Évaluation des connaissances, de l’adhésion et des besoins des agences régionales de santé concernant le dispositif de surveillance des gastro-entérites aiguës d’origine hydrique (EpiGEH)

Publié le 18 juin 2025
Mis à jour le 17 juin 2025

En 2019, Santé publique France a lancé, en partenariat avec la Direction générale de la santé (DGS) et les agences régionales de santé (ARS), le dispositif de surveillance EpiGEH, dédié au suivi des gastro-entérites aiguës (GEA) d'origine hydrique, c'est-à-dire liées à la consommation d'eau du robinet. La finalité de ce dispositif est de guider les mesures de gestion en identifiant les réseaux d'eau à risque. Il comprend une étape de détection de cas groupés de GEA avec une origine hydrique plausible réalisée par Santé publique France de façon rétrospective tous les quatre mois, une étape de validation des signaux détectés et une étape d'enquête environnementale impliquant les ARS. Après quatre années de mise en œuvre du dispositif EpiGEH, Santé publique France a engagé une démarche d'évaluation. Les agences régionales de santé (ARS) ont alors été sollicitées pour décrire leur niveau de connaissance et d'implication dans le dispositif, ainsi que pour identifier des pistes d'amélioration. Entre décembre 2023 et janvier 2024, une enquête en ligne a été ouverte sur la plateforme Lime Survey. Elle a été adressée aux personnels des ARS susceptibles d'intervenir dans le cadre du dispositif de surveillance et d'investigation (personnels des services de santé environnementale et de la veille et sécurité sanitaire). Au terme de la phase de recueil des données, 139 questionnaires ont été inclus dans l'analyse des données (taux de participation de 53 %). Parmi les principaux résultats, on retiendra que pour 95 % des répondants, la thématique de l'eau potable était une priorité de santé publique dans leur périmètre géographique dont 64 % en raison de l'existence de non-conformités microbiologiques sur certains réseaux de distribution. Concernant EpiGEH, 93 % des répondants (N=129) avaient connaissance du dispositif mais seulement 45 % (N=58) ont déclaré y participer dont 83 % d'entre eux à la réalisation d'investigations environnementales (N=48). Concernant ces enquêtes environnementales, 30 répondants ont déclaré y avoir déjà participé, la majorité ayant déjà utilisé le questionnaire d'enquête ; 85 % des utilisateurs se sont déclarés " assez satisfaits " à " très satisfaits " du questionnaire actuel et près de la moitié l'ont trouvé utile dans le cadre de leurs activités de contrôle sanitaire ou lors des inspections d'installations. On note sur ce point que parmi les informations recueillies directement auprès des producteurs et distributeurs d'eau potable dans le cadre de ces enquêtes environnementales, 50 % des dysfonctionnements ou problèmes identifiés n'avaient pas été communiqués à l'ARS au moment de leur survenue. Cette évaluation aura également permis de mettre en évidence une hétérogénéité régionale dans la mise en œuvre d'EpiGEH et d'identifier plusieurs points de blocage. Des axes d'amélioration peuvent déjà être proposés dont le renforcement de l'animation régionale et l'élargissement de l'offre de formations aux différents volets du dispositif. Dans la continuité des pistes d'amélioration identifiées, un groupe de travail réunissant des volontaires des ARS et de Santé publique France devrait être constitué en 2025. Il contribuera à l'ajustement de l'algorithme évaluant la plausibilité d'une origine hydrique des signaux investigués dans le cadre d'EpiGEH, ainsi qu'à l'évolution du questionnaire destiné aux enquêtes environnementales.

Auteur : Pouey Jérôme, Fougère Érica, Lasalle Jean-Luc, Terrien Elodie, Mouly Damien
Année de publication : 2025
Pages : 49 p.
Collection : Études et enquêtes