COVID-19 : étude ViQuoP "Vie quotidienne et prévention dans 60 foyers français à l’heure du coronavirus"

Depuis le 30 mars 2020, Santé publique France a lancé l’étude ViQuoP auprès de 60 personnes afin de suivre l’évolution des comportements de santé (gestes barrières, confinement, consommation d’alcool et de tabac, alimentation et activité physique) et de la perception de leur état santé (bien-être, troubles).

Publié le 11 juin 2020

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Dans cet article

Une étude qualitative pour suivre l’évolution des comportements et attitudes des Français en matière de santé et prévention pendant et après la fin du confinement

L’épidémie de Covid-19 bouleverse la vie quotidienne des Français, modifie les modes d’échange entre humains et leur rapport à la santé. Depuis la mise en place des mesures gouvernementales de confinement du 17 mars 2020, comment évoluent les comportements de santé et les croyances par rapport aux habitudes de vie ? Comment les répondants perçoivent-ils leur niveau de stress et gèrent-ils leurs émotions ? Comment les gestes barrières et autres mesures de protection face au coronavirus (SARS-CoV-2) sont-ils perçus et appliqués concrètement ?

Pour répondre à cette question, Santé publique France a lancé, à partir du 30 mars 2020 et pour une durée de 3 mois, un dispositif d’enquête qualitative au sein d’une communauté en ligne de 60 foyers de métropole. Cette enquête est réalisée par l’institut Kantar et contribue au pilotage des dispositifs de marketing social de Santé publique France en période d’épidémie de COVID-19.

Objectifs

  • Objectif principal : décrire l’évolution des comportements et attitudes de 60 Français en matière de santé et prévention pendant et après la fin du confinement
  • Objectif secondaire : offrir un espace de pré-test ou post-test rapide des supports de communication et des stratégies de prévention conçues par Santé publique France

Méthode de l'étude

Il s’agit d’une étude qualitative réalisée via une plateforme internet d’échange, animée par les enquêteurs de l’institut Kantar.

Comment ont-été choisis les participants ?

Un panel de 60 participants, âgés de 19 à 73 ans et n’ayant jamais participé à une étude de ce genre auparavant, a été recruté à la suite d’un entretien individuel, et pour la durée de l’étude. Ces participants reçoivent un dédommagement financier en fin d’étude. 

Les participants de la communauté ont été choisis pour leur diversité, selon plusieurs critères de sélection : sexe, catégorie socio-professionnelle, lieu d’habitation, comportements de santé (par rapport à l’alcool et au tabac par exemple), contexte de vie en confinement (avec ou sans jardin par exemple). Ces critères permettent d’observer et d’analyser un grand nombre de réactions différentes.

Comment se sont déroulés les entretiens ?

18 sollicitations ont été programmées sur 3 mois :

  • 2 sollicitations par semaine entre le 30 mars et le 4 mai 2020 (entre la 3ème semaine et la 7ème semaine de confinement), 
  • puis 1 sollicitation par semaine entre le 4 mai et le 23 juin 2020. 

A chaque sollicitation, chaque participant est interrogé sur une ou deux thématiques via des questions ouvertes auxquelles il est tenu de répondre en ligne par écrit ou par l’envoi de différents types de matériaux (bandes audio, vidéos, photos…). Si besoin, les enquêteurs de l’institut Kantar peuvent revenir vers les participants pour leur poser des questions complémentaires afin d’approfondir leurs réponses. Des entretiens téléphoniques individuels avec les participants peuvent être réalisés. Les réponses aux questions posées ne sont pas partagées entre les différents participants de la communauté en ligne.

Une des limites de cette étude provient de la méthode d’échantillonnage et de recueil des données, qui ne permettent de sélectionner que des personnes suffisamment habiles sur Internet pour utiliser la plateforme d’enquête. 

Contenu des questionnaires

Il s’agit tout d’abord de suivre les déterminants les plus susceptibles d’être affectés par le confinement : santé mentale, alimentation, activité physique, conduites addictives, vie affective et sexuelle, liens sociaux, etc. ; puis, une fois le déconfinement initié, de comprendre comment les comportements liés à ces déterminants seront adoptés par cet échantillon. Dans le contexte épidémique, une attention particulière est portée sur l’adoption des gestes barrières, l’acceptabilité du masque, les questions liées à l’isolement en cas de suspicion de cas dans son entourage proche…

Les questions sont élaborées chaque semaine selon les besoins identifiés pour les travaux menés par Santé publique France et au fur et à mesure des annonces gouvernementales concernant les mesures de protection sanitaires et de déconfinement.

