Le cancer du col de l'utérus : un cancer meurtrier mais largement évitable
Environ 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus sont diagnostiqués et 1 100 femmes en meurent chaque année.
Le cancer du col de l'utérus est une infection due à un virus transmis par voie sexuelle. Les méthodes de contraception (comme le préservatif par exemple) ne sont que partiellement efficaces sur l'infection par les papillomavirus humains (ou HPV : human papillomavirus). La prévention repose sur la vaccination contre le HPV et le dépistage par frottis cervico-utérin.
La vaccination contre le HPV est recommandée en France pour toutes les jeunes filles de 11 à 14 ans avec rattrapage pour les jeunes filles de 15 à 19 ans révolus qui ne seraient pas encore vaccinées. La couverture vaccinale est très faible : moins de 20 % des jeunes filles sont vaccinées.
Le dépistage par frottis cervico-utérin est recommandé tous les trois ans chez toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans : 17 millions de femmes sont concernées.
Vers la généralisation du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus en 2018
40 % des femmes n'ont pas réalisé de frottis cervico-utérin dans les 3 ans.
La mise en place d'un programme national de dépistage organisé du dépistage du cancer du col est une priorité du plan cancer 2014-2019. L'objectif est de permettre à l'ensemble des femmes de 25 à 65 ans d'avoir accès à un dépistage régulier du cancer du col utérin et de lutter contre les inégalités d'accès. Une expérimentation a été menée pendant 3 ans dans 13 départements. Les résultats complets de cette expérimentation ont été publiés en 2016. Ils font l'objet d'un article dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire publié aujourd'hui.La généralisation de ce dépistage du cancer du col de l'utérus à l'ensemble du territoire est prévue pour 2018. Santé publique France en assurera l'évaluation.
En savoir plus
- Hamers F, Beltzer N. Vers la généralisation du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus. Bull Epidemiol Hebd 2017;2-3.
- Duport N, Beltzer N. Dépistage organisé du cancer du col de l'utérus. Évaluation du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus dans les quatre départements pérennes et les neuf départements expérimentaux. Expérimentation 2010-2014. Saint-Maurice : Santé publique France ; 2016. 46 p.
Des inégalités sociales persistantes face au cancer du col de l'utérus
L'enquête Santé et protection sociale menée par l'Irdes en 2012 et dont les données vaccinales ont été analysées par Santé publique France1 montre que les femmes qui ne participent pas au dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) et les jeunes femmes non vaccinées contre le HPV appartiennent plutôt aux catégories sociales les plus modestes. Plus encore, les jeunes filles non vaccinées ont tendance à avoir des mères qui ne participent pas au dépistage par FCU et risquent donc de ne bénéficier d'aucune des deux mesures de prévention du cancer du col.
L'objectif de généralisation du dépistage sur tout le territoire et la facilitation de l'accès à la vaccination HPV, deux objectifs inscrits dans le plan cancer 2014-2019, devraient permettre de réduire ces inégalités d'accès aux mesures de prévention du cancer du col de l'utérus.
Voir aussi
- Dépistage organisé du cancer du col de l'utérus. Dossier.
- Infections à papillomavirus humain
- Vaccination.info.service.fr
1 Guthman JP, Pelat C, Célant N, Parent du Chatelet I, Duport N, Rochereau T, Lévy-Bruhl D. Socioeconomic inequalities to accessing vaccination against Human Papillomavirus in France: results of the Health, Health Care and Insurance Survey, 2012. RESP 2017 (sous presse).