Les accidents de la vie courante (AcVC) sont définis comme des traumatismes non-intentionnels qui ne sont ni des accidents de la circulation routière, ni des accidents du travail. Les AcVC regroupent les accidents domestiques, les accidents de sports et de loisirs, les accidents survenus à l’école et tous ceux survenant à un autre moment dans la vie privée.
Responsables chaque année de plus de 200 décès d'enfants de moins de 15 ans, les AcVC constituent un enjeu majeur de santé de santé publique et font partie de la de la stratégie nationale de santé 2018-2022. Première cause de décès chez les enfants de 1 à 14 ans, les AcVC seraient à l’origine de 2,4 millions de recours à des professionnels de santé chez les moins de 15 ans en France.
Des chiffres stables de passages aux urgences pour AcVC
Sur la période 2014-2018, 208 735 passages aux urgences pour AcVC d'enfants de moins de 15 ans ont été enregistrés dans les sept hôpitaux du réseau EPAC inclus dans cette étude (soit une moyenne de 41 000 passages par an).
Les recours aux urgences pour AcVC étaient plus fréquents chez les très jeunes enfants (1-3 ans) et les « pré-adolescents » (10-13 ans) par rapport aux enfants des autres classes d'âge. Les victimes d’accidents étaient en majorité des garçons, quel que soit l’âge et pourrait s’expliquer par la pratique plus fréquente d’activités accidentogènes.
Entre 2014 et 2018, le nombre de passages aux urgences pour AcVC est resté globalement stable. Néanmoins, en dépit de cette stabilité, les caractéristiques des passages pour AcVC selon l'âge, le mécanisme et les lésions ont évolué sur la période.
Les circonstances de ces AcVC suivent les grandes étapes du développement de l'enfant
Ces accidents surviennent plutôt dans le cadre domestique chez les très jeunes alors que la part des accidents à l'école, sur des aires de sport et de jeux augmente après 5 ans. Les chutes représentaient le mécanisme le plus fréquent chez les plus jeunes qui ont encore une mobilité limitée alors que pour les enfants plus âgés les produits impliqués étaient plutôt spécifiques aux activités de sports (ballon) et de loisirs (vélo, trampoline, toboggan, patinette).
Près de deux tiers des cas n’entraînait ni hospitalisation, ni suivi médical ultérieur. Toutefois, le taux d'hospitalisation suite à un passage aux urgences était plus important chez les moins de 1 an (11 % vs entre 4 et 6 % chez les plus âgés), signe d'une sévérité possible plus importante de ces AcVC dans ce groupe d'âge et certainement d'une plus grande prudence des médecins. Les AcVC par asphyxie ou suffocation et les AcVC par effets chimiques présentaient des taux d'hospitalisation élevés, respectivement 18 % et 19 %, signe de leur gravité.
Des accidents évitables grâce à la mise en place de mesures de prévention
Ces résultats confirment la nécessité de poursuivre les efforts en matière de de prévention des accidents de la vie courante. Les mesures doivent cibler en priorité les chutes, accidents les plus fréquents et qui peuvent conduire à des lésions graves, comme les traumatismes crâniens. Elles doivent également cibler les accidents par toxiques et les accidents par asphyxies/suffocations, en raison de leur sévérité.
Le déploiement de programme de prévention à grande échelle permettrait de contribuer à l’amélioration de la prévention des AcVC en France.