Depuis le début des années 2000, l’activité physique est devenue une composante du plan national nutrition santé ayant pour objectif général l’amélioration de l’état de santé de l’ensemble de la population. La prescription d’une activité physique « adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient en affection de longue durée » a été introduite dans la loi de modernisation du système de santé, puis étendue à tous les malades chroniques. Le dossier de La Santé en action Nº 462 retrace l’histoire de cette avancée et rapporte diverses initiatives mises en place partout en France au travers de nombreux témoignages.
Par ailleurs, la Stratégie nationale Sport-Santé 2019-2024, vise à « améliorer l’état de santé de la population en favorisant l’activité physique et sportive de chacun au quotidien, avec ou sans pathologie, à tous les moments de la vie ». La politique publique ainsi définie s’inscrit dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques 2024 organisés en France.
La sédentarité et le manque d’activité physique : des facteurs de risque majeurs pour la santé
L’inactivité physique et les comportements sédentaires sont aujourd’hui largement reconnus comme facteurs de risque majeur pour la santé mais aussi comme une cause de mortalité évitable. L’activité physique est considérée comme une thérapeutique à part entière dans certaines maladies (diabète, obésité, dépression, accidents vasculaires, cancers, etc.), comme bénéfique dans les maladies neurodégénératives, et d’autres pathologies ou type de troubles.
Promouvoir l’activité de façon systémique pour motiver les Français dans la durée
Les politiques de promotion de l’activité physique couvrent aujourd’hui les différentes échelles de prévention : primaire, secondaire et tertiaire et leur champ d’action concerne aussi le maintien de l’autonomie lors de l'avancée en âge. Elles se traduisent par des campagnes de communication nationales et territoriales et par le développement de l’offre d’activité physique adaptée (APA) et de sport-santé dans les territoires. L’objectif est de proposer et de promouvoir auprès des citoyens un large éventail de pratiques d’activités physiques à visée de santé, avec le souci de les motiver à y adhérer dans la durée et de favoriser les interactions sociales.
Pratiquer une activité physique régulière se partage mieux via des communautés de soutien
Pour cela, il s’agit d’aller vers les communautés éloignées des pratiques plutôt que de les inviter à venir vers une pratique instituée en gymnase ou club sportif. Accompagner les populations à aller vers l’activité physique nécessite donc de créer des environnements favorables, de renforcer l’approche communautaire, mais aussi de développer des aptitudes individuelles. La stratégie est globale et s’appuie sur les ressources des individus et sur leurs attentes dans l’objectif d’instaurer de nouvelles normes de « vie active » concernant non seulement les pratiques physiques ou sportives mais aussi les mobilités (marche, vélo) et une régulation des temps passés devant les écrans.
Pour l’heure, l’offre professionnelle en activité physique adaptée (APA) est disparate. Diverses stratégies régionales « Sport Santé Bien-Être » sont déclinées sur le territoire, portées par des médecins, des associations sportives et des collectivités territoriales.
Prescrire une activité adaptée : un défi pour les médecins
Dans le cadre de leur pratique, les médecins sont confrontés à de nombreux obstacles pour prescrire de l’activité physique adaptée à leurs patients malades. En effet, la loi n’a que partiellement ouvert la voie : les médecins, maillon central du dispositif ne disposent ni du temps nécessaire ni du réseau pour prescrire, en outre l’activité physique adaptée n’est pas forcément remboursée par l’assurance maladie.
Des programmes innovants existent partout en France
Retrouvez dans ce numéro, quelques exemples d’actions concrètes menées sur le territoire pour promouvoir l’activité physique.
- En Aquitaine, des « programmes-passerelles » aident les patients à s’engager dans une activité physique « sur mesure » en fonction de leur état de santé.
- À Villeurbanne, les patients ont des facilités d’accès à l’activité physique adaptée grâce au dispositif mis en place par la ville.
- A Dunkerque, un bus équipé en salle de sport sillonne les quartiers et la campagne environnante.
- À Clermont-Ferrand, une association a ouvert des salles de sports sur le lieu de travail à la demande des entreprises.
- En région Provence Alpes Côte-d’Azur, des travailleurs sociaux vont au domicile des personnes âgées isolées pour leur proposer d’intégrer des ateliers de prévention sur l’activité physique et l’alimentation.
- À Bordeaux, une association propose aux jeunes atteints de cancer une l’activité physique adaptée à leurs envies. Une démarche similaire est mise en place pour toute personne traitée au centre de lutte contre le cancer de Lyon.
- En Guyane la Maison Sport-Santé de Matoury offre à ses habitants éloignés de la pratique d’une activité sportive l’opportunité de reprendre ce type d’activité.
Plusieurs témoignages de patients racontent les conditions dans lesquelles ils ont repris une activité physique adaptée dont un patient expert, diabétique, aidant les personnes souffrant de la même maladie à suivre la même voie.