Le département de Mayotte est actuellement confronté à une situation de catastrophe naturelle sans précédent suite au passage du cyclone Chido qui a touché l’île le 14 décembre 2024. Près d’une quarantaine de réservistes étaient chaque semaine en renfort sur ce territoire touché par une crise de l’eau potable en 2023 et une épidémie de Choléra en 2024.
Pour faire face à cette situation exceptionnelle à Mayotte, en lien avec le ministère chargé de la santé, l’agence nationale Santé publique France a renforcé la présence sur place de réservistes sanitaires expérimentés, incluant des soignants du secteur de la périnatalité (sage-femmes, infirmiers, puériculteurs), des médecins généralistes et urgentistes, des infirmiers spécialisés en urgences, des aides-soignants, des logisticiens et des référents de mission. Ce sont plus de 6 500 volontaires qui ont répondu aux appels pour renforcer les établissements de santé (notamment le CH de Mamoudzou), lourdement touchés et aider les équipes sur place.
Par ailleurs, des mesures coordonnées, par le CORRUSS du Centre de Crises Sanitaires et Santé publique France, ont été prises pour soutenir la mobilisation des professionnels de santé sur place. Les conditions de cette mission étant particulièrement difficiles, il est nécessaire de faire preuve d’une grande vigilance et de s’adapter à la situation. C’est pourquoi, pour la première fois, une base arrière a été créée à La Réunion pour permettre à la fois de créer une zone de transit facilitant la logistique, et de permettre aux réservistes de récupérer pour être dans les meilleures conditions de travail possibles.
réservistes se sont déclarés volontaires suite à l’appel à mobilisation lancé dès le 14 décembre 2024.
Par ailleurs, des mesures sont prises pour soutenir la mobilisation des professionnels de santé sur place. Les conditions de cette mission étant particulièrement difficiles, il est nécessaire de faire preuve d’une grande vigilance et de s’adapter à la situation. C’est pourquoi, pour la première fois, une base arrière a été créée à La Réunion pour permettre à la fois de créer une zone de transit facilitant la logistique, et de permettre aux réservistes de récupérer pour être dans les meilleures conditions de travail possibles.
Dans les coulisses de départ d’un réserviste, interview de Philippe SEGURA, responsable par intérim de la Réserve sanitaire
Comment se fait la sélection des réservistes pour partir à Mayotte ?
Les besoins en renforts de Mayotte ont été évalués, puis transmis par l’ARS de Mayotte au ministère en charge de la santé qui les a validés. Dès que l’appel à renfort a été lancé, Santé publique France a adressé aux réservistes des professions requises une alerte de mobilisation. La sélection des candidats est effectuée en fonction de la profession, de l’expérience et de la nature de la mission. Ils reçoivent alors un ordre de mission et toutes les informations nécessaires pour le départ. Afin d’éviter l’épuisement des intervenants, compte tenu des conditions d’exercice difficiles, les missions sont limitées à 15 jours, au lieu des rotations habituelles de 3 à 4 semaines.
Nous avons reçu des milliers de demandes et le traitement administratif peut paraître long pour les volontaires. Nous remercions tous les volontaires, leur engagement est indispensable sur le long terme.
Quelles sont les étapes avant le départ ?
Avant d’arriver à Mayotte, les réservistes sont accueillis au sein de Santé publique France afin d’être briefés sur la situation, les attentes de la mission, les conditions de vie et de logement particulièrement difficiles depuis le cyclone Chido. Ils reçoivent ensuite un équipement individuel (t-shirts, pantalons, chasubles, répulsifs contre les moustiques, moustiquaires, etc…) nécessaire avant de partir pour La Réunion, dernière étape avant d’arriver sur le lieu de leur mission. Compte tenu de la situation exceptionnelle de Mayotte, en lien avec l’ARS de La Réunion et le ministère nous avons déployé pour la première fois une base arrière à la Réunion pour faciliter les rotations et permettre également aux équipes sur place de récupérer si besoin.
Comment sont-ils préparés et formés ?
Les réservistes sanitaires doivent s’adapter à des conditions souvent différentes de leur cadre habituel lors des missions. Pour cela, une préparation et une formation régulières sont essentielles. Tout au long de l’année, des sessions de formation sont organisées, incluant cours théoriques, exercices pratiques, retours d’expérience et contenus pédagogiques en ligne. Ces formations visent à développer les compétences nécessaires pour intervenir efficacement, notamment :
- Réagir à l’imprévu ;
- Prodiguer des soins dans des contextes dégradés ;
- Maîtriser les équipements adaptés aux risques sanitaires ;
- Partager une culture commune de gestion de crise ;
- Organiser la prise en charge des victimes ;
- Détecter et prévenir les traumatismes psychiques ;
- Gérer un camp de vie pour les réservistes.
Ces apprentissages permettent aux réservistes de développer des réflexes indispensables et un socle commun de compétences pour leurs interventions.
Quels sont les moyens déployés sur place et comment les réservistes sont accompagnés ?
Avant l’arrivée du cyclone, une mission de 37 réservistes sanitaires avait déjà été déployée, principalement en périnatalité et aux urgences. Ces équipes ont été fortement impactées par les conséquences du cyclone. Les rotations ont permis aux réservistes de revenir en hexagone s’ils le souhaitaient.
Pour préparer les prochaines missions et reconnaître le terrain, une équipe de cinq réservistes a été déployée dès le 18 décembre avec l’avion présidentiel. Cette équipe a ensuite été renforcée par l’arrivée de six logisticiens, chargés de l’installation d’une base de vie sécurisée, située à proximité de l’hôpital, où les réservistes seront logés et restaurés.
Sur place, un référent accompagne chaque rotation et fait le lien permanent avec le responsable de la réserve sanitaire, joignable 7j/7, 24h/24. Un soutien psychologique est également mis à disposition, avec la présence d’un psychologue et d’une ligne téléphonique. À la fin de leur mission, les réservistes retournent dans la base arrière sur l’île de La Réunion 2 ou 3 jours avant leur retour en hexagone.
Profils recherchés pour les renforts
- Médecins urgentistes, réanimateurs et généralistes
- Infirmiers spécialisés en soins d’urgence, en réanimation ou en périnatalité
- Aides-soignants et sage-femmes
- Experts en maladies infectieuses et en santé publique
- Psychologues
Ces besoins identifiés comme prioritaires évolueront probablement rapidement, et d’autres spécialités seront probablement requises (soins généraux, chirurgie, plateau technique…).
Vous êtes professionnel de santé, vous souhaitez vous engager ?
- Pour devenir réserviste volontaire : informations pour le candidat
- Pour s’engager : formulaire de pré-inscription
- Pour informer votre employeur : guide de l’employeur
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