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Cancers de la peau

Les cancers de la peau pourraient constituer le cancer le plus fréquent en France. Attribuables dans plus de 85% des cas à une exposition excessive aux ultraviolets (UV) naturels ou artificiels, ils peuvent être évités grâce à une exposition raisonnée. Chaque année, entre 141 200 et 243 500 cas sont diagnostiqués en France.

Mis à jour le 13 juillet 2023
Dans cet article

Cancers de la peau : données

Les cancers cutanés : incidence et prévalence en augmentation

Si l’incidence observée localement (Doubs, Haut-Rhin) était transposée à la France métropolitaine, entre 127 200 et 226 500 nouveaux cancers cutanés non mélanomes seraient diagnostiqués en 2018. L’ensemble des cancers cutanés représenteraient entre 141 000 et 243 500 nouveaux cas constituant ainsi la 1e cause de cancers en France métropolitaine et représenteraient près de 30 % des cancers invasifs nouvellement diagnostiqués par an, comme cela est observé en Europe et d’autres pays développés.

En savoir plus :

Une incidence des mélanomes cutanés en constante augmentation et une mortalité relativement stable

Les mélanomes cutanés se situent parmi les 10 cancers les plus fréquents

En France métropolitaine, avec près de 17 900 nouveaux cas en 2023 et 1 975 décès en 2018, les mélanomes cutanés constituent l’un des 10 cancers les plus fréquents (6e rang chez l’homme et 4e rang chez la femme en 2023) en terme d’incidence : 

  • Les mélanomes cutanés sont très rares parmi les enfants de moins de 15 ans.
  • Les mélanomes cutanés sont l’un des cancers les plus incidents entre 20 et 50 ans pour les deux sexes : c’est la 3e cause de cancers parmi les jeunes adultes de 20-24 ans et la 2e cause parmi les 40-44 ans.
  • Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas par an des mélanomes de la peau a été multiplié par 5,4 chez l’homme et par 3,4 chez la femme.
Taux d’incidence des mélanomes cutanés en France métropolitaine selon l’année (TSM, Taux Standardisé Monde) – Échelle logarithmique
Taux d’incidence des mélanomes cutanés en France métropolitaine selon l’année (TSM, Taux Standardisé Monde) – Échelle logarithmique

Au sein de l’Union européenne, la France se situe au 13e rang parmi les pays ayant le plus haut niveau d’incidence pour les mélanomes cutanés. En Europe, dans les rares registres de cancers où tous les cancers cutanés sont enregistrés, ils représentent les cancers les plus fréquents tant en termes d’incidence que de prévalence. Il est dénombré 16 744 nouveaux cas de MC et 155 985 nouveaux cas de CC non-mélaniques (CCNM) par an, en 2016-2018 [UKCancer, 2023] au Royaume-Uni et 22 890 nouveaux cas de MC et 199 430 nouveaux cas de CCNM en 2018 en Allemagne [Zentrum für Krebsregisterdaten, 2021]. Les cancers cutanés constituent dans ces pays la première cause de cancers incidents et le smélanomes cutanés y représentent près de 11 % des cancers cutanés.
Dans le monde, près de 1,2 millions de cancers de la peau non-mélanique (carcinomes basocellulaires exclus) et 325 000 mélanomes cutanés sont survenus en 2020. Le nombre de décès est estimé à environ 63 000 pour les cancers de la peau non-mélanique et de 57 000 mélanomes cutanés [Globocan 2020].

L'étude ci-dessous concerne l'incidence des 19 cancers les plus fréquents (17 tumeurs solides et 2 hémopathies malignes) et de l'ensemble des cancers. Pour l'incidence des autres localisations cancéreuses et la mortalité par cancer, consulter le rapport sur les estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018.

En savoir plusIncidence des principaux cancers en France métropolitaine en 2023 et tendances depuis 1990

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Une hétérogénéité géographique de l’incidence et de la mortalité des mélanomes cutanés

En France métropolitaine, il existe des disparités départementales de l’incidence des mélanomes cutanés avec une incidence plus élevée dans les départements d’Alsace, en Loire-Atlantique et en Isère.

Il faut noter, qu’à ce jour, il n’est pas possible de faire une estimation de l’incidence des mélanomes cutanés pour les départements non-couverts par un registre de cancers.

Pour la mortalité, une hétérogénéité de la mortalité par mélanomes cutanés est observée selon les départements. Une sur-mortalité qui dépasse les 10 % par rapport à la moyenne nationale est mise en évidence dans le Nord-Ouest chez les femmes dans 8 départements (Côtes d’Armor, Finistère, Manche, Seine-Maritime, Morbihan, Loire-Atlantique, Calvados, Ille-et-Vilaine). Chez les hommes, une sur-mortalité dépassant les 10 % concerne 5 départements (Finistère, Morbihan, Loire-Atlantique, Côtes d’Armor, Var) dont la plupart est située sur la façade ouest du territoire. Une mortalité inférieure d’au moins 10 % à la moyenne nationale est observée dans le Rhône chez les femmes, dans les départements du Nord et du Val-d’Oise chez les hommes et en Seine-Saint-Denis pour les deux sexes.

Les estimations régionales et départementales d’incidence et de mortalité par cancer peuvent être consultées ici.

Rapports standardisés d’incidence (SIR) et de mortalité (SMR) des mélanomes cutanés
Rapports standardisés d’incidence (SIR) et de mortalité (SMR) des mélanomes cutanés
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Estimations régionales et départementales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France, 2007-2016

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Les mélanomes cutanés marqués par des inégalités sociales

Les analyses de l’incidence en fonction de facteurs de défavorisation sociale faite en 2016 sur la période 2006-2009 mettent en évidence un gradient social avec une incidence plus élevée parmi les populations les plus favorisées, tant chez les hommes que chez les femmes.

La mortalité est également plus élevée dans les populations les plus aisées dont les raisons sont encore difficiles à expliquer (effet combiné d’une prévalence d’exposition, d’une incidence des tumeurs invasives primitives plus élevée…). 

Pour la survie, un excès de mortalité par mélanomes de la peau est observé chez l’homme avec un excès jusqu’à deux fois supérieur chez ceux des zones les plus défavorisées.

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Influence de l'environnement social sur la survie des patients atteints d'un cancer en France. Étude du réseau Francim

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Environnement socioéconomique et incidence des cancers en France

Une survie à 5 ans qui tend à diminuer au cours du temps avec des perspectives d’amélioration

Plus de 9 patients sur 10 diagnostiqués en 2010-2015 avec un mélanome cutané survivent à leur cancer après 1 an (survie nette de 97 % chez l’homme et 99 % chez la femme) ou après 5 ans (survie nette de 89% chez l’homme et de 93 % chez la femme). 

Au-delà de 60 ans, la survie nette à 5 ans diminue avec l’âge au diagnostic, passant de 92 % chez l’homme âgé de 60 ans à 85 % pour celui âgé de 80 ans et de 95 % la femme âgée de 60 ans à 87 % pour celle âgée de 80 ans. 

La survie à 5 ans s’est améliorée au cours du temps passant de 82 % pour les personnes diagnostiquées en 1990 à 93 % pour celles diagnostiqués en 2015.

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Prévalence des mélanomes cutanés

La dernière publication fait état d’une prévalence partielle à 5 ans* de 66 000 personnes (dont 33 000 hommes et 33 000 femmes) et d’une prévalence à 15 ans** de 139 000 personnes (dont 65 000 hommes et 74 000 femmes) en 2017. Les prévalences observées étaient en augmentation entre 2010 et 2017 notamment en raison de l’augmentation de l’incidence et de la stabilité de la survie. 

Par ailleurs, l’INCa a développé un algorithme de repérage des cas des cancers pris en charge hospitalière. Grâce à cet algorithme, il a pu être déterminé qu’en 2011 les cancers primitifs de la peau occupaient la 10e place des cancers avec 163 747 patients (soit 2,6 % du total des séjours, regroupant les hospitalisations et les séances) dont 46 968 mélanomes cutanés (soit 0,8 % des séjours totaux). Ces séjours pour cancers cutanés impliquaient davantage les hommes (55,8 %) que les femmes (44,2 %).

* Personnes diagnostiquées (en rémission complète, guéries, ou en cours de surveillance) au cours des cinq dernières années suivant l’année de diagnostic.
** Nombre de personnes atteintes ou ayant été atteintes d’une pathologie cancéreuse et vivantes à une date donnée, quelle que soit l’antériorité du diagnostic.

Poids des facteurs de risque connus

Afin de déterminer le poids de chacun de ces facteurs de risques, il est possible d’estimer la part du risque attribuable (ou fraction de risque attribuable) pour les facteurs de risque connus lorsqu’une relation causale est étayée. Ainsi, le Circ a estimé qu’en France métropolitaine pour l’année 2015 [IARC, 2018] : 

  • 83,5 % des mélanomes cutanés chez les personnes âgées de plus de 30 ans (78,5 % chez les femmes et 88,6 % chez les hommes) étaient attribuables à l’exposition excessive aux UV naturels (solaires) soit près de 10 340 cas ;
  • 3,1 % des mélanomes cutanés chez les personnes âgées de plus de 30 ans (4,6 % chez les femmes et 1,5 % chez les hommes) étaient attribuables à l’exposition excessive aux UV artificiels soit plus de 380 cas ;
  • 0,05 % des mélanomes cutanés chez les hommes âgés de plus de 30 ans étaient attribuables à l’exposition aux polychlorobiphényls (PCB) soit moins de 5 cas.

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