Résultats

Les résultats de l’étude ViQuop couvrent les thématiques suivantes :

  1. Evolution des perceptions et pratiques des gestes barrières
  2. Adhésion et compréhension des mesures d'isolement
  3. Evolution de l'état de santé perçu et du bien-être ressenti
  4. Evolution des consommations de tabac, alcool, cannabis et acceptabilité des campagnes de prévention non liée à la Covid-19
  5. Evolution des pratiques alimentaires, de l'activité physique et du temps passé assis

 

1.  Evolution des perceptions et pratiques des gestes barrières

Résultats principaux

En 3ème semaine de confinement : 

  • Les répondants estiment bien connaître et bien mettre en œuvre les mesures de protection (distanciation physique et gestes barrières) mais :
    • ils ne sont pas capables de nommer spontanément les 4 principaux gestes barrières recommandés,
    • ils ne respectent pas les différentes étapes du lavage de main préconisées,
    • ils peuvent mettre en doute leur efficacité,
    • les mesures d’isolement d’une personne malade pour COVID-19 au sein du foyer ne semblent pas connues.
  • Les répondants ne manifestent pas de résistances majeures à l’adoption des gestes barrière, mais ils doutent de l’efficacité et de la possibilité de respecter une distance de 1 mètre entre les individus dans l’espace public, et notamment dans les lieux publics exigus. 
  • La grande majorité des participants déclare spontanément se laver les mains environ toutes les heures et systématiquement après être sorti du logement. Néanmoins, ils procèdent à un lavage des mains d’une durée moyenne de 15 secondes, contre les 30 recommandées, oublient souvent de se frotter le bout des doigts et les poignets, et ferment systématiquement le robinet avec une des mains lavées, sans l’avoir nettoyé au préalable.

En 5ème semaine de confinement :

  • Les répondants semblent avoir conscience que le déconfinement ne sera pas synonyme de retour à la normale et qu’il devra s’accompagner du maintien des gestes barrières dans la mesure où l’épidémie ne sera pas encore terminée.
  • L’obligation de porter un masque dans certaines circonstances à partir du 11 mai est perçue comme une mesure nécessaire et efficace pour se protéger soi-même et pour protéger les autres du virus. Les répondants indiquent déjà porter un masque lorsque cela leur est possible, notamment dans les lieux publics à forte promiscuité entre les personnes (commerces et transports). 
  • Les désagréments (gêne physique, changement des habitudes…) engendrés par le port du masque sont cités comme étant les principaux facteurs susceptibles de limiter l’adhésion de la population à la mesure. La faible durée d’efficacité du masque, ainsi que les possibles difficultés d’approvisionnement sont également citées comme des freins à la généralisation de la mesure dans la population.

En 6ème semaine de confinement et après 3 semaines d’exposition massive aux différents messages d’information : 

  • Aucune amélioration significative dans la pratique du lavage de mains n'est constatée, y compris chez les personnes ayant reçu l’affiche sur les étapes du lavage de mains. 
  • La durée de lavage reste la consigne la moins connue et appliquée. 

En 8ème et dernière semaine de confinement :

  • A l’idée de retourner au travail, les répondants « actifs » affirment tous qu’ils respecteront les gestes barrières dans les transports et sur le site de travail.
  • Les « actifs » font confiance à leur employeur pour mettre en place des mesures barrières sur leur site de travail. 
  • La reprise du travail est associée par beaucoup à un risque accru d’exposition au virus, notamment dans les transports ; ainsi, plusieurs participants prévoient d’employer certaines stratégies d’évitement afin de réduire le recours aux transports en commun. 

