VIH et IST bactériennes en France. Bilan 2023.

Publié le 11 octobre 2024
Mis à jour le 11 octobre 2024

Points clés

Infection à VIH et sida

  • Le nombre de sérologies VIH réalisées en 2023 par les laboratoires de biologie médicale a été estimé à 7,5 millions, et augmente de façon plus marquée par rapport à 2022 que les années précédentes. Cette augmentation sur la dernière année est en partie liée au dispositif VIHTest, qui permet la réalisation d’un dépistage gratuit, sans ordonnance et sans rendez-vous.
  • Les taux de dépistage rapportés à la population sont toujours les plus élevés en 2023 dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM), à l’exception de Mayotte, et notamment en Guyane.
  • Le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2023 a été estimé à près de 5 500. Ce nombre a augmenté de façon assez régulière suite à la forte baisse observée en 2020. Cette augmentation touche plus particulièrement les personnes nées à l’étranger, notamment parmi elles, les femmes contaminées par rapports hétérosexuels et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH).
  • Parmi les personnes nées à l’étranger ayant découvert leur séropositivité en France en 2023, on estime que 42% d’entre elles ont été contaminées sur le territoire national.
  • Sur l’ensemble de la période 2012-2023, la diminution du nombre de découvertes de séropositivité est de 10%. Cette diminution est plus marquée chez les HSH nés en France (-36%) et peut notamment être expliquée par un recours au dépistage plus fréquent que les autres populations, permettant une mise sous traitement plus rapide des séropositifs, et par l’usage de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) pour une part d’entre eux.
  • Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2023, 55% sont des hétérosexuel.le.s (40% né.e.s à l’étranger et 15% né.e.s en France), 40% sont des HSH (26% nés en France et 14% nés à l’étranger), 2% des personnes trans contaminées par rapports sexuels et 1% des usagers de drogues injectables (UDI). Moins de 1% sont des enfants de moins de 15 ans, en majorité nés en Afrique subsaharienne.
  • En 2023, 43% des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif de l’infection (27% au stade avancé et 16% à un stade tardif non avancé). La proportion de diagnostics au stade avancé diminue depuis 2020.Au niveau régional, l’épidémie à VIH reste marquée par une situation particulièrement préoccupante en Guyane, et dans une moindre mesure à Mayotte, aux Antilles et en Ile-de-France.
  • Parallèlement à ces données de dépistage et de diagnostic, l’incidence du VIH en France (nombre de contaminations sur le territoire national) a été estimée à environ 3 600 en 2023, soit un taux d’incidence national de 5,3 pour 100 000 habitants. L’incidence annuelle a diminué entre 2012 et 2021 et se stabilise depuis.

IST bactériennes

  • En 2023, 3,0 millions de personnes ont bénéficié au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3,3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,3 millions d’un dépistage de la syphilis.
  • Les taux de dépistage de ces trois IST bactériennes continuent à augmenter en 2023 comme depuis plusieurs années. Entre 2021 et 2023, ces augmentations ont concerné aussi bien les hommes que les femmes, mais chez celles-ci, plus particulièrement la classe d’âge des 50 ans et plus.
  • Les taux de dépistage rapportés à la population sont les plus élevés dans les DROM, à l’exception de Mayotte. Les taux de diagnostic y sont également les plus élevés. L’Ile-de-France est également une région où les taux de diagnostic des IST sont élevés, notamment pour les infections à gonocoque et la syphilis par rapport aux autres régions hexagonales.
  • En 2023, les nombres de diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis, gonocoque ou de syphilis ont été estimés respectivement à 55 500, 23 000 et 5 800. Ils continuent d’augmenter sur les années récentes, et ceci est particulièrement vrai pour les gonococcies.
  • Entre 2021 et 2023, le taux d’incidence des diagnostics :
    • à gonocoque augmente aussi bien chez les hommes que chez les femmes et quelle que soit la classe d’âge, mais de façon plus marquée chez les personnes de 50 ans et plus et chez les hétérosexuel.le.s. Les HSH sont les plus concernés avec des taux de positivité observés en CeGIDD en 2023 entre 5 et 6 fois plus élevés que les hommes ou femmes hétérosexuels.
    • à Chlamydia trachomatis augmente uniquement chez les hommes, et plus particulièrement chez ceux de 50 ans et plus et chez les hétérosexuels.
    • de syphilis augmente dans les deux sexes, mais de façon plus marquée chez les femmes et chez les seniors de 50 ans et plus. Les HSH restent toutefois les plus touchés par cette IST, avec des taux de positivité observés en CeGIDD en 2023 entre 6 et 8 plus élevés que chez les hommes ou femmes hétérosexuels.