Episode de cas groupés de Syndrome Hémolytique et Urémique (SHU) Aquitaine, Juin 2012. Bilan au 3 juillet 2012
Point InVS au 3 juillet 2012
Episode de cas groupés de Syndrome Hémolytique et Urémique (SHU) Aquitaine, Juin 2012
L’Institut de veille sanitaire (InVS) a été informé le 21 juin par le CHU de Bordeaux de quatre cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) survenus entre le 14 et le 20 juin 2012 chez des enfants résidant dans les départements des Pyrénées Atlantiques (2 enfants) et de Gironde (2 enfants).
Les investigations et les mesures de contrôle
La survenue rapprochée à la fois dans le temps et géographiquement de plusieurs cas de cette pathologie rare (environ 100 cas de SHU pédiatriques sont notifiés annuellement par le réseau national de surveillance du SHU) suggérait une source commune de contamination.
Une investigation, coordonnée par l’InVS (département des maladies infectieuses et CIRE Aquitaine) en collaboration avec les Agences régionales de santé (ARS) concernées, la Direction Générale de l’Alimentation et les Directions Départementales de Protection de la Population concernées a été mise en œuvre immédiatement, afin d’identifier l’origine de la contamination et de prendre les mesures de contrôles adaptées.
L’investigation menée auprès des cas à l’origine de l’alerte a permis d’identifier la consommation dans les jours précédant les symptômes de steaks hachés frais de marque Jean Rozé achetés dans des magasins de l’enseigne Intermarché pour 3 des 4 enfants.
L’enquête de traçabilité menée sur les steaks hachés consommés par les 3 enfants a identifié un fabricant commun dans le Lot-et-Garonne (47). Les lots de steaks hachés suspectés d’être à l’origine de ces cas humains ont été déterminés en fonction des dates d’achat par les familles des malades. Les steaks hachés ayant des dates limites de consommation allant du 28 mai au 15 juin ont ainsi été rappelés par le fabricant.
Un communiqué de presse a été publié le 23 juin par la société des viandes élaborées d’Estillac (47) afin d’informer les consommateurs qui auraient conservé ces steaks hachés au congélateur de la nécessité de ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente où ils avaient été achetés.
Les lots concernés par le rappel étaient les suivants :
Barquettes sous atmosphère protectrice à marque JEAN ROZE, NETTO et TOP BUDGET
Références : steak haché frais 15 % de matière grasse / steak haché frais 20 % de matière grasse
Date limite de consommation : du 28 mai au 15 juin 2012
Portant le numéro d’identification vétérinaire : FR – 47.091.002 - CE
Commercialisés au rayon frais libre service du 22 mai au 15 juin dans les magasins Intermarché et Netto situés dans les départements suivants du Quart Sud Ouest : 12, 16, 17, 19, 24, 31, 32, 33, 40, 46, 47, 64, 65, 81, 82, 87.
Un communiqué de presse faisant le point sur la situation a été diffusé le 25 juin 2012 par l’ARS Aquitaine, et une information sur les conduites à tenir pour le diagnostic de SHU d’origine infectieuse, potentiellement dû à E. coli, a été diffusée en Aquitaine et Poitou-Charentes aux services d’urgences, aux Samu et aux Centres Anti-Poisons (CAP).
Bilan au 3 juillet 2012
Au 3 juillet 2012, 8 cas de SHU et 4 cas de diarrhée sanglante ont été signalés en Aquitaine et Poitou-Charentes depuis le 28 mai.
Les dates de début des symptômes (diarrhée) des 8 cas de SHU étaient comprises entre le 6 juin et le 22 juin. Sept résidaient en Aquitaine (4 en Gironde, 1 dans les Landes, 2 dans les Pyrénées Atlantiques) et un en Charente Maritime. Il s’agit de 5 garçons et 3 filles, âgés de 2,5 ans à 14 ans. Une infection par la bactérie E coli O157 a été confirmée chez 6 des enfants, par coproculture et/ou par sérologie. Les analyses sont encore en cours pour les 2 autres enfants. Tous ont rapporté la consommation de steak hachés avant le début des signes, dont 5 de steaks hachés frais de marques distribuées par les magasins Intermarché ou Netto.
Les 4 cas de diarrhée sanglante ont présenté leurs premiers symptômes entre le 12 et le 24 juin. Tous résidaient en Aquitaine (3 en Gironde et 1 dans les Pyrénées Atlantiques). Il s’agissait de 3 femmes et 1 homme, âgés de 10 à 42 ans. Une infection par la bactérie E coli O157 a été confirmée pour 1 cas par coproculture, les analyses pour les 3 autres personnes sont en cours. Les 4 cas ont rapporté la consommation de steak hachés de marques distribuées par les magasins Intermarché