2.  Adhésion et compréhension des mesures d'isolement

Résultats principaux

6ème semaine de confinement - Avis du panel de l’étude sur la mesure d’isolement des personnes contact d’un malade COVID-19 : 

  • Adhésion très forte et spontanée au principe d’isolement des personnes malades ou risquant d’être malades considéré comme une mesure logique et efficace pour limiter la propagation du virus.
  • Si concernés eux-mêmes, ils expriment des réticences, principalement liées aux conséquences psychologiques et économiques d’un nouvel isolement, alors que beaucoup d’efforts ont déjà été consentis pendant le confinement. 
  • Ils questionnent beaucoup la faisabilité de la recherche des contacts et expriment parfois des craintes  concernant leur faculté de disposer de leur liberté pour que :
    • cette mesure d’isolement soit acceptable, il faudrait selon eux que : toutes les autres mesures pour lutter contre l’épidémie soient renforcées (port du masque, dépistage…), 
    • les personnes contacts aient un accès rapide au dépistage pour ne pas être isolées plus de temps que nécessaire,
    • en cas d’isolement en hôtel, il faut que la chambre soit confortable, que les liens avec les proches soient possibles et que les frais d’hébergement soient pris en charge.

1ère semaine de déconfinement - Avis du panel de l’étude concernant deux fiches d’information sur les conduites à tenir pendant l’isolement, destinées aux personnes diagnostiquées comme malades du COVID-19 (fiche 11) ou aux personnes-contacts (fiche 22)

  • La majorité des répondants trouvent que ces fiches sont denses et longues. Ils disent connaître la plupart des informations qu’elles contiennent mais leurs retours sont globalement positifs.  
  • La densité des informations est jugée rassurante.
  • Les fiches sont considérées comme un document « de référence » à consulter s’ils deviennent une personne-contact ou s’ils sont malades. 
  • Le format exhaustif et émanant d’un acteur public est apprécié notamment face à l’abondance d’informations, parfois contradictoires et provenant de différentes sources plus ou moins fiables. 
  • Les répondants sont globalement demandeurs de communications officielles qui les rassurent et leur permettent de se sentir correctement informés et préparés face à cette période d’incertitudes voire parfois de défiance.
  • Des pistes d’améliorations ou des questions émergent : 
    • certaines consignes paraissent difficilement applicables, notamment s’isoler quand on habite à plusieurs sous un même toit, ne pas partager des toilettes ou une salle de bain,
    • d’autres ne sont pas assez précises et suscitent des questions : « Comment diluer l’eau de Javel pour désinfecter les surfaces ? », « Pourquoi attendre 24h avant de jeter son sac poubelle ? » etc. La notion du « délai d’incubation » et des conditions de validité des résultats des dépistages ne sont pas maitrisées par les répondants, ce qui rend plus difficile la compréhension des délais d’isolement qui peuvent varier de 8 à 14 jours, ou la nécessité de refaire un test de dépistage. 

1 Fiche 1 : information aux personnes diagnostiquées maladies

2 Fiche 2 : informations aux personnes contact

3.  Evolution de l'état de santé perçu et du bien-être ressenti

Résultats principaux

En 3ème semaine de confinement :

  • Mise en place de différentes stratégies pour faire face à la situation de confinement et pour gérer au mieux le stress qu’elle engendre.
  • Le fait de devoir aller faire des courses est perçu comme un moment particulièrement anxiogène. 
  • Bien acceptée durant les trois premières semaines, la situation de confinement semble avoir généré de l’angoisse à partir du moment où elle a été rallongée.
  • Les annonces présidentielles du 13 avril 2020 ont également entrainé une mauvaise humeur et un sentiment de « blues ».

En 4ème semaine de confinement :

  • Une majorité de répondants a déclaré ressentir des manifestations négatives physiques (prise de poids, douleurs, problème de sommeil,…) et psychologiques (anxiété, irritabilité, tristesse) liées au stress de la situation sanitaire exceptionnelle et aux changements des routines imposées par le confinement.
  • L’impact du confinement sur la santé mentale et physique des individus est socialement marqué :
    • la minorité de personnes affirmant « aller très bien » est plus âgée et plus masculine que les autres répondants et bénéficie d’un espace extérieur. La situation de confinement semble engendrer relativement peu de changement dans le quotidien de ces personnes,
    • la majorité de personnes déclarant « aller plutôt bien » mais dont les répondants sont lassés et à tendance anxieuse est composée plutôt d’hommes de moins de 50 ans, de ceux ayant une situation socio-économique plutôt stable et plutôt de ceux n’ayant pas d’espace extérieur. Cette catégorie de personne ressent avant tout des changements émotionnels négatifs du fait de la situation de confinement,
    • la minorité des personnes se disant « impactées » est plus féminine que le reste des répondants et ne dispose pas d’espace extérieur. Ce sont plutôt des franciliens appartenant à une catégorie sociale inférieure. Parmi les personnes qui travaillaient avant le début du confinement, beaucoup ont perdu leur emploi. 

