Choléra : données
Le dispositif de surveillance du choléra, basé sur la déclaration obligatoire, permet de détecter les cas dès la suspicion, de suivre l’épidémiologie de la maladie et prévenir sa propagation.
Le choléra, une maladie rare en France
Chaque année 1,4 à 4,3 millions de cas de choléra, et 28 000 à 142 000 décès dus à cette maladie dans le monde, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En France, 136 cas importés ont été identifiés entre 1973 et 2009. Entre 2010 et 2024, 32 cas ont été rapportés. Sur cette période, aucun décès n’a été notifié.
La provenance des cas a évolué en fonction des décennies : dans les années 1980 et jusqu’à la fin des années 1990, la quasi-totalité (95 %) des patients se contaminaient au Maghreb. Dans les années 2000, les cas importés provenaient essentiellement d’Afrique de l’Ouest et d’Asie puis, à partir des années 2010, d’Haïti principalement et d’Asie.
Depuis 2021, on assiste à une résurgence mondiale du choléra touchant tous les continents mais n’ayant pas engendré d’augmentation significative des cas importés en France.
En France, le risque de transmission secondaire est très faible, le vibrion responsable du choléra restant peu transmissible lorsque les règles d’hygiène de base sont respectées. Le traitement et la chloration adaptée de l’eau ainsi que les mesures d’assainissement et d’hygiène de base suffisent généralement à prévenir la transmission. En milieu de soins, le respect des précautions usuelles généralement appliquées devant un patient souffrant de diarrhée ou vomissements suffit pour éviter le risque de contamination secondaire.
Néanmoins, dans certaines parties de la Guyane et de Mayotte, les risques de propagation sont accrus du fait des conditions de vie, en particulier de l’assainissement qui peut faire défaut. Enfin, la précarité administrative de certains groupes de personnes peut également être un frein à leur accès aux soins et à la détection précoce des cas, et ainsi favoriser la propagation de la maladie.
Depuis le début de l’année 2024, les îles des Comores sont touchées par une épidémie pouvant occasionner des cas importés sur l’île de Mayotte, avec laquelle de nombreux échanges existent. Cette situation particulière, associée à un épisode de sécheresse exceptionnelle en 2023, a conduit à la mise en place, dès 2023, d’une surveillance renforcée des maladies infectieuses à Mayotte, associée à des mesures de gestion multidisciplinaires par les autorités sanitaires locales.
ND = non disponible
* Données au 28 mars 2024
** Cas autochtones et importés rapportés sur l’île de Mayotte en 2000
*** 3 cas liés à la consommation de produits importés de zone d’endémie, 1 cas d’infection cryptique (dont l’origine de la contamination n’a pu être formellement identifiée)