Une surveillance des infections rubéoleuses chez les femmes enceintes et des rubéoles congénitales a été mise en place en 1976 en France à travers le réseau de laboratoires Rénarub. Elle vise à évaluer l'impact de la politique vaccinale antirubéoleuse et les progrès vers l'élimination de la rubéole congénitale. Les biologistes notifient à l'Institut de veille sanitaire les cas d'infection rubéoleuse maternelle avec IgM positives ou les diagnostics d'infection établis chez des nouveau-nés ou des foetus. Les cliniciens sont ensuite sollicités pour compléter un questionnaire avec des informations démographiques, biologiques et cliniques sur la femme enceinte infectée, le foetus ou le nouveau-né. Le nombre d'infections rubéoleuses maternelles recensées a été de 10 en 2004 et de 16 en 2005 ce qui correspond à des taux d'incidence respectifs de 1,3 et 2,1 cas pour 10(5) naissances vivantes (NV). Ces 26 infections ont conduit à la naissance de 4 enfants atteints de rubéole congénitale malformative (RCM) et 5 interruptions de grossesse. Les taux d'infections maternelles les plus élevés sont observés chez les femmes âgées de 15 à 19 ans. Même si le taux d'incidence annuel de RCM est inférieur à 0,5 cas pour 10(5) NV en France depuis 2002, la survenue de 10 à 20 infections maternelles chaque année témoigne d'une circulation résiduelle du virus, notamment chez les adultes jeunes. Des efforts doivent être maintenus pour augmenter la couverture vaccinale des enfants et renforcer le rattrapage de la vaccination chez les adolescentes et jeunes femmes non immunes. (R.A.)
Auteur : Parent du Chatelet I, Bouraoui L
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2007, n°. 20, p. 169-71