Borréliose de Lyme : données
Surveillance nationale de la borréliose de Lyme
Surveillance des cas diagnostiqués en médecine générale, 2009-2023
Entre 2009 et 2023, l’estimation du nombre de cas de borréliose de Lyme diagnostiqués en médecine générale a fluctué entre 26 146 (en 2014) et 68 530 cas (en 2018) par an. L’estimation du taux d’incidenceannuel de la borréliose de Lyme fluctuait autour d'une moyenne estimée à 62 cas/100 000 habitants, de 41/100 000 habitants (en 2014) à 104/100 000 habitants (en 2018) en France hexagonale.
Une augmentation significative de l’incidence en France hexagonale a été notée entre les années 2015 et 2016 puis entre les années 2017 à 2018 avec un maximum de 104 cas pour 100 000 habitants atteint en 2018. Alors que l’incidence augmentait depuis 2015, elle a diminué à partir de 2020 pour atteindre 59 cas pour 100 000 habitants (39 052 cas estimés) en 2023.
Estimation de l'incidence annuelle de la borréliose de Lyme, France, 2009-2023 (Réseau Sentinelles)
nb : certains cas ont à la fois érythème migrant et autres formes cliniques.
*proportion par rapport aux nombre total de médecins généralistes en France
Surveillance des cas hospitalisés, 2005-2023
La surveillance des cas hospitalisés est réalisée à partir de l’analyse des données hospitalières du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). En 2023, 644 cas de Borréliose de Lyme ont été hospitalisés en France.
Entre 2005 et 2023, le nombre annuel de cas hospitalisés avec un diagnostic de borréliose de Lyme variait de 620 en 2022 à 990 en 2017 avec une moyenne de 810 cas hospitalisés par an. Le taux d’incidence de ces hospitalisations fluctuait entre 0,94 (en 2022) et 1,53/100 000 habitants (en 2011 et 2017) avec une tendance statistiquement significative à l’augmentation au cours de la période 2005 – 2017. On observait cependant une diminution à partir de 2018 et une stabilisation de l’incidence entre 2021 et 2023. En 2023, le taux d’incidence atteignait 0,98 pour 100 000 habitants.
La diminution de l’incidence en 2020 est à interpréter avec précaution du fait de l’impact possible de la pandémie de COVID-19 sur le recours à l’hôpital ou de la mise en place de recommandations sur le parcours de soins des patients atteints de maladies vectorielles transmises par les tiques (et notamment la création des CRMVT). Cependant cette diminution a été également notée dans le cadre de la surveillance des cas vus en médecine générale ce qui pourrait refléter une réelle baisse de l’incidence de la maladie en France depuis 2020.
Les hospitalisations pour borréliose de Lyme sont plus fréquentes entre juin et octobre. Les groupes d’âge les plus touchés sont habituellement les enfants de 5 à 9 ans et les adultes de 70 à 79 ans.
La moitié des cas hospitalisés est généralement associée à la présence de manifestations neurologiques (neuroborrélioses).
L’incidence annuelle des hospitalisations pour neuroborréliose a également diminué depuis 2018 et reste stable depuis 2021 (entre 0,52/100 000 habitants et 0,55/100 000). En 2023, elle était de 0,55/100 000 habitants.
Une grande disparité des incidences au niveau régional
Les taux d’incidence régionaux de la borréliose de Lyme sont estimés à partir de la surveillance du Réseau Sentinelles pour les cas diagnostiqués en médecine générale et de l’analyse des données hospitalières du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) pour les cas hospitalisés. Ces taux d’incidences en médecine générale au niveau de la région doivent être interprétés avec prudence du fait d’une précision statistique faible (s’exprimant par des intervalles de confiance parfois très larges).
Il ressort de ces différentes sources de données l’existence d’une grande disparité régionale avec des taux d’incidence de cas diagnostiqués en médecine de ville estimés élevés (>100 cas/100 000) dans l'Est et le Centre du territoire hexagonal (Alsace, Lorraine, Limousin notamment) et bas (<50/100 000) à l'ouest et dans le sud-Est méditerranéen. Le même gradient est observé pour les hospitalisations avec des taux d’incidence annuels des cas hospitalisés pour Borréliose de Lyme plus élevés (> 2 cas/100 000) dans l'Est et le Centre de la France.
Réseau Sentinelles
Les taux d’incidence annuels moyens, estimés par le Réseau Sentinelles, durant cette période étaient les plus élevés dans les anciennes régions de l’Alsace, de la Lorraine, de Rhône-Alpes et du Limousin. Entre 2017 et 2018, une hausse importante et significative de l’incidence a été notée en région Rhône Alpes. A partir de 2019, les taux d’incidence y ont diminué et sont repassés en dessous de 100/100 000 habitants à partir de 2021. En 2023, les anciennes régions d’Alsace, Lorraine, Franche-Comté, Limousin et Midi-Pyrénées avaient des taux d’incidence supérieurs à 100/100 000 habitants.
Études Santé publique France/Cellules régionales
Les études Santé publique France/Cellules régionales réalisées entre 2001 et 2015 montrent une diversité géographique des taux d’incidence régionaux estimés entre 232/100 000 et 24/100 000.
L’incidence était la plus élevée dans les régions de l’Est (Alsace 232/100 000 sur la période 2001-2003, Haute-Savoie 185/100 000 sur la période 2006-2008), la plus basse en Aquitaine sur la période 2010-2012 (24/100 000).
Les données de séroprevalence
Entre 1989 et 2020, la Mutualité sociale agricole (MSA) a mené cinq études de séroprévalence de la borréliose de Lyme parmi le personnel affilié. Deux autres études ont été réalisées chez des chasseurs en 1995-1996 et chez des donneurs de sang (1995-1996).
Les séroprévalences de la borréliose de Lyme estimées chez les forestiers étaient comprises entre 14 % et 22 %. Celles chez les donneurs de sang (Ile-de-France, Berry) et le personnel administratif MSA dans l’Est de la France étaient de l’ordre de 3 à 4 %.
Etude des connaissances, attitudes et pratiques relative à la Borréliose de Lyme et aux piqûres de tiques, Baromètre de Santé publique France
Afin de caractériser le niveau d’exposition de la population française au piqure de tique ainsi que leurs connaissances vis-à-vis des piqures de tiques et de la borréliose de Lyme plusieurs études ont été menées dans le cadre de l’enquête du Baromètre de Santé publique France en 2016 et 2019.
En 2019, près d’un tiers de la population déclarait avoir déjà été piquée par une tique au cours de sa vie et 6 % dans la dernière année.
Par ailleurs, si en 2016 35 % de la population métropolitaine déclarait n’avoir jamais entendu parler de la borréliose de Lyme, cette proportion était passée à 21 % en 2019, montrant un possible impact bénéfique des campagnes de sensibilisation engagées dès 2016. Enfin, la proportion de personnes se sentant bien informées sur la BL avait augmenté de 29% à 41%. Ces améliorations ont été notées dans l’ensemble des régions françaises hexagonales.
Concernant les mesures de prévention des piqûres de tiques, en 2019, parmi les 2 733 personnes interrogées ayant déclaré se sentir exposées aux piqûres de tiques, près des trois-quarts déclaraient porter des vêtements longs pour se protéger contre des piqures de tiques, et plus de la moitié (52,6 %) déclaraient s’inspecter à la recherche de tiques sur le corps après une exposition à risque. En revanche, seulement 17,4 % des personnes interrogées se sentant exposées aux piqûres de tiques, utilisaient des répulsifs cutanés lors de possibles expositions.