistage génomique viral (DGV) sur le dépistage du VIH et du VHC et du VHB.
Une surveillance lancée en 1985 avec le dépistage du VIH
La surveillance épidémiologique des donneurs de sang a débuté en 1985 avec la mise en place du dépistage du VIH. Au fil des ans, cette surveillance épidémiologique n’a cessé d’évoluer. Dès 1986, elle s’est élargie à l’ensemble des agents infectieux dépistés dans le cadre du dépistage systématique des dons de sang, à savoir le tréponème, responsable de la syphilis (dépistée depuis 1945) et le virus de l’hépatite B (dépistée depuis 1971 par le marqueur de l’AgHBs, auquel s’est ajouté en 1988, les anticorps Anti-HBc). En 1990, la surveillance épidémiologique s’est étendue à celle de l’infection par le virus de l’hépatite C avec le dépistage des Ac anti-VHC, puis à partir de juillet 1991 à celle de l’infection HTLV avec le dépistage des Ac anti-HTLV. Depuis avril 2019 (décret du 24 décembre 2018), le dépistage de l’HTLV est restreint aux primo-donneurs à l’exception de la Guadeloupe et de la Martinique où il est maintenu sur l’ensemble des dons de sang. En 2023, la surveillance s’est étendue en intégrant le dépistage de l’ARN de l’hépatite E pour l’ensemble des dons de sang (depuis 2012, seule une fraction des dons était dépistée, ces dons « VHE free » étaient réservés aux receveurs à risque de développer des infections chroniques).
Depuis 1993, Santé publique France coordonne la surveillance épidémiologique des donneurs de sang, en partenariat avec l’Établissement français du sang (EFS), le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA), le Centre national de référence risque infectieux transfusionnels (CNR RIT) et l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Le rôle de Santé publique France dans cette surveillance est actuellement défini par le décret n°2006-99 du 1er février 2006. Ce décret précise notamment que :
- Chaque établissement de transfusion sanguine transmet à Santé publique France les données nécessaires à la surveillance épidémiologique des donneurs de sang
- Santé publique France fait partie du "système national d’hémovigilance" et, à ce titre, les données issues de cette surveillance doivent être transmises à l’ANSM.
Par ailleurs, l'arrêté du 11 janvier 2022, modifiant l'arrêté du 17 décembre 2019 fixant les critères de sélection des donneurs de sang, précise que la mise en œuvre des critères de sélection fait l'objet d'un bilan au moins annuel du suivi épidémiologique des donneurs de sang réalisé par Santé publique France et présenté au comité de suivi de la sélection des donneurs de sang. Ce bilan est effectué sur la base des données transmises par l'Etablissement français du sang et par le Centre de transfusion sanguine des armées et est adressé au Ministre chargé de la Santé.
Enquête COMPLIDON
Une étude réalisée en 2017-2018 pour évaluer le respect des critères de sélection des donneurs de sang.