Une prévalence en diminution en population générale
En 2004, l’enquête nationale de prévalence des hépatites B et C conduite en population générale adulte en France métropolitaine a permis d’estimer :
- la prévalence des Ac anti-VHC à 0,84 % (IC95% : 0,65-1,10). Ce qui correspondait à 367 055 personnes (IC95% : 269 361-464 750) ayant été infectées par le VHC. Parmi ces personnes, 57% (IC95% : 43-71) se savaient positives vis-à-vis des Ac anti-VHC,
- la prévalence de l’ARN VHC à 0,53% (IC95% : 0,40-0,70). Ce qui correspondait à 232 196 personnes (IC95 % : 167 869–296 523) ayant une infection chronique.
Les facteurs les plus fortement associés à la positivité des Ac anti-VHC étaient :
- l’usage de drogues injectables au moins une fois dans la vie,
- le fait d’avoir entre 60 et 69 ans,
- une naissance dans un pays où la prévalence du VHC est élevée.
D’autres facteurs comme l’usage de drogues par voie nasale, des antécédents de transfusion avant 1992 ou de tatouage, le fait d'être âgé de plus de 29 ans, et d'être dans une situation de précarité étaient également associés à la positivité des Ac.
En 2011, la prévalence de l’hépatite C a été estimée par modélisation dans la population générale métropolitaine de 18-80 ans :
- 0,75% [Intervalle de crédibilité (ICr)95% : 0,62-0,92] pour les anticorps anti-VHC, correspondant à 344 500 [ICr95% : 287 373-423 549] personnes ayant été infectées par le VHC ;
- 0,42% [ICr95% : 0,33-0,53] pour l’ARN VHC, correspondant à 192 700 [150 935-246 055] personnes ayant une infection chronique.
En 2016, le volet virologique « Barotest » du Baromètre santé 2016 a permis d’estimer, dans la population générale adulte (18-75 ans) vivant en France métropolitaine, la prévalence de l’ARN VHC à 0,30% (IC 95% : 0,13-0,70) ce qui correspondait à 133 466 personnes (IC95% : 56 880-312 616) ayant une hépatite C chronique. Parmi ces personnes, 80,6% (IC95% : 44,2-95,6) connaissaient leur infection.
En raison des différences de méthodes utilisées, la comparaison de ces estimations de prévalence de l’hépatite C chronique doit être prudente. Néanmoins, une baisse de la prévalence est constatée entre 2004 et 2016 (non significative). Ceci est certainement lié à la diminution du nombre de personnes infectées par transfusion avant 1992, aux antiviraux d’action directe disponibles depuis fin 2013, ainsi qu’à la baisse de l’incidence du VHC.
Enfin, les données pour 2004 et 2016 sont issues d’enquêtes en population générale, avec une probable sous-représentation de certaines populations plus particulièrement exposées au VHC, entraînant une possible sous-estimation de la prévalence au niveau national.
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Les données de prévalence en populations spécifiques
Chez les usagers de drogues fréquentant les structures de prise en charge et de réduction des risques, l’enquête ANRS-Coquelicot 2011 a permis d’estimer la prévalence des Ac anti-VHC à 44% [IC 95 % : 39 - 48]. La prévalence était plus élevée à Marseille (56 %) et en Seine-Saint-Denis (52 %) qu’à Bordeaux (24 %) ou à Lille (28 %).
La prévalence de l’hépatite C chronique a été estimée globalement à :
- 30% [IC95% : 26-33] chez les usagers ayant injecté au moins une fois au cours de la vie ;
- 35% [IC 95% : 30-41] chez ceux ayant injecté au cours du dernier mois.
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Parmi la population hospitalière, l’analyse des données du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) a permis d’estimer à 0,33% la proportion de patients hospitalisés avec un diagnostic principal, relié ou associé d’hépatite chronique C en 2010 et 2011.