Les communes sont en première ligne pour protéger les populations de la chaleur. Dans une perspective de partage de bonnes pratiques et d’amélioration de la prévention, elles ont été interrogées sur leurs pratiques, difficultés et besoins dans ce domaine. Dans ce cadre, Santé publique France a mené une enquête auprès de plusieurs communes, de taille diverses (villages, petites et grandes agglomérations) et dans des régions et climats variés.
Sur quoi portait l’enquête et comment s’est-elle déroulée ?
L’enquête s’est déroulée entre juin et octobre 2019 via quatre questionnaires en ligne, élaborés par Santé publique France avec l’aide du réseau des villes santé de l’OMS et envoyés à l’ensemble des communes de France métropolitaine. Les questions posées portaient sur les pratiques concernant la protection des scolaires, des sans-abri et des personnes vulnérables (via les registres municipaux qui identifient les personnes âgées et/ou handicapées à des fins d’alerte et de protection), et l’adaptation des villes à la chaleur.
L’analyse des résultats, confortée par certains travaux français ou étrangers et pour certains d’entre eux par les avis du Haut Conseil de santé publique, a conduit à des pistes d’action pour améliorer les mesures prises par les communes. Ces pistes s’adressent en priorité aux pouvoirs publics et aux collectivités. Les actions proposées nécessitent toutefois d’être évaluées pour promouvoir celles qui sont jugées efficaces. Certaines ont pu être réalisées depuis l’enquête, en particulier celles utilisant les registres municipaux développés lors de la crise Covid-19.
Quelles sont les pistes d’actions proposées ?
Pistes pour améliorer la protection des personnes vulnérables dans les communes
- Évaluer le fonctionnement des registres municipaux
- Renforcer l’assistance des personnes
- Mieux coordonner les acteurs
- Mieux former les professionnels de terrain et les personnes relai (soignant et aide-ménagère à domicile, pharmacien, médecin, facteur, commerçant…)
Pistes pour améliorer la prévention à l’école
- Renforcer la formation du personnel périscolaire et des enseignants aux bons gestes à adopter pour protéger les enfants de la chaleur
- Adapter les activités (récréations, repas, horaires…)
- Améliorer la structure et l’aménagement des bâtiments (végétalisation, préau ombragé, isolation des classes, stores, matériaux absorbant peu la chaleur, perméabilisation/déminéralisation des sols, jeux d’eau...)
- Intégrer la prévention contre les fortes chaleurs dans une démarche plus large d’éducation à l’environnement
Pistes pour améliorer la protection des sans-abri
- Favoriser la protection contre la chaleur, avec l’aide des associations ou du Samu social : accès au logement/à des structures d’hébergement temporaire l’été, accès à l’eau et à l’hygiène
- Sensibiliser et alerter les acteurs sociaux et les personnes sans-abri au risque canicule
Pistes pour améliorer l’adaptation des villes à la chaleur
- Développer les mesures de réduction de la chaleur urbaine, via notamment le concept de « nature en ville » (végétalisation, revêtements absorbant peu la chaleur, jets d’eau, plans d’eau, trames bleues)
- Favoriser l’accès aux espaces et parcours de fraîcheur en ville et maintenir les mesures ponctuelles lors des canicules (brumisation, ouverture des parcs la nuit, fontaines…)
Toutes ces mesures dépassent le cadre de la canicule et présentent des bénéfices pour la santé : augmentation de l’activité physique, diminution du bruit, amélioration de la santé mentale, lutte contre les inégalités sociales de santé via des espaces frais accessibles à tous.