En 2017, 3391 cas d'hépatite aiguë A ont été déclarés dont 3320 en métropole. Le taux annuel de déclaration des cas d'hépatite aiguë A pour la France entière était de 5,1 pour 100 000 habitants (Figure 1). Cette forte augmentation (taux 5 fois supérieur à celui de 2016) est liée à l'épidémie ayant sévi à partir de la fin de l'année 2016, toujours en cours en 2018 et touchant particulièrement les hommes ayant des rapports sexuels avec un(des) autre(s) homme(s) (HSH).
En raison de cette épidémie, il existe en 2017 une forte disparité des taux de déclaration chez les hommes (8,2/100 000) et les femmes (2,1/100 000) ainsi que par classe d'âge. Le plus fort taux de déclaration était de 16,3/100 000 chez les hommes âgés de 26 à 45 ans (Figure 3). Les enfants de 15 ans ou moins habituellement les plus touchés par l'hépatite aiguë A avaient, avec les plus de 45 ans, le taux de déclaration le plus bas en 2017 (2,9/100 000).
Sur le plan géographique, le plus fort taux de déclaration était de 17,3/100 000 dans le département de Paris, et des taux élevés étaient observés dans les départements des plus grandes agglomérations de France métropolitaine en 2017. Alors qu'en 2016, les taux de déclaration par département étaient compris entre 0 et 3,5/100 000, 27 départements présentaient en 2017 un taux de déclaration supérieur ou égal à 5/100 000 et 6 départements un taux de déclaration supérieur ou égal à 10/100 000 (Carte).
Les principales expositions à risque dans les 2 à 6 semaines avant le début des signes étaient la présence de cas d'hépatite A dans l'entourage (32 % des cas) dont 54 % de cas dans l'entourage familial, la consommation de fruits de mer (27 % des cas) et un séjour hors métropole (27 % des cas) (Figures 4 et 5). Parmi les cas ayant séjourné hors France métropolitaine, la distribution des pays de séjour était également différente de celle des années précédentes avec 29 % des cas ayant séjourné dans un pays du Maghreb (51 % en 2016) et 41 % ayant séjourné dans un pays européen (9 % en 2016).
Le recueil des pratiques sexuelles n'est pas réalisé dans le cadre de la déclaration obligatoire des cas d'hépatite aiguë A. Lors de l'épidémie de 2017 un faisceau d'arguments a permis de déterminer que la population touchée étaient majoritairement des HSH, incluant la modification importante du sex-ratio (Figure 2), des investigations de cas groupés affectant des personnes issues de communautés HSH, le séquençage des souches et l'observation de phénomènes similaires dans différents pays européens.
L'épidémiologie de l'hépatite aiguë A en 2017 en France justifie toujours l'application des recommandations vaccinales préconisant la vaccination des HSH, mais également dans l'entourage familial d'un cas confirmé et lors d'un séjour dans une zone d'endémie (Calendrier Vaccinal 2018 et Recommandations sanitaires pour les voyageurs, 2018).
Enfin en 2017, 11 % des cas déclarés appartenaient à un épisode de cas groupés ayant fait l'objet d'investigation par les Agences Régionales de Santé (ARS) et les Cellules d'intervention de Santé publique France en région (Cire).
Nombre de cas et taux annuel de déclaration pour 100 000 habitants, DO d'hépatite aiguë A, France entière, 2006-2017 (figure 1)
Sex-ratio hommes/femmes des cas déclarés d'hépatite aiguë A, France entière, 2016-2017 (figure 2)
Estimation de l'incidence de l'hépatite aiguë A par classe d'âge et sexe, France entière, 2017 (figure 3)
Nombre de cas notifiés d'hépatite aiguë A par mois de diagnostic et par notion de séjour hors France métropolitaine, France métropolitaine, 2017 (figure 4)
Caractéristiques et expositions à risque des cas notifiés d'hépatite aiguë A par classe d'âge, France entière, 2017 (tableau)
1 Pourcentages calculés pour les cas renseignés , 2 asthénie, anorexie, fièvre,