Oreillons : la maladie
Les oreillons, une maladie souvent bénigne
Les oreillons sont dus à un paramyxovirus, virus à ARN de la famille des Paramyxoviridae dont le réservoir est strictement humain. La maladie est le plus souvent bénigne, mais elle peut s’accompagner de complications, dont certaines peuvent nécessiter une hospitalisation. L’enjeu est donc de s’assurer de la bonne protection vaccinale de la population. La surveillance est assurée par le réseau Sentinelles depuis 1986.
Une transmission par voie aérienne
La transmission du virus ourlien se fait par voie aérienne :
- Par inhalation de gouttelettes de salive émises par une personne malade,
- Par contact direct avec la salive.
Une prévention vaccinale
En France, depuis 1986, la vaccination généralisée contre les oreillons est recommandée dans le calendrier vaccinal du nourrisson dès l’âge de 12 mois, avec le vaccin triple rougeole-rubéole-oreillons (ROR). Une seconde dose de vaccin ROR a été introduite en 1996 à l’âge de 11-13 ans, puis l’âge de cette seconde dose a été, sur la base de travaux de modélisation de la rougeole, abaissé l’année suivante entre 3-6 ans. Dans le cadre du plan national d’élimination de la rougeole et de la rubéole, la stratégie de vaccination avec les vaccins trivalents a été revue en 2005. Si les oreillons ne sont pas ciblés par ce plan, ils bénéficient toutefois des mesures mises en place vis-à-vis de la rougeole et de la rubéole.
Le calendrier de vaccination actuel consiste désormais en une 1re dose de vaccin ROR à 12 mois et une seconde dose entre 16-18 mois. Un rattrapage avec 2 doses chez les sujets nés à partir de 1980 est également recommandé. A noter qu’il n’existe pas de vaccin monovalent disponible en France.
Quand un cas se déclare dans une collectivité, l’éviction du cas n’est pas de mise. Toutefois, la fréquentation de la collectivité à la phase aiguë de la maladie infectieuse, n’est pas souhaitable. Il n’y a pas de mesures spécifiques à prendre, sauf de rappeler l’application stricte des mesures d’hygiène. Il faudra informer le personnel et les parents de l’existence de cas dans la collectivité, et veiller à la mise à jour du statut vaccinal des personnes fréquentant la collectivité (calendrier de vaccination en vigueur).
Des symptômes spécifiques
La période d’incubation est en moyenne de 21 jours.
La forme clinique la plus fréquente est la tuméfaction douloureuse des glandes salivaires, suivant un épisode de fatigue, de fébricule et de douleurs vagues pharyngées ou rétro-auriculaires. La glande salivaire le plus souvent atteinte est la parotide, de façon bilatérale dans la majorité des cas, parfois associée à une atteinte des glandes sous-maxillaires et/ou sublinguales. L’augmentation de volume des parotides est majorée par la présence constante de ganglions cervicaux. Toutefois, l’infection est inapparente dans 30 à 40 % des cas.
Le virus peut être isolé dans la salive 7 jours avant et 9 jours après le début de la parotidite et dans les urines 6 jours avant et 15 jours après. Le sujet infecté, même non symptomatique, est surtout contagieux deux jours avant à quatre jours après l’atteinte parotidienne. En règle générale, la guérison est spontanée en 8 à 10 jours (traitement symptomatique).
Les formes compliquées sont de deux types :
- Les atteintes neurologiques, essentiellement de type méningite lymphocytaire, les encéphalites ourliennes étant beaucoup plus rares et en général de bon pronostic
- Les atteintes de la sphère génitale, survenant après la puberté, de type orchite et/ou épididymite chez l’homme ou ovarite chez la femme.
Quand une femme enceinte est infectée, il existe un risque d’avortement spontané si la contamination survient durant le premier trimestre de gestation. Les séquelles définitives sont très rares, essentiellement à type de surdité unilatérale. La stérilité post-oreillons est exceptionnelle.
Un diagnostic souvent évident
Le diagnostic est posé le plus souvent sur la clinique seule, l’atteinte de deux glandes salivaires d’emblée ou successive signant le diagnostic d’oreillons. Le diagnostic différentiel en cas d’atteinte isolée se pose avec d’autres parotidites virales (Infections à CMV, EBV, coxsackie A, echovirus, virus para-influenzae) ou bactériennes (staphylocoque, streptocoque) mais aussi médicamenteuses ou toxiques.
La confirmation biologique est surtout faite en cas de localisation unique ou de doute diagnostique. Classiquement, le diagnostic est confirmé par sérologie (recherche d’IgM et ascension des IgG). Toutefois, les sensibilités et spécificités des tests IgM ELISA utilisés par les laboratoires varient beaucoup en fonction des kits utilisés. De plus, la confirmation biologique des cas est devenue complexe.
Chez les personnes sans antécédent de vaccination, la sérologie à la recherche d’IgM est positive dans 67 % à 100 % des cas, par contre chez les personnes vaccinées avec une dose de vaccin cette proportion diminue entre 5 % et 76 % et chez celles vaccinées par 2 doses de vaccin, entre 4 % et 24 %.
Le diagnostic de choix repose sur des techniques de détection du virus par RT-PCR à partir d’échantillons de sang, de gorge, de salive, ou de LCR. Cet examen est non remboursé. Toutefois il est possible, en cas d’épidémie, d’utiliser les kits diagnostiques de la rougeole mis à disposition par Santé publique France. Ces kits sont disponibles gratuitement dans les Agences régionales de santé (ARS). L’analyse est réalisée par le Centre national de référence (CNR) de la rougeole, des oreillons et de la rubéole à Caen où ils doivent être envoyés.