La gastro-entérite aiguë : la maladie
Les gastro-entérites aiguës virales en France
Une étude de Santé publique France en population générale réalisée de mai 2009 à avril 2010 en France métropolitaine a estimé que plus de 21 millions d’épisodes de gastro-entérites aiguës virales (GEA) survenaient chaque année en France (Van Cauteren D et al. 2012). Au cours de chaque période hivernale en France, une augmentation des cas de GEA est observée, comme dans tous les pays européens. Les gastro-entérites aiguës hivernales sont principalement d’origine virale, avec une circulation dominante des norovirus et des rotavirus. Les norovirus sont responsables de GEA chez les personnes de tous âges alors que les rotavirus touchent majoritairement les enfants de moins de 5 ans. L’origine virale est souvent retrouvée parmi les enfants hospitalisés pour gastro-entérite aiguë. Une étude réalisée chez les enfants de moins de 15 ans hospitalisés pour GEA de 1997 à 2000 à l'hôpital Saint-Vincent de Paul a montré que 51 % de ces infections étaient dues à un rotavirus (Moulin F et al. 2001).
Les données du Réseau Sentinelles permettent d’estimer que, chaque hiver, ces GEA sont à l’origine de 1,4 à 4,0 millions de consultations en médecine générale. L’augmentation du nombre de consultations pour GEA habituellement entre décembre et avril. Un pic est souvent observé au cours des deux premières semaines de janvier. Durant ce pic, l’incidence de consultations pour GEA est estimée entre 200 et 600 consultations pour 100 000 personnes par semaine.
Santé publique France, en lien avec ses partenaires (Réseau Sentinelles et Centre National de Référence des virus des gastro-entérites) surveille l’évolution épidémiologique des gastro-entérites aiguë virales et informe le grand public sur les mesures de prévention afin de réduire le risque de contamination.
Une transmission principalement de personne à personne
La transmission des gastro-entérites aiguës virales hivernales est principalement interhumaine. Les collectivités sont particulièrement à risque d’épidémies par la transmission de personne à personne comme témoignent les nombreuses épidémies survenant dans des hôpitaux, des services de long séjour, des maisons de retraite, et en centres de séjour de vacances (hôtels, croisières). La transmission via les mains du personnel joue un rôle important, de même qu’une contamination persistante de l’environnement en particulier pour les norovirus (Cheesbrough JS et al. 2000).
D’autres modes de transmission existent également, en particulier concernant les norovirus. Ces virus peuvent être transmis par voie alimentaire lors de l’ingestion d’eau ou d’aliments, consommés crus ou peu cuits. Ces aliments sont contaminés soit directement au cours de la production, par contact avec des eaux souillées par des déjections (huitres, fruits rouges, etc.), soit contaminés secondairement lors de la manipulation par une personne porteuse du virus. Ce mode de transmission alimentaire ou hydrique peut générer des épidémies avec un nombre de cas important.
Une prévention basée sur l’hygiène
La transmission des gastro-entérites aiguës virales étant majoritairement interhumaine, les mesures de prévention et de contrôle de ces infections sont essentiellement basées sur l’application de mesures d’hygiène des mains et de mesures à adopter lors de la préparation des repas.
- Les mains constituent le vecteur majeur de transmission des gastro-entérites aiguës virales. Pour limiter les risques de transmission, un nettoyage soigneux et fréquent des mains au savon est nécessaire.
- Certains virus (rotavirus et norovirus) étant très résistants dans l’environnement et présents sur les surfaces, celles-ci doivent être nettoyées soigneusement et régulièrement dans les lieux à risque élevé de transmission (collectivités des enfants, institutions accueillant les personnes âgées).
- Lors de la préparation des repas, l’application de mesures d’hygiènes strictes des mains avant la préparation des aliments et à la sortie des toilettes est primordiale. Ceci est particulièrement important dans les collectivités (institutions accueillant des personnes âgées, services hospitaliers, crèches) où l’éviction des personnels malades (cuisines, soignants, etc.) réduit également le risque d’épidémies d’origine alimentaire.
La vaccination contre les rotavirus est désormais recommandée en France pour tous les nourrissons. Les deux vaccins disponibles ont montré en vie réelle leur très grande efficacité sur la réduction des gastro-entérites et des hospitalisations associées au rotavirus dans les pays industrialisés les utilisant depuis de nombreuses années. Leur administration par voie orale facilite leur administration. La vaccination nécessite deux ou trois doses selon le vaccin. Elle doit être débutée à deux mois et être achevée à six ou huit mois au plus tard selon le vaccin.
Pour en savoir plus :
- https://vaccination-info-service.fr/La-vaccination-au-cours-de-la-vie/Nourrissons-et-enfants-de-la-naissance-a-13-ans
- https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Gastro-enterite-a-rotavirus
Des symptômes gastro-intestinaux
Après une période d’incubation de 24 à 72 heures, les gastro-entérites aiguës virales se manifestent par de la diarrhée et/ou des vomissements accompagnés ou non de nausées, de douleurs abdominales et parfois de fièvre.
Les gastro-entérites aiguës virales sont généralement de courte durée, de l’ordre de quelques jours. La déshydratation aiguë en est la principale complication. Elle survient le plus souvent aux âges extrêmes de la vie, chez les jeunes enfants et les personnes âgées.
Un traitement symptomatique
Chez les enfants, comme chez les adultes, la prise en charge de la gastro-entérite a pour objectif d’éviter la déshydratation et la contamination de l'entourage. Les antibiotiques ne sont pas utilisés dans le traitement des gastro-entérites d’origine virale.
Afin d’éviter des complications de la diarrhée aiguë, la réhydratation précoce à l'aide des solutés de réhydratation orale (SRO) est la meilleure prévention. Remboursés par la sécurité sociale pour les enfants de moins de 5 ans, l’efficacité des solutés de réhydratation orale est largement démontrée.
Textes de référence
- Instruction N°DGOS/PF2/DGS/RI3/2012/75 du 13 février 2012 (relative au signalement externe des infections nosocomiales par les établissements de santé et les structures mentionnées à l’article R.6111-12 du Code de la santé publique.
- Haut conseil de la santé publique. Recommandations relatives aux conduites à tenir devant des gastro-entérites aiguës en établissements d’hébergement pour personnes âgées. (2010)
- Circulaire N°DGAS/SD2C/DHOS/E2/DGS/5C/5D/2006/404 du 15 septembre 2006 relative aux recommandations de maîtrise de la diffusion des infections à Clostridium difficile dans les établissements hébergeant des personnes âgées et dans les unités de soins de longue durée.
- http://www.cpias.fr/nosobase/Reglementation/2017/instruction/03032017.pdf
- https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dgos_h03_fiche_mig_cpias.pdf