Programme de dépistage du cancer du col de l’utérus

Mis à jour le 4 juillet 2024

En 2018, un Programme National de Dépistage Organisé du Cancer du Col de l’Utérus (PNDOCCU) a été mis en place, avec pour objectifs de réduire l'incidence et la mortalité par cancer du col de l'utérus de 30 % en dix ans. Pour atteindre cet objectif, le PNDOCCU vise à porter le taux de couverture du dépistage à 80 %, à réduire les inégalités sociales et territoriales en matière de dépistage et à améliorer la qualité des pratiques professionnelles.

Les modalités de dépistage et de suivi du cancer du col de l'utérus sont basées sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) et de l'Institut National du Cancer (INCa). La population cible inclut les femmes immunocompétentes âgées de 25 à 65 ans n'ayant pas subi d'hystérectomie totale, qu'elles soient vaccinées ou non contre le HPV. 

La cytologie de dépistage est préconisée chez les femmes âgées de 25 à 29 ans tous les trois ans, tandis que le test HPV est recommandé tous les cinq ans pour les femmes de 30 à 65 ans.

Ce programme, encadré par un cahier des charges annexé à un arrêté ministériel de 2023, conforme aux recommandations européennes, est mis en œuvre à l’échelle régionale par les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) Santé publique France réalise chaque année une évaluation nationale de ce programme, incluant notamment le calcul des taux de couverture. 

Evaluation du programme national de dépistage organisé du cancer du col de l'utérus

Couverture du dépistage du cancer du col de l'utérus

Un taux de couverture en augmentation depuis la mise en place du programme en 2018 mais toujours en deçà des objectifs attendus.

Les taux de couverture au programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus sont présentés au niveau national, départemental et régional pour la période 2014 à 2022 par période triennale glissante (2014-2016, 2015-2017…). 

Matériel et méthodes

L’ensemble des informations concernant le calcul des indicateurs de participation peut être consulté ici.

Résultats

Sont présentés les indicateurs au programme pour les trois années les plus récentes et leur évolution depuis 2014.

Résultats pour la période 2020-2022

Le taux de couverture standardisé à l’échelle nationale est de 59,5 %, en hausse d’un point par rapport à la période triennale précédente 2019-2021 (58,5 %). 

Parmi les régions, les taux de couverture les plus élevés sont observés en Bretagne (67,1 %), en Auvergne-Rhône-Alpes (66,3 %) et à La Réunion (64,0 %) tandis que les plus faibles sont constatés en Ile-de-France (53,1 %) et dans certaines régions d’Outre-mer (Guadeloupe 44,5 %, Martinique 40,0 %, Guyane 31,7 %).

Dépistage du cancer du col de l’utérus. Taux de couverture régionaux standardisés 2020-2022.

Dépistage du cancer du col de l’utérus. Taux de couverture régionaux standardisés 2020-2022. Sources : Données issues du SNDS et ELP de l’Insee. Traitement Santé publique France, avril 2024

Sources : données issues du SNDS et ELP de l’Insee. Traitement Santé publique France, avril 2024.

En France hexagonale, quatre départements présentent des taux proches, voire supérieurs, aux taux de couverture européen acceptable : Isère (70,8 %), Morbihan (69,3 %), Rhône (69,1 %), Finistère (69,1 %). Un seul département présente un taux de couverture inférieur à 50 %, la Seine-Saint-Denis (45,3 %) en région Ile-de-France.

Dépistage du cancer du col de l’utérus. Taux de couverture départementaux standardisés 2020-2022.

Dépistage du cancer du col de l’utérus. Taux de couverture départementaux standardisés 2020-2022. Sources : Données issues du SNDS et ELP de l’Insee. Traitement Santé publique France, avril 2024

Sources : Données issues du SNDS et ELP de l’Insee. Traitement Santé publique France, avril 2024.

Parmi les tranches d’âge quinquennale, au niveau national, le taux de couverture brut est plus élevé chez les femmes les plus jeunes, âgées de 25 à 29 ans (67,0 %). Une chute significative du taux de couverture brut est observée à partir de 45 ans, pour atteindre 46,9 % chez les femmes âgées de 60 ans à 65 ans.

Expérimentation du dépistage organisé dans 13 départements entre 2010 et 2014

Cette expérimentation d’organisation d’un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus était pilotée par la Direction générale de la santé et co-financée par l’Institut national du cancer (INCa) et a été réalisée selon un protocole commun. Elle était fondée sur un système d’invitations dit de rattrapage : les femmes n’ayant pas réalisé de dépistage individuel au cours des 3 dernières années étaient invitées par courrier à se faire dépister. L’évaluation de cette expérimentation a été réalisée par Santé publique France.

Au total, 13 départements : Alsace (2 départements), Isère, Auvergne (4 départements), Cher, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Val-de-Marne, Martinique et La Réunion ont participé à cette expérimentation.

Ces structures de gestion sont responsables de la gestion des programmes de dépistage organisé au niveau départemental ou interdépartemental. Elles ont pour mission notamment : d’envoyer les courriers d’invitation au dépistage ; de participer à la sensibilisation et à l'information des populations concernées ; d'organiser la formation des médecins et professionnels de santé sur les dépistages ; d'assurer le suivi des dépistages ; de veiller à la qualité du dispositif ; de collecter les données pour le pilotage et l'évaluation des programmes.

La population concernée par l’expérimentation de ces 13 départements représentait 2,4 millions de femmes de 25-65 ans (13,4 % de la population des femmes de 25-65 ans en France).

Les invitations ont permis de dépister près de 231 000 femmes et les relances (envoyées dans les 9 à 12 mois suivant une incitation en l’absence de dépistage), 48 000 femmes supplémentaires, soit une augmentation de la couverture du dépistage de 12 points de pourcentage attribuable au dépistage organisé

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