Présente dans le monde entier, la brucellose est une maladie bactérienne qui se transmet de l’animal à l’homme. La brucellose humaine aiguë peut évoluer vers une forme chronique avec des atteintes focalisées graves, telles que des infections rachidiennes ou des abcès cérébraux. C’est une maladie à déclaration obligatoire dans la plupart des pays. L'incidence de la brucellose humaine est estimée par l'OMS au niveau mondial à 500 000 nouveaux cas par an. En France, cette maladie est désormais rare et a considérablement diminué depuis les années 1960, en lien avec l’amélioration de la situation de la maladie chez les ruminants. Actuellement, environ 80% des cas diagnostiqués sur le territoire français sont le résultat d'une infection contractée lors d'un voyage dans un pays où la maladie animale n’est pas maîtrisée. Ces infections surviennent principalement chez des personnes ayant consommé des produits laitiers contaminés ou ayant été en contact direct avec un animal infecté. Des règles d’hygiène et de sécurité permettent de prévenir la maladie.
Chiffres clés de la brucellose en France en 2022
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2022, 40 nouveaux cas de brucellose ont été déclarés en 2022 dans 12 régions françaises dont 10 (25%) en Ile-de-France et 8 (20%) en Auvergne-Rhône-Alpes.
Trente-quatre souches appartenaient à l’espèce Brucella melitensis, une à l’espèce B. abortus et une n’avait pas été caractérisée. Trente-huit (95%) cas sur 40 étaient liés à des infections « importées » : voyage en Algérie (n=24), Turquie (n=4), Tunisie et Djibouti (n=2 chacun), et Arménie, Chine et Liban (n=1 chacun).
En 2022, troisième année depuis le début de la pandémie de COVID-19, le nombre de cas de brucellose a retrouvé le niveau de 2019 (n=42), en lien avec la reprise des voyages vers des pays considérés comme endémiques.
Comment se fait la surveillance de la brucellose en France ?
Santé publique France surveille la brucellose humaine grâce à la déclaration obligatoire de la maladie et aux diagnostics réalisés par le Centre national de référence des Brucella.
Les données annuelles de surveillance reposent sur les cas diagnostiqués en médecine de ville et à l’hôpital. Ces données permettent de décrire les différentes formes de la maladie et d’en suivre les tendances afin de mieux cibler les actions de prévention locales et nationales.
Comment peut-on être contaminé ?
Le risque de contamination peut se faire :
- par contact direct avec des animaux malades ;
- par ingestion d’aliments contaminés (lait et produits laitiers non pasteurisés issus d’animaux contaminés, plus rarement crudités contaminées par du fumier ou exceptionnellement viande et abats insuffisamment cuits) ;
- par inhalation (de poussière de litière, d’aérosol contaminé dans les laboratoires ou les abattoirs).
Des règles d’hygiène et de sécurité à respecter pour prévenir la brucellose
La prévention des contaminations professionnelles repose sur des mesures de biosécurité et d’hygiène au travail.
Elle concerne les professionnels travaillant au contact direct des animaux infectés (éleveurs, vétérinaires, personnels des abattoirs, personnels des laboratoires d’analyses vétérinaires ou médicales…). En pratique, cette situation n’est plus rencontrée en France dans le contexte d’absence de foyers de brucellose animale chez les ruminants (bovins, ovins, caprins).
Pour le consommateur, les produits laitiers au lait cru produits en France sont issus de troupeaux qui font l’objet d’une surveillance obligatoire de la brucellose. Le risque résiduel réside dans la consommation de produit à base de lait dans des pays où la brucellose animale n’est pas maîtrisée, ou des produits ramenés de ces pays à l’issue d’un voyage.