Accident vasculaire cérébral : données
Le dispositif de surveillance des AVC mis en place par Santé publique France permet d’étudier les tendances épidémiologiques de cette maladie.
Un taux de mortalité par AVC plus élevé chez les hommes
Les données recueillies par le CépiDc montrent que le nombre de décès par maladie cérébrovasculaire en cause initiale en France s’élevait à 32 424 en 2013 dont 58 % de femmes. Les AVC représentaient près de 97 % des décès par maladie cérébrovasculaire avec 31 346 décès en 2013 dont 13 003 hommes et 18 343 femmes. Après standardisation sur l’âge, les hommes avaient un taux de mortalité par maladie cérébro-vasculaire et par AVC supérieur à celui des femmes.
Une forte diminution du nombre de décès par AVC depuis 2000
Entre 2000 et 2013, les taux standardisés de mortalité par maladie cérébrovasculaire et AVC ont diminué de plus de 35 % tous âges confondus et d’environ 30 % chez les moins de 65 ans.
Un taux de patients hospitalisés pour AVC plus élevé chez les hommes
En 2014, 163 251 patients domiciliés en France ont eu une hospitalisation complète pour maladie cérébrovasculaire, dont 110 438 pour AVC et 32 632. Les taux de patients hospitalisés étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes, que le diagnostic soit une maladie cérébrovasculaire ou un AVC.
Une augmentation chez les moins de 65 ans de l’incidence et des taux de patients hospitalisés
L’analyse de l’évolution entre 2002 et 2014 des taux standardisés de patients hospitalisés pour AVC montre une légère diminution chez les hommes (-2,4 %) et les femmes (-2,2 %) tous âges confondus. En revanche, chez les moins de 65 ans, ce taux a significativement augmenté de près de 20 % entre 2002 et 2014, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Ces résultats sont cohérents avec les données du registre des AVC de Dijon qui montraient une augmentation de l’incidence des AVC chez les moins de 55 ans entre 1985 et 2011.
Ces résultats sur les patients hospitalisés confirment, au niveau national, les données du registre Dijonnais des AVC qui avait mis en évidence une augmentation de l’incidence des AVC chez les adultes jeunes dans la population de Dijon.
Des taux d’admission en soins de suite ou de réadaptation qui restent bas malgré une augmentation ces dernières années
La proportion de patients transférés en soins de suite ou de réadaptation (SSR) à la suite d’une hospitalisation pour AVC a été estimée à 36,3 % en 2014. Le passage en unité neuro-vasculaire (UNV) augmentait la probabilité d’admission en SSR jusqu’à 75 ans. Cette proportion de patients hospitalisés en soins de suite ou de réadaptation a légèrement augmenté entre 2010 et 2014 (+1,6 % par an).
Une létalité qui demeure élevée en 2015
La létalité, c’est-à-dire la proportion de patients qui décèdent suite à leur AVC, reste élevée: elle est de plus de 15% à 30 jours après l’admission à l’hôpital et atteint près de 30% à un an. Un âge avancé, la non-prise en charge dans une unité neurovasculaire (UNV – unité spécialisée dans la prise en charge de l’AVC), résider dans une commune socialement défavorisée étaient entre autres associés à une létalité plus importante, et ce quel que soit le type d’AVC.
Les données des registres
*Taux pour 100 000 habitants standardisés sur l’âge de la population européenne 2010 de référence (Eurostat 2013) Champ : France entière
Des difficultés dans les activités de la vie courante
La prévalence des antécédents d’AVC s’élève à 1,2% au sein de la population française d’après les enquêtes déclaratives Handicap Santé réalisée en 2008-2009, et la prévalence des séquelles a été estimée à 0,8%. De plus, parmi les personnes rapportant des séquelles, plus de la moitié ont rapporté avoir de grandes difficultés ou ne pas pouvoir marcher sur 500 mètres et près de la moitié ont déclaré avoir des difficultés pour au moins une activité de la vie courante (la toilette dans la plupart des cas).
Une disparité régionale importante
L’analyse des taux standardisés régionaux montre des disparités importantes de mortalité par AVC sur le territoire français. Sur la période 2011-2013, la mortalité était très élevée dans toutes les régions d'outre-mer. En métropole, les régions Hauts-de-France, Bretagne affichaient les taux les plus élevés dépassant de plus de 10 % le taux national moyen. La région Ile-de-France avait le taux le plus bas du territoire français.
De même que pour la mortalité par AVC, il existait des disparités régionales importantes d’hospitalisation. Des taux élevés de patients hospitalisés pour AVC ont été retrouvés dans les régions ultra-marines, et pour la métropole en Bretagne et dans les Hauts-de-France.
De plus, des disparités régionales de prise en charge en UNV sont également présentes.