Le descriptif des indicateurs est disponible dans le Guide du format des données et définitions des indicateurs de l'évaluation du programme national
Indicateurs de la qualité du test de dépistage et des examens
Rappel : le test au gaïac (Hémoccult® II) a été remplacé par le test immunologique en avril 2015.
Sont présentés dans ce sous-chapitre pour la période 2011-2012 des indicateurs de qualité du test de dépistage et des examens, notamment le taux de personnes ayant au moins un test non analysable, le taux de personnes ayant un test non analysable non refait, le taux de tests positifs, le pourcentage de réalisation de la coloscopie…
Les indicateurs nationaux de qualité du test de dépistage et des examens figurent dans le tableau ci-contre : format xls et format pdf
Informations complémentaires :
Selon les recommandations européennes1
le pourcentage de réalisation d'une coloscopie après un test positif
- le niveau acceptable est de 85 %
- le niveau souhaitable est de 90 %
le pourcentage de coloscopies complètes (côlon-rectum entièrement exploré):
- le niveau acceptable est de 90 %
- le niveau souhaitable est de 95 %
Sur la période 2011-2012, le pourcentage de réalisation de la coloscopie suite à un test positif est de 86,6 %, assez proche du niveau européen recommandé, avec de grandes disparités départementales. Il est supérieur ou égal à 90 % dans 46 départements, et reste par contre bas (entre 25 à 65 %) dans 4 départements (Corse, Seine-Maritime, Guyane, Lozère). Le faible niveau de réalisation de coloscopie observé dans certains départements serait en lien avec le niveau d'acceptation de l'examen par les patients, la sous médicalisation dans certains endroits avec pour corollaire l'allongement des délais d'attente et également le manque d'exhaustivité de la remontée de cette information vers les structures de gestion, sans doute du fait d'une implication inégale des professionnels de santé.
Pourcentage de personnes ayant réalisé une coloscopie suite à un test positif
Répartition des coloscopies effectuées selon la qualité de leur préparation
Répartition des coloscopies incomplètes selon la raison
Morbidité de la coloscopie
L'exhaustivité du recueil des complications de coloscopie et notamment des décès dans les jours suivants la coloscopie n'est pas assurée au niveau national. La variable recensant les incidents et les accidents de la coloscopie présente 54,2 % de données inconnues dont on ne peut savoir si l'information est manquante ou si la coloscopie s'est déroulée sans complication. Ces statistiques ne peuvent donc pas être présentées. Des analyses plus précises doivent être réalisées sur ce sujet.
1 Segnan N, Patnick J, von Karsa L (dir). European guidelines for quality assurance in colorectal cancer screening and diagnosis. First Edition. Luxembourg : European Commission , 2010.
Indicateurs de suivi du programme
Sont présentés dans ce sous-chapitre des indicateurs de suivi du programme : le délai de réalisation de la coloscopie et le pourcentage de perdus de vue pour les années 2011-2012.
Répartition des délais de réalisations des coloscopies effectuées
La distribution des délais de réalisation des coloscopies suite à un test positif montre que seulement 28 % des coloscopies sont réalisées dans un délai de 31 jours au plus, conformément aux recommandations européennes (figure 3). Le délai médian de réalisation est de 57 jours [intervalle interquartile (IIQ) : 38 à 87], et varie considérablement selon les départements, allant de 37 jours (IIQ : 23-65) pour les Alpes-Maritimes à 87 jours (IIQ : 58 à 129) pour le département de la Vienne (format xls et format pdf). Si ces délais peuvent refléter le degré de motivation des personnes dépistées positives à continuer la procédure diagnostique, ils traduisent aussi les délais d'attente pour l'obtention d'un rendez-vous. Ce délai important peut être source d'anxiété supplémentaire pour les bénéficiaires
Répartition géographique des pourcentages de perdus de vue
Une personne est considérée comme perdue de vue lorsque la structure de gestion n'arrive à obtenir aucune information sur ce patient 24 mois après la réalisation du test. A la date du 30 avril 2014, le pourcentage de " perdus de vue " est de 8,6 % (8,9 % chez les hommes et 8,2 % chez les femmes) pour l'ensemble des 99 départements contribuant au programme, et varie selon les départements (de 0 pour les départements des Ardennes et de la Meuse à 50,7 % et 53,7 %, respectivement pour les départements de la Corse et de la Seine-Maritime). Il est également élevé pour les départements de la Charente (26,6 %), de la Haute-Garonne (26,7 %), de la Guyane (36,3 %). Ces disparités départementales reflètent l'hétérogénéité de la documentation, au sein des structures de gestion, des suivis des tests (par exemple la transmission des informations par les professionnels de santé à la structure de gestion est plus ou moins systématique).
Indicateurs des lésions détectées
Sont présentés dans ce sous-chapitre des indicateurs des lésions détectées. Il s'agit des indicateurs relatifs à la nature des lésions détectées par les examens diagnostiques (coloscopie ou autre) et des taux de détection des lésions (adénomes, adénomes avancés et cancers).