En 5ème semaine de confinement : les inquiétudes relatives au déconfinement (peur d’une 2ème vague de l’épidémie ou anxiété vis-à-vis du retour à l’école des enfants) deviennent une source majeure d’anxiété.

En 7ème semaine de confinement : le bilan sur la santé perçue des participants reste assez mitigé. Se dégagent à nouveau les trois sous-groupes identifiés lors de la 4ème semaine de confinement. Cependant, le groupe des « impactés » déclarant aller plutôt mal est composé d’un plus grand nombre de répondants. 

En 1ère semaine de déconfinement : 

  • La note moyenne d’humeur des participants augmente notablement par rapport aux sollicitations précédentes, effectuées pendant le confinement.
  • Le retour progressif à une vie normale, avec la reprise du travail (en télétravail ou sur site) et de la vie sociale est décrit positivement par les participants, avec un sentiment de liberté recouvrée.
  • Des craintes ou des angoisses par rapport à la situation économique en France, ou à la situation épidémique reste un sujet de préoccupation
  • Une minorité de répondant déclare continuer à se confiner (de manière moins stricte) par peur du virus.
  • Une certaine lassitude par rapport aux différentes communications relatives au COVID-19 se fait sentir.

4.  Evolution des consommations de tabac, alcool, cannabis et acceptabilité des campagnes de prévention non liées à la Covid

Résultats principaux

  • L’épidémie de Covid-19 et les différentes phases de confinement / déconfinement ont eu un effet sur les habitudes de vie de la population, y compris sur leurs consommations de produits psychoactifs.
  • Les internautes participant à l’étude qualitative ViQuoP ont été interrogés 2 fois sur leur consommation de produits psychoactifs (alcool, tabac, cannabis) : lors de la 4ème semaine de confinement (7-8 avril 2020) et 2 semaines après le début du déconfinement (20-25 mai). Pendant le confinement, ils ont déclaré 2 types de comportements : une stratégie de contrôle des consommations pour certains et une augmentation plus ou moins maitrisée pour d’autres. Les contraintes, le stress et l’ennui lié à la situation ont à la fois limité et favorisé les consommations. Le maintien du respect des mesures barrières au début du déconfinement a restreint les consommations chez certains, alors que d’autres ont célébré la fin de cet enfermement en l’accompagnant de consommations d’alcool et de tabac. Après les premiers jours de déconfinement, les participants dont les consommations avaient évolué pendant le confinement décrivent le plus souvent un retour à leurs habitudes de consommation d’avant confinement en reprenant en partie leurs habitudes de vie.
  • Les fumeurs interrogés avaient entendu parler du débat scientifique sur l’éventuel effet protecteur du tabac sur la Covid véhiculé par les médias, mais cette information a été reçue avec précaution et esprit critique. Ils exprimaient ainsi se sentir plutôt à risque de développer des formes graves de la Covid-19.
  • Une reprise de campagnes de prévention hors Covid (par exemple : alimentation plus saine, réduction de la consommation d’alcool, arrêt du tabac) était jugée pertinente par les participants. Les avis étaient assez partagés concernant la nécessité de contextualiser les contenus de ces campagnes de communication (avec la mention des gestes barrières et des distances physiques). On note quelques positionnements assez forts en faveur de cette option de contextualisation (pour une raison de cohérence du discours public) comme en sa défaveur (saturation vis-à-vis des messages sur la Covid). Cependant, une préférence pour des campagnes qui rappellent a minima le contexte de l’épidémie de Covid restait majoritaire.

5.  Evolution des pratiques alimentaires, de l’activité physique et du temps passé assis

Résultats principaux

Temps passé assis pendant le confinement

Pour la majorité des répondants, le confinement a augmenté le temps passé assis : pour certains le télétravail a entraîné la suppression de certains déplacements (pour se rendre au travail, vers la machine à café, à la cantine, etc.) ; pour d’autres, l’arrêt total ou partiel de l’activité professionnelle a augmenté le temps libre fréquemment consacré à des activités en position assise en particulier le temps devant les écrans.

Essayer d’interrompre le temps passé assis ne semble pas être une préoccupation pour la majorité des répondants. Certaines personnes parmi les plus âgées ont néanmoins veillé à entrecouper leur temps assis par des activités effectuées debout alors que ce n’était pas du tout le cas chez les jeunes.

