Des réseaux de surveillance nationaux

En 2018, cinq missions nationales ont été définies par un comité d’expert et ont achevé leur mandature en 2023.

Mis à jour le 21 novembre 2023

En 2023, suite à un appel à projet, une nouvelle mandature de 5 ans a été mise en place. Les missions nationales sont toujours au nombre de 5 mais leur périmètre s’est élargi au bon usage des antibiotiques. Elles sont déléguées a 9 Cpias et 4 Cratb associés après appel à candidature.

Les missions nationales sont : 

  • Primo : « Surveillance et prévention des infections associées aux soins et, de l’antibiorésistance (incluant le bon usage des antibiotiques) en soins de ville et en secteur médico-social » portée par le CPias Pays-de-Loire associé au CPias Auvergne-Rhône-Alpes, au CRAtb Pays-de-Loire et au CRAtb Normandie ;
  • Spares : « Surveillance et prévention de l’antibiorésistance (incluant le bon usage des antibiotiques) en établissements de santé » portée par le CPias Grand Est associé au CPias Nouvelle-Aquitaine, au CRAtb Provence-Alpes-Côte d’Azur et au CRAtb Grand-Est ;
  • Spiadi : « Surveillance et prévention des infections associées aux dispositifs invasifs » portée par le CPias Centre-Val de Loire ;
  • Spicmi : « Surveillance et prévention du risque infectieux lié aux actes de chirurgie et de médecine interventionnelle » portée par le CPias Île-de-France associé au CPias Pays-de-Loire ;
  • Matis : « Soutien aux actions de prévention des infections associées aux soins et de l’antibiorésistance (incluant le bon usage des antibiotiques) : évaluation, formation, communication, documentation » portée par le CPias Nouvelle-Aquitaine associé au CPias Iles de Guadeloupe.

La réflexion scientifique du CominaPIA (Comité des missions nationales Prévention des Infections associées aux soins et de l’Antibiorésistance) a pris en compte les missions des CPias, des CRAtb et de Santé publique France. Elle s’est appuyée sur un état des lieux de l’existant, et sur les résultats d’une consultation préalable des parties prenantes. Le comité a aussi intégré les objectifs de la feuille de route interministérielle « Antibiorésistance » et des programmes européens coordonnés par l’ECDC. Ce comité est chargé de l’évaluation annuelle de la mise en œuvre des missions.

La surveillance de la résistance aux antibiotiques et de la consommation d'antibiotiques en établissements de santé

Concernant la surveillance de la consommation des antibiotiques et des résistances bactériennes en établissements de santé, elle s’appuie sur un outil commun d’enregistrement des données à partir des logiciels métiers, avec un minimum de traitement préalable des données : l’outil ConsoRes. Tous les établissements de santé volontaires peuvent participer.

Cette nouvelle organisation remplace les réseaux ATB-Raisin et BMR-Raisin qui fournissaient les données de surveillance de la consommation des antibiotiques et des résistances bactériennes en établissements de santé jusqu'en 2018 :

  • La surveillance BMR-Raisin, qui a été coordonnée par le CClin Paris Nord jusqu'en 2017, ciblait les souches de S. aureus résistant à la méticilline (SARM) et d’entérobactéries productrices de bêta-lactamases à spectre étendu (EBLSE) isolées de prélèvements à visée diagnostique réalisés chez des patients hospitalisés.
  • La surveillance ATB-Raisin qui a été coordonnée par le CClin Nouvelle Aquitaine jusqu'en 2017, recueillait depuis 2006 la consommation d’antibiotiques en DDJ au sein d’ES volontaires, globalement et par secteurs d’activité (hors rétrocession, hospitalisation à domicile et hospitalisation de semaine). Elle complétait ainsi les données françaises issues de l’exploitation des déclarations de ventes d’antibiotiques transmises à l’ANSM par les exploitants de spécialités pharmaceutiques et celles produites par l’assurance maladie à travers le suivi du nombre de prescriptions d’antibiotiques réalisées dans le cadre de la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP)

Concernant la prévention, elle mène différentes actions et audits, notamment en lien avec la mission nationale MATIS.

En 2023, elle intègre les CRAtb Provence-Alpes-Côte d’Azur et CRAtb Grand-Est pour assurer les missions de promotion du bon usage des antibiotiques qui ont été intégrées à l’appel d’offre pour la période 2023-2028.

La surveillance de la résistance aux antibiotiques et de la consommation d'antibiotiques en ville et établissements médico-sociaux

Concernant la résistance aux antibiotiques, la mission nationale Primo coordonne depuis 2018 une surveillance basée sur les laboratoires de biologie médicale de ville volontaire. Cette surveillance concerne des souches isolées chez des patients vivants à domicile et chez des résidents en Ephad. Elle utilise l’outil e-Medqual ville, tous les laboratoires de ville volontaires peuvent participer. La surveillance porte sur les données de résistance chez Escherichia coli, Staphylococcus aureus ainsi que Enterobacter cloacae, Enterobacter aerogenes, Klebsiella pneumoniae, Klebsiella oxytoca

Avant la mise en place de cette mission en 2018, il n'existait pas de surveillance nationale structurée pour la résistance aux antibiotiques en secteur de ville et établissements médico-sociaux. Des réseaux régionaux de laboratoires de ville tels que les Réseaux Medqual, Aquitaine, Epiville France, Oscar, AforcopiBio, ou celui mis en place par Santé publique France - Hauts de France produisaient des données régionales.

En complément, des données issues de laboratoires d’analyses de biologie médicale sont recueillies par les centres nationaux de référence (CNR), mais leurs données sont agrégées souvent à celles d’établissements de santé.

Concernant la prévention de l’antibiorésistance, la mission Primo coordonne depuis 2018 la surveillance de l’utilisation de produits hydroalcooliques en Ehpad. 

En 2023, elle intègre les CRAtb Pays-de-Loire et CRAtb Normandie pour assurer les missions de promotion du bon usage des antibiotiques qui ont été intégrées à l’appel d’offre pour la période 2023-2028.

  • Surveillance des consommations d'antibiotiques en secteur de ville et établissements médico-sociaux

En complément des analyses des données de vente d’antibiotiques réalisées par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), Santé publique France surveille les consommations d’antibiotiques en secteur de ville au niveau national, avec restitution d’indicateurs régionaux.  

Mesurées à partir des données de remboursement de l'assurance maladie, les consommations et les prescriptions d’antibiotiques en ville constituent l’un des déterminants de santé qui sont présentés dans le portail interactif de Santé publique France GEODES. L’indicateur retenu pour les consommations est le nombre de Doses Définies Journalières (DDJ) pour 1000 habitants et par jour. A cet égard, il est rappelé que la DDJ est la posologie standard fixée par l’OMS pour un adulte. Cet indicateur, qui est également calculé pour chaque grande famille d’antibiotiques, est décliné pour 8 tranches d’âge par région, par département et, par EPCI depuis 2022. Pour les prescriptions, l’indicateur retenu est désormais calculé pour 1000 habitants et par an.

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rapport/synthèse

Consommation d’antibiotiques en secteur de ville en France 2012-2022

dossier thématique

Des données issues du SNDS (système national des données de santé)