L'alcool est le second facteur de risque évitable de cancers après le tabac. Une étude a montré qu'en 2015, près de 28 000 nouveaux cas de cancer étaient attribuables à la consommation d'alcool. Parmi eux, le cancer du sein est le plus fréquent (8 081 nouveaux cas), suivi du cancer colorectal (6 654 cas), de la cavité buccale et du pharynx (5 675 cas), du foie (4 355 cas), de l'œsophage (1 807 cas) et du larynx (1 284 cas). Les recherches scientifiques montrent que toute consommation régulière, même faible, est à risque pour le cancer, et ce quel que soit le type de boisson alcoolisée. En 2017, un groupe d'experts réunis par Santé publique France et l'Institut national du cancer a donc proposé de revoir les recommandations de consommation d'alcool délivrées au grand public.
Consommation déclarée
En 2015, 8 adultes sur 10 déclarent avoir bu de l'alcool au cours de l'année écoulée : 43,9 % toutes les semaines et 8,0 % tous les jours. Ces usages sont plus fréquents chez les hommes que chez les femmes : respectivement 86,6 % et 75,5 % en consommation dans l'année ; 56,5 % et 32,3 % en consommation hebdomadaire ; 12,3 % et 3,9 % en consommation quotidienne.Depuis 2005, la tendance de consommation quotidienne est à la baisse, principalement chez les plus âgés.
Sentiment d'information, perceptions du risque cancer et de la dangerosité de l'alcool
87,6 % des adultes n'ayant jamais été soignés pour un cancer se pensent bien informés sur les effets de l'alcool sur la santé, quel que soit le sexe et l'âge et il augmente légèrement avec le niveau du diplôme. Par ailleurs, les consommateurs se sentent mieux informés sur les effets de l'alcool sur la santé que les abstinents. Les consommateurs quotidiens sont moins nombreux à la fois à percevoir un risque de cancer et à considérer qu'il est important de réduire ou de limiter sa consommation d'alcool en cas de cancer.
Les résultats présentés dans le baromètre cancer 2015 montrent une relative stabilité dans les perceptions et les opinions depuis 2005. La majorité des Français se sent bien informée sur les effets de l'alcool même si les opinions, très marquées socialement, révèlent une mise à distance importante du risque sur la santé. Ainsi, les personnes les plus défavorisées se sentent moins bien informées et sont plus enclines à relativiser ce risque par rapport à d'autres types de dangers et à avoir le sentiment de pouvoir l'éviter. En matière de prévention, les efforts doivent être plus importants et adaptés aux populations les plus défavorisées afin de réduire les inégalités sociales de santé.
Opinions relatives à la dangerosité de l'alcool parmi les 15-85 ans en 2015
Pour en savoir plus
Cogordan C, Richard JB, Andler R, Ancellin R, Deutsch A. Baromètre cancer 2015. Alcool et cancer. Comportements, opinions et perceptions des risques. Saint‑Maurice : Santé publique France, 2018. 16 p.