Spontanément, les personnes ont plutôt évoqué leurs ressentis par rapport à une moindre activité, qu’elle soit physique ou liée à une faible occupation dans la journée. Certains ressentis liés au temps passé assis ont également été évoqués.

Activité physique et confinement

Bilan de l’activité physique pratiquée après 46 jours de confinement (30 avril)

  • La quasi-totalité des personnes interrogées font le même constat : les mesures de confinement entravent la réalisation de leur(s) activité(s) physique(s) habituelles. 
  • Les conséquences du confinement sur l’activité physique sont contrastées : certains ont vu leur activité physique nettement diminuer alors que d’autres ont mis en place des stratégies pour continuer à être actifs.
  • Majoritairement, les personnes interrogées ont fait état d’une baisse, voire d’un arrêt de leur activité physique. 
  • En revanche, certains participants déclarent avoir maintenu voire augmenté leur activité physique.
  • Ils ont ainsi mis en place deux types d’activités : 
    • de nouvelles pratiques sportives à domicile 
    • de la course à pied ou marche à pied longue (environ 1h).
  • Les répondants déclarent spontanément pratiquer les activités physiques pour améliorer leur bien-être psychologique. Elles contribuent selon eux à : une diminution du stress, une amélioration du sommeil et de l’humeur, une amélioration de l’estime de soi et une rupture de la monotonie.
  • L’amélioration de la condition physique est également un objectif déclaré, différencié selon l’âge et le sexe. Pour les femmes, le maintien ou la perte du poids est plus fréquemment évoqué ; pour les personnes plus avancées en âge, il s’agit du maintien de leur état de santé.

L’alimentation pendant et après le confinement

Dès le début du confinement, l’alimentation a semblé occuper une place centrale dans les foyers :

  • les repas ont rythmé les journées ;
  • le temps consacré aux repas et à leur préparation était plus important ;
  • les courses alimentaires étaient la principale, voire la seule occasion de sortie.

Dans ce contexte, l’alimentation pouvait être à la fois synonyme de plaisir, mais aussi de stress, d’anxiété et de frustrations.

  • Du plaisir car on a davantage cuisiné, ce qui a satisfait le palais et permis de partager du temps avec ses proches ; cuisiner a aussi procuré un sentiment d’accomplissement, et donc une certaine fierté, et le sentiment de prendre soin de soi en mangeant plus sainement que d’habitude.
  • Du stress et de l’anxiété car :
    • il a fallu organiser et cuisiner tous les repas de la journée (a concerné surtout les femmes) ;
    • le grignotage s’est imposé ce qui a pu mener à une prise de poids ;
    • faire ses courses alimentaires expose aux risques de contamination ;
    • les sorties ont donc été limitées (davantage de fait maison, de recours aux drive et commerces de proximité).
  • Des frustrations et inquiétudes chez les moins aisés financièrement qui se sont privés parfois de certains produits perçus comme plus chers que d’habitude (fruits et légumes frais, viandes et poissons).
  • Un mois environ après le déconfinement, un effet positif et pérenne du confinement sur les pratiques alimentaires a été constaté. Le confinement semble avoir poussé les individus à :
    • repenser leur manière de s’alimenter et diminuer la fréquence des courses alimentaires. Ceci semble les avoir conduits à entretenir un rapport plus réfléchi à leur alimentation et dès lors, incités à garder les bonnes pratiques adoptées lors du confinement ;
    • découvrir de nouvelles recettes et plus largement développer la pratique du fait maison, phénomène qui a eu pour effet de développer les compétences culinaires des individus. Ces dernières sont apparues acquises par ceux qui ont continué de cuisiner fréquemment et qui se sont montrés alors moins enclins à acheter des produits transformés ;
    • chercher à acheter des produits locaux, frais et de saison, une pratique qui s’est maintenue par envie de soutenir les producteurs français et/ou pérenniser des pratiques d’alimentation saine.
  • Par ailleurs, les mauvaises habitudes prises lors du confinement : alimentation « réconfortante » (grasse et sucrée) et développement du grignotage chez les jeunes ont globalement disparu. De plus, l’anxiété provoquée par la pression à devoir réaliser les repas pour l’ensemble du foyer et l’inflation des prix a été cette fois très peu évoquée.
  • Cependant, le déconfinement a réintroduit certaines habitudes pouvant entraver le maintien des nouvelles et bonnes pratiques acquises durant le confinement