Le taux de détection des adénomes avancés (respectivement, cancers colorectaux) est défini comme la proportion de patients chez qui un adénome avancé (respectivement, un cancer) est la lésion détectée la plus péjorative, parmi les personnes ayant réalisé un test de dépistage analysable. Il est exprimé pour 1 000 personnes dépistées.
Un adénome avancé (défini par un adénome de 10 mm ou plus, ou présentant une dysplasie de haut grade, ou un contingent villeux) est détecté chez 3,8 personnes pour 1 000 dépistées (format xls et format pdf). Ce taux est plus élevé chez les hommes que chez les femmes (5,3 ‰ contre 2,3 ‰), et augmente avec l'âge des patients : pour les patients de moins de 55 ans, il est de 3,7 ‰ pour les hommes et de 1,6 ‰ pour les femmes, alors que pour les patients âgés entre 70 et 74 ans, il est de 7,3 ‰ pour les hommes et de 3,4 ‰ pour les femmes.
On observe une disparité départementale importante avec des taux de détection des adénomes avancés compris entre 0,3 ‰ pour la Corse et 11,4 ‰ pour la Côte-d'Or chez les hommes et 0,3 ‰ et 5,3 ‰ respectivement chez les femmes (format xls et format pdf).
Le taux de détection de cancers est de 1,4 pour 1 000 personnes dépistées, avec des disparités selon l'âge, le sexe, le rang du dépistage. Chez les femmes, il est de 1,1 ‰ lors d'un premier dépistage et de 0,9 ‰ lors d'un dépistage subséquent alors que chez les hommes, il est respectivement de 2,2 ‰ et 1,9 ‰, soit 2 fois plus (format xls et format pdf). Il varie également selon les départements (format xls et format pdf).
Les taux de détection des adénomes avancés et des cancers colorectaux dépendent fortement de l'incidence départementale des cancers et de la performance des programmes départementaux à détecter ces lésions. En effet, le pourcentage de réalisation de coloscopies parmi les personnes éligibles après un test positif et le pourcentage de personnes pour lesquelles la structure de gestion n'a pas de diagnostic final (perdus de vue ou diagnostics finaux non connus) sont des facteurs qui influencent l'enregistrement de ces lésions et peuvent contribuer à expliquer les disparités départementales. De plus, tels que définis dans le " guide du format de données et de définitions des indicateurs de l'évaluation du programme national ", les adénomes avancés sont des adénomes de tailles supérieures ou égales à 10 mm, de composantes villeuses ou tubulo-villeuses ou ayant une dysplasie de haut grade. Le manque de reproductibilité intra et inter examinateurs des diagnostics des adénomes avancés contribue à expliquer les différences départementales des taux d'adénomes avancés observés.
Indicateurs des cancers dépistés
Le stade des cancers dépistés par le programme de dépistage organisé a été établi selon le système TNM de classification des tumeurs malignes1. Cette classification ne s'appliquant qu'aux carcinomes pour le côlon et le rectum, seuls les cancers classés histologiquement comme " adénocarcinome " sont décrits dans cette section. Pour les cancers du côlon, la classification histo-pathologique pTNM a été retenue. Pour les cancers du rectum, susceptibles d'avoir des traitements néo-adjuvants avant la chirurgie avec pour conséquence une modification du T ou du N de la tumeur dépistée, la qualité des données disponibles et l'hétérogénéité des modalités de documentation de l'information sur le stade ne permet pas d'établir le stade TNM avant traitement. Par conséquent, seuls les cancers du côlon (jonction recto-sigmoïdienne comprise) et les cancers du rectum n'ayant pas bénéficié de traitements néo-adjuvants ont été retenus (N = 6 381).
Le stade du cancer est considéré comme inconnu lorsqu'au moins une des informations sur le T, le N ou le M est inconnue (sauf si pT=Tis, dans ce cas le stade TNM est in situ, ou si M=M1, dans ce cas le stade TNM est IV). Sur les 6 381 adénocarcinomes du rectum (sans traitements néo-adjuvants) et du côlon dépistés, cette information est manquante chez 24,9 % des patients. Ce pourcentage national reflète une grande disparité départementale (Pourcentage stade inconnu : format xls et format pdf), l'information sur le statut métastatique des cancers détectés étant difficile d'accès.
La description ne porte que sur les 58 départements ayant au plus 30 % de données manquantes dans les stades des cancers, ce qui correspond à 4 370 adénocarcinomes du côlon et du rectum (sans traitements néo-adjuvants) dépistés. Parmi ces adénocarcinomes, 9,2 % sont de stade pTNM inconnu.
Parmi les adénocarcinomes de stades connus, 26 % sont des carcinomes in situ et 74 % sont des cancers invasifs (stade I à IV), dont 37,6 % sont de stade I, 27,3 % de stade II, 24,0 % de stade III et 11,1 % de stade IV (format xls et format pdf).