Créée en partenariat avec Santé publique France, la chaire de santé publique du collège de France est destinée à encourager l'excellence de la recherche et le débat intellectuel au meilleur niveau sur les questions de santé publique et particulièrement d’en rendre sensibles les enjeux contemporains, en France et dans le monde, auprès de la communauté médicale et scientifique, des décideurs et du grand public, par l’invitation sur la chaire d’une personnalité différente chaque année.
Le 31 mars, cette troisième année débutera avec la leçon inaugurale de Rémy Slama, intitulée causes et conditions extérieures des maladies et de la santé, retracera l’émergence de la recherche en santé environnementale.
La thématique enseignée cette année par Remy Slama est au cœur des préoccupations citoyennes et de nos travaux. Elle illustre parfaitement le continuum entre recherche et enseignement en épidémiologie pour le développement de la prévention, au cours des enjeux de santé publique. La culture de la réduction des risques repose ainsi sur une action collective au niveau le plus pertinent (citoyenne, institutionnelle, politique). La connaissance en est le socle fondamental pour que chaque citoyen puisse être acteur de sa santé.
- Informations d’accès à la leçon inaugurale, le jeudi 31 mars, à 18 h en public au Collège de France, retransmission en direct (entrée libre).
- Puis son cycle de huit cours Relations entre santé humaine et environnement dans l'Anthropocène débutera le 6 avril 2022.
- Son colloque Climate Change, Biodiversity, Human Health and Societies : Threats, opportunities and research needs se tiendra les 16 et 17 juin 2022.
Rémy Slama
Directeur de recherche à l’Inserm, il dirige l’Institut thématique de santé publique et l’équipe d’épidémiologie environnementale de l’Institut pour l’avancée des biosciences (Inserm, CNRS, université Grenoble-Alpes). Il est docteur en épidémiologie de l'université Paris-Sud, polytechnicien et ingénieur agronome. Il a dirigé le conseil scientifique du programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens et est co-auteur d’un rapport pour le Parlement européen sur les effets et la réglementation de ces substances. Il est coauteur d’une centaine de publications scientifiques et du livre Le Mal du dehors, l’influence de l’environnement sur la santé (Quae, 2022). Il a reçu le Tony McMichael Award de l’International Society of Environmental Epidemiology.
« La recherche en santé environnementale s’intéresse aux causes plus lointaines [des] maladies, les causes des causes de décès, en quelque sorte. Elles prennent la forme de facteurs physiques, chimiques, comportementaux, sociaux et, encore à ce jour, infectieux, bien que ces derniers ne représentent plus la contribution principale. Tout cela forme l’exposome, une notion à laquelle réfléchissent les scientifiques depuis une quinzaine d’années. Il désigne l’ensemble des expositions environnementales que l’on subit depuis la conception jusqu’à la fin de la vie. » Rémy Slama.
Cette citation provient de son entretien exclusif La lutte contre le changement climatique constitue une opportunité d’améliorer la santé, à découvrir sur le site web du Collège de France avec le programme de ses enseignements, ainsi que sa biographie.
3 questions à Laetitia Huiart, directrice scientifique de Santé publique France
En quoi le soutien de Santé publique France à la chaire de santé publique du Collège de France est-il important ?
Ce soutien est important pour le rayonnement de la santé publique. Depuis sa création en 2018, la chaire de Santé publique invite chaque année une personnalité à venir enseigner au Collège de France. Mettre sur le devant de la scène les grandes questions de santé publique, encourager l'excellence scientifique et ouvrir à un très large public ces enjeux sont des objectifs communs que nous entretenons avec le Collège de France. L'audience très large permise par le Collège de France, au-delà des cercles académiques classiques, est fondamentale pour contribuer à partager une culture de santé publique commune.
En quoi cette collaboration permet-elle d’explorer et de partager des axes forts de travail en santé publique ?
Chaque année, le lauréat doit construire son enseignement sur la durée et proposer plusieurs formats dont des leçons évidemment mais aussi sous d'autres formats tel un séminaire. Cela permet de mobiliser l’audience et d’être en interaction avec elle. La participation au séminaire se veut très ouverte, cela favorise les idées et le partage d’approches afin d’amorcer de nouvelles collaborations entre les participants.
De plus les thèmes traités portent sur les grands enjeux et les grands concepts de santé publique, ils sont donc au cœur de l’actualité des acteurs, ils interpellent et fédèrent.
Quelle est la place dans la société et dans la démocratie en science et en santé de ce rendez-vous?
Cette chaire d’excellence au collège de France est une opportunité pour mieux expliquer la science, la santé publique et de mettre en perspective le besoin d’un débat scientifique ouvert. Sa temporalité et son format, entre les cours et le séminaire, favorisent des débats scientifiques apaisés. Et c’est précisément la place faite à la science apaisée qui est intéressante ici. Elle vient contrebalancer l’immédiateté requise par le temps médiatique et ouvre de nouvelles perspectives.
À propos du Collège de France
Le Collège de France répond depuis 1530 à une double vocation : être à la fois le lieu de la recherche la plus audacieuse et celui de son enseignement. On y enseigne ainsi à tous les publics intéressés, sans aucune condition d'inscription, « le savoir en train de se constituer dans tous les domaines des lettres, des sciences ou des arts ». Le Collège de France est membre associé de l’Université PSL.