Afin d’éviter au maximum les fermetures des classes, le ministère des Solidarités et de la Santé et le ministère de l’Education Nationale, de la jeunesse et des sports ont mis en place une stratégie de dépistage réactif en expérimentation sur une partie du territoire métropolitain. L’analyse et l’interprétation de cette expérimentation ont été confiés à Santé publique France. Les résultats publiés ce jour montrent que cette stratégie a permis d’éviter des fermetures de classes mais nécessite des aménagements dans le contexte de taux d’incidence élevés.
Quels sont les objectifs visés du dépistage réactif du SARS-CoV-2 en milieu scolaire ?
La stratégie de dépistage réactif vise à garantir la continuité pédagogique et le bien-être d’un maximum d’enfants en évitant la fermeture systématique des classes en présence d’un cas probable ou confirmé, par l’éviction des seuls cas confirmés identifiés lors de deux dépistages successifs à une semaine d’intervalle. Son expérimentation s’est déroulée dans l’ensemble des écoles maternelles et élémentaires de dix départements représentatifs du territoire et de la situation épidémiologique.
Ce qu’il faut retenir de l’évaluation de la stratégie de dépistage réactif après 5 semaines de mise en œuvre
L’évaluation menée par Santé publique France a porté sur deux périodes, avant et après les vacances d’automne.
L’analyse montre dès le début de l’expérimentation une forte adhésion des parents et des élèves, quand les dépistages sont organisés : 75 % des élèves avaient été testés en période 1 (du 11 au 22 octobre 2021) et 82 % l’ont été en période 2 (du 08 au 26 novembre 2021). L’expérimentation a permis d’éviter la fermeture de 58 % des classes en période 1 et 26 % en période 2 alors que la réalisation des dépistages était en baisse. Par ailleurs, les résultats des tests PCR réalisés sur les élèves hors de la classe d’un cas détecté montrent que le contact tracing est nécessaire, car il permet d’identifier des cas secondaires.
Il n’a pas été observé d’augmentation du nombre de résultats positifs (que ce soit au premier ou au second dépistage) lors de la seconde période de l’expérimentation, alors que la circulation virale avait fortement augmenté dans toutes les classes d’âge et sur tout le territoire métropolitain. Ceci peut laisser entendre que, dans les conditions actuelles, l'école ne serait pas un lieu d'amplification massive de circulation virale, probablement grâce au port du masque et à l’application des autres gestes barrières.
Le dispositif semble donc globalement opérationnel, mais plus difficile à mettre en œuvre quand l’incidence est élevée.