Diagnostics d’hépatite B aiguë

Les données de la déclaration obligatoire (DO) de l’hépatite B aiguë

La surveillance de l’hépatite B aiguë à Santé publique France repose sur le système de déclaration obligatoire, mis en place en mars 2003. Ce dispositif permet de suivre l’évolution de nombre de cas de diagnostics d’infections aiguës par le VHB et de décrire leurs caractéristiques.  

Evolution du nombre annuel de cas déclarés d’hépatite B aiguë entre 2003 et 2023

Entre 2003 et 2023, 2 049 cas d’hépatite B aiguë ont été déclarés (données arrêtées au 31/07/2024). 

Après une augmentation entre 2003 et 2006, le nombre annuel de cas d’hépatite B aiguë déclarés a diminué drastiquement, bien que de manière irrégulière jusqu’en 2022. Cette diminution doit être interprétée avec prudence dans la mesure où il est difficile de faire la part entre une vraie baisse du nombre de diagnostics d’hépatite B aiguë et une sous-déclaration majeure, estimée dans une fourchette comprise entre 85% et 91% en 2010, à 77% en 2013, et 73% en 2016 (enquêtes LaboHEP). Entre 2022 et 2023, une augmentation du nombre de cas est observée. Celle-ci concerne principalement les hommes (63 cas en 2023 vs  36 cas en 2022). Cette tendance à l’augmentation entre 2022-2023, qui s’explique notamment par un plus grand nombre de DO reçues (+51% entre 2021 et 2023), mais aussi une proportion plus élevée de DO comprenant les 2 feuillets biologiste et clinicien (requis pour la validation des cas) sera à confirmer avec les données 2024.  

Sur l’ensemble de la période 2003-2023, un peu plus de la moitié des personnes (55%) ont été hospitalisées et 68% (n=1 386) ont été déclarées par un praticien hospitalier. En effet, la proportion de déclarations effectuées par le secteur hospitalier a augmenté au cours de la période, passant de 60% en 2003-2006, à 86% en 2019-2023.

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Caractéristiques des cas d'hépatites B aiguës déclarés

Sur l'ensemble de la période 2003-2023

Parmi les 2 049 cas d’hépatite B aiguë déclarés sur la période 2003-2023, la majorité étaient des hommes (n=1 478, 72%), le sexe ratio H/F étant égal à 2,6. L’âge médian des personnes était de 40 ans, les femmes étant plus jeunes que les hommes (respectivement 33 ans et 42 ans). Les classes d’âge les plus représentées étaient les 30-39 ans (23%) et les 40-49 ans (24%) chez les hommes, et les 20-29 ans (22%) et les 30-39 ans (20%) chez les femmes.

Au cours de la période, les proportions de cas âgés de 30-39 et 40-49 ans, classes d’âges les plus représentées en début de période, ont diminué respectivement en milieu et en fin de période tandis que la proportion de cas âgés de 20-29 ans a augmenté et constitue la classe d’âge prépondérante sur la période 2015-2023. Cette évolution s’explique en partie par les campagnes de vaccination réalisées en milieu scolaire à la fin des années 1990, auprès d’une génération, principalement âgée de 20 à 29 ans en début de période, de 30 à 39 ans en milieu de période, et de 40 à 49 ans en fin de période.

Sur les 2 049 cas déclarés sur la période, le statut vaccinal contre le VHB était renseigné pour 1 657 personnes (81%) dont 42 personnes (3%) avaient déclaré avoir reçu un schéma vaccinal complet (au moins trois doses).

Sur le plan clinique et biologique :

• 1 419 (69%) patients présentaient un ictère
• 819 (44%) avaient un niveau d’alanine aminotransférase (ALAT) supérieur à 50 fois la normale
• 86 (4%) présentaient une hépatite fulminante, la majorité étant des femmes (55%). L’évolution de l’hépatite fulminante était renseignée pour 79 patients dont :
  • 28 avaient guéri grâce à un traitement médical,
  • 31 avaient reçu une transplantation hépatique,
  • 20 étaient décédés, dont un après transplantation hépatique.

Focus sur les années 2019-2023

Sur la période 2019 à 2023, 261 cas d'hépatite B aiguë ont été déclarés (données arrêtées au 31/07/2024). Le sexe ratio H/F était de 2,7. L’âge médian des patients était de 36 ans (32,5 ans chez les femmes et de 38 ans chez les hommes).

Concernant ces 261 cas déclarés :

• 9 (5%) avaient déclaré un statut vaccinal complet (au moins 3 doses) (statut vaccinal renseigné pour 193, soit 74% des cas) ; 
• 170 (66%) étaient hospitalisés ;
• 185 (71%) présentaient un ictère ;
• 121 (49%) avaient un niveau d’ALAT supérieur à 50 fois la normale ;
• 11 (4%) avaient présenté une hépatite fulminante. L’évolution était renseignée pour 10 cas dont :
  • 3 avaient guéri grâce à un traitement médical,
  • 6 avaient bénéficié d’une transplantation hépatique,
  • 1 était décédé.

Expositions à risque dans la période allant de 6 semaines à 6 mois précédant le diagnostic d’hépatite B aiguë

Sur l'ensemble de la période 2003-2023 

L’information sur les expositions à risque était disponible pour 1328, soit 65% des cas déclarés sur la période. 

Au moins une exposition à risque relevant d’une indication vaccinale était retrouvée chez 1 084 (82%) patients. Ces contaminations auraient pu être évitées si les recommandations vaccinales avaient été mieux suivies. 

Les expositions à risque les plus fréquemment rapportées étaient :

• Une exposition sexuelle chez 753 (57%) patients (600 hommes et 153 femmes), proportion variant de 52% en 2003-2006 à 59% en 2019-2023.
• Un séjour dans un pays de forte endémie du VHB chez 439 (33%) patients, proportion variant de 31% en 2003-2006 à 35% en 2019-2023. 

*Ces expositions à risque relèvent d’une indication vaccinale selon les recommandations en vigueur. Pour l’exposition sexuelle, il s’agit des personnes ayant des partenaires sexuels infectés par le VHB ou porteurs chronique du VHB, ainsi que des personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples. Les soins invasifs excluent les chirurgies, comme indication vaccinale.

Focus sur les années 2019-2023

L’information sur les expositions à risque était disponible pour 185 des 261 cas (71%) déclarés sur cette période ; 83% avaient au moins une exposition relevant d’une indication vaccinale.

Les expositions à risque les plus souvent rapportées étaient une exposition sexuelle (n=109, 59%) et un séjour dans un pays de forte endémicité du VHB (n=64, 35%,).

Expositions à risque rapportées au cours de la période de 6 semaines à 6 mois précédant le diagnostic d’hépatite B aiguë, 2003-2023, France

Source : Déclaration Obligatoire, données arrêtées au 31/07/2024. 

Note : les expositions pouvant être multiples, le total est supérieur à 100%. 

*Ces expositions à risque relèvent d’une indication vaccinale selon les recommandations en vigueur

** Proportion calculée parmi les hommes

^¤ L’item « exposition sexuelle » comprend : avoir un partenaire sexuel Ag HBs positif, être HSH ou avoir des partenaires sexuels multiples

^¥ Nourrissons de moins d’1 an nés de mère positive pour l’Ag HBs

Estimation du nombre de diagnostics d’hépatite B aiguë

Entre 2004 et 2007, le nombre de diagnostics d’hépatite B aiguë, estimé en appliquant au nombre de cas déclarés dans le cadre de la DO une estimation de son taux d’exhaustivité en 2005 (23,4%), était de 675 nouveaux cas diagnostiqués par an (IC95% : 608-645), soit un taux de 1,1 pour 100 000 habitants (IC95% : 0,97-1,18). 

Depuis 2010, en raison de la faible exhaustivité de la déclaration obligatoire de l’hépatite B aiguë, l’estimation du nombre de diagnostics d’hépatite B aiguë est réalisée à partir des enquêtes LaboHEP, conduites auprès d’échantillons aléatoires de laboratoires de biologie médicale publics et privés.

En 2013, le nombre de diagnostics d’hépatite B aiguë était estimé à 291 cas (IC95% : 254-329), soit un taux de 0,44 cas pour 100 000 habitants (IC95% : 0,39-0,50). 

En 2016, cette estimation était de 257 cas (IC95% : 225-290), soit un taux de 0,39 pour 100 000 habitants (IC95% : 0,34-0,44).