Rappels de l’étude Esteban
Le volet nutritionnel de l’Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016) avait pour objectif de décrire les consommations alimentaires, l’activité physique, la sédentarité et l’état nutritionnel de la population résidant en France métropolitaine.
L’étude Esteban a été réalisée sur un échantillon d’enfants de 6 à 17 ans et d’adultes de 18 à 74 ans tirés au sort résidant en France métropolitaine. L’inclusion des sujets s’est déroulée d’avril 2014 à mars 2016 pour tenir compte de la saisonnalité de l’alimentation et des expositions éventuelles. Cette étude incluait une enquête par questionnaires, une enquête alimentaire et un examen de santé avec prélèvements et dosages biologiques.
Ce rapport rend compte du statut en vitamine D, ferritine, folates sériques, vitamine A, vitamine E et caroténoïdes de la population en 2015, ainsi que leurs évolutions depuis l’Étude nationale nutrition santé de 2006-2007.
Points clés à retenir :
- concernant la vitamine D : 1 adulte sur 4 et 3 enfants sur 10 atteignaient un seuil adéquat de vitamine D. La prévalence de la carence en vitamine D concernait près de 7% des adultes et 4% des enfants et atteignait 13% chez les adolescents. Si la situation s’est améliorée depuis 2006 chez les femmes, on relève toutefois une augmentation de la carence chez les hommes âgés de 55-74 ans ;
- concernant le statut en fer : 20% des femmes en âge de procréer témoignaient d’une déplétion totale des réserves en fer, 7% présentaient une anémie et 4% souffraient d’une anémie ferriprive majoritairement non traitée. La prévalence de l’anémie ferriprive atteignait plus de 10% chez les filles de 6-17 ans ;
- concernant le statut en folates : la prévalence du risque de déficit en folates sériques était quasi-nulle chez les adolescentes (15-17 ans), mais elle a quasiment doublé ces 10 dernières années chez les femmes adultes en âge de procréer (18-49 ans non ménopausées) passant de 7% en 2006 à 13% en 2015 ;
- concernant les vitamines A (rétinol) et E (tocophérol) : les prévalences des déficits en vitamine A et E étaient quasi-nulles dans la population française, en 2015 comme en 2006, quels que soient le sexe, l’âge ou le niveau d’études des individus, alors que la concentration sérique moyenne des principaux caroténoïdes était supérieure chez les adultes les plus âgés et les plus diplômés.
De manière générale, on ne relève pas, en 2015, de déficit important ou de carence à grande échelle au sein de la population française. Ces résultats mettent toutefois en évidence plusieurs points de vigilance qu’il est nécessaire de prendre en compte pour prioriser et orienter des actions de prévention ciblées, notamment quant à :
- l’augmentation de la carence en vitamine D chez les hommes de plus de 55 ans,
- l’augmentation de la prévalence du risque de déficit en folates sériques chez les femmes en âge de procréer,
- le dépistage et le traitement de la carence martiale (fer) chez les femmes en âge de procréer,
- les déficits en vitamines et minéraux liés à la baisse de consommation de fruits et de légumes dans certaines sous-populations.