CONFEADO : une étude qui donne la parole aux enfants
Parmi les mesures de contrôle de l’épidémie de COVID-19, la fermeture de toutes les écoles de France a été mise en œuvre à partir du lundi 16 mars 2020. Cette mesure a concerné plusieurs millions d’élèves, qui ont été confinés pendant plusieurs semaines. Comment ont-ils vécu cette période particulière et quelles ont été leurs stratégies pour y faire face ?
Pour répondre à cette question, Santé publique France lance l’étude CONFEADO, en partenariat avec l'hôpital Avicenne de Bobigny, l'Université Sorbonne Paris Nord, l'Inserm, l'Université de Tours, CN2R, l'EHESS, le Lab School Network, le CNRS et avec le soutien du Fonds FHF.
Cette étude vise à comprendre la manière dont les enfants et les adolescents âgés de 9 à 16 ans ont vécu le confinement jusqu'au 11 mai 2020 et comment celui-ci a pu avoir des conséquences sur leur bien-être. Elle permettra de faire des recommandations aux pouvoirs publics pour accompagner les enfants et les adolescents dans cette période de déconfinement et de reprise de l'école.
Objectifs
- Evaluer l’état émotionnel et la résilience des enfants durant le confinement et le déconfinement en fonction de leurs conditions de vie durant cette période
- Mesurer, pour les enfants concernés, un éventuel trouble de stress post traumatique au cas où un proche a été hospitalisé des suites de la COVID-19
Qui peut participer à l’étude ?
Tous les enfants âgés de 9 à 16 ans et un de leurs parents
Comment participer à l’étude ?
Les personnes souhaitant participer à l’étude CONFEADO peuvent répondre à un questionnaire en ligne. Le questionnaire s’adresse :
- tout d’abord aux parents, qui renseignent les conditions de vie et d’habitat de leurs enfants pendant le confinement (durée : moins de 5 minutes),
- puis aux enfants, qui répondent eux-mêmes à une série de questions (durée : moins de 30 minutes).
Résultats
Résultats préliminaires
On observe des disparités en santé mentale, classiquement retrouvés selon l’âge et le sexe avec une santé mentale plus impactée chez les adolescents (13-18 ans) que chez les enfants (9-12 ans) et une santé mentale plus impactée chez les filles que chez les garçons.
Les résultats font également ressortir une nette fracture sociale lors du premier confinement. En effet, les enfants et les adolescents qui ont ressenti davantage de détresse sont ceux qui étaient issues de familles plus fragilisées (familles monoparentales, avec un niveau d’étude plus faible, davantage ouvriers ou employés, nés à l’étranger, et en situation d’isolement social) et exposés à :
- des conditions de logement difficiles (confinés en zone urbaine, dans un appartement ou une maison sans jardin, sans accès à un extérieur dans le logement, une sur-occupation du logement sans possibilité de s’isoler),
- des conditions économiques difficiles (difficultés financières et alimentaires, période de chômage des parents avant le confinement, baisse des revenus suite à l’épidémie et pas de connexion à internet),
Ces enfants et adolescents ont souffert davantage d’un manque d’activité pendant le confinement : moins de sorties à l’extérieur, une forte consommation d’écran avec davantage de temps quotidien passé sur les réseaux sociaux, moins de contacts avec leurs amis et moins d’activités ludiques avec des adultes. Ces enfants étaient davantage dépassés par les devoirs que les autres. La détresse psychologique était également influencée par l’infection et l’hospitalisation d’un proche, suite à la Covid-19.
Les enfants les plus résilients étaient ceux qui n’ont pas eu de détresse pendant le confinement, avaient de meilleures conditions de vie, avec des activités à l’extérieur, des contacts avec des amis, une consommation modérée des réseaux sociaux et ayant eu des activités ludiques avec des adultes tous les jours.
- Voir le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n°8 série Covid-19 du 20 mai 2021.
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