Le programme de dépistage organisé du cancer du sein français offre tous les deux ans aux femmes de 50 à 74 ans un examen clinique des seins et une mammographie. Il propose, en plus, une deuxième lecture de chaque mammographie normale en première lecture. Il propose, en plus, une deuxième lecture de chaque mammographie normale en première lecture. Le programme a été généralisé à tout le territoire français en 2004. Le dépistage est coordonné au niveau local par une structure de gestion, qui était organisé au niveau départemental jusque fin 2018 (au total il existait 89 structures de gestion pour 99 départements). Depuis le 1er janvier 2019, le dispositif des dépistages des cancers est organisé au niveau régional. Les taux de participation à ce programme, calculés pour les années 2017 et 2018, sont présentés ci-dessous, au niveau national, départemental et régional.
Matériel et méthodes
Le nombre de femmes dépistées est fourni par les structures de gestion, selon un questionnaire annuel standardisé.
Les dénominateurs utilisés pour le calcul des taux de participation sont issus des données de population les plus récentes fournies par l'Insee, soit la projection de population 2007-2042, scénario central. Ils sont ainsi calculés de manière identique sur tout le territoire.
Le taux de participation par année mesure la participation pour une année civile. Le nombre de femmes dépistées au cours d'une année peut être influencé par les stratégies d'invitation. Les taux calculés sur deux ans permettent de prendre en compte une période au cours de laquelle toute la population cible devrait avoir été invitée et ainsi reflètent mieux la participation des femmes.
Référentiels
Le référentiel européen mis à jour en 2006 préconise un taux de participation de la population cible supérieur ou égal à 70 %. Ce référentiel est celui de l'ensemble des pays européens ayant mis en place un programme de dépistage organisé.
Ces données de participation permettent de suivre et d'évaluer l'avancement des actions du Plan cancer 2014-2019 relatives au dépistage du sein, en particulier : la lutte contre les inégalités d'accès et de recours aux programmes de dépistage (action 1.8). L'augmentation de la participation reste un objectif principal du nouveau plan cancer 2014-2019.
Résultats
Le taux national de participation pour l'année 2018 est de 50,3 %, c'est-à-dire qu'environ 2 595 000 femmes se sont fait dépister au cours de l'année (voir tableau taux bruts, tableau taux standardisés sur l'âge)
Les taux publiés précédemment étaient de 40,2 % en 2004, 44,8 % en 2005, 49,3 % en 2006, 50,8 % en 2007, 52,5 % en 2008, 52,3 % en 2009, 52,0 % en 2010, 52,7 % en 2011 et 2012, 51,6 % en 2013, 52,1% en 2014, 51,5% en 2015, 50,7 % en 2016 et 49,9 % en 2017.
Pour la période 2017-2018, qui correspond à une " campagne " de dépistage puisque les femmes sont invitées à participer au dépistage tous les deux ans, ce sont plus de 5,1 millions de femmes qui ont été dépistées et le taux de participation est de 50,1 %.
Après avoir augmenté jusqu'en 2011-2012 pour atteindre un pic à 52,7 %, la participation au programme est en diminution. Les derniers indicateurs de participation, pour la période 2017-2018, indiquent que cette diminution semble cependant se ralentir. Ce ralentissement s'observe pour toutes les tranches d'âge (voir graphique par âge) et dans la plupart des régions, à l'exception des Pays de la Loire et de la Bretagne où les taux de participation continuent de baisser alors qu'ils étaient parmi les plus élevés. A l'inverse, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Grand-Est, les taux de participation augmentent. Dans les DROM, des baisses importantes sont observées (voir graphique par région).
L'hétérogénéité de la participation sur le territoire constatée les années précédentes, perdure pour la période 2017-2018, avec des écarts entre régions allant de 35,2 % en Corse et 39,1 % en Ile de France, à 58,2 % dans les Pays de la Loire et 58,6 % en Centre-Val-de-Loire (voir tableau). En Outre-mer, les taux varient de 26,1 % en Guyane à 47,3 % à la Réunion. Cette hétérogénéité géographique se retrouve également à l'échelle départementale avec des taux variant de 28,5 % à Paris à 62,4 % en Indre-et-Loire (voir carte).
Conclusion
Il est difficile d'interpréter les tendances récentes de la participation. La baisse observée à partir de 2011-2012 pourrait être liée, pour partie, à la controverse sur les bénéfices et les risques du dépistage du cancer du sein. Sous cette hypothèse, le ralentissement en 2017-2018 montrerait que l'effet de la controverse sur la participation tend à s'estomper.
Il convient par ailleurs de comprendre ce qui se passe dans les régions où la participation continue de baisser alors que les niveaux de participation étaient relativement élevés. Il convient également d'étudier ce qui se passe dans les régions d'Outre-mer.
Enfin, il est urgent de disposer d'outils permettant de mesurer précisément le recours au dépistage individuel afin (1) de décrire d'éventuels phénomènes de transfert entre dépistage organisé et individuel, et (2) de suivre les tendances globales de recours au dépistage du cancer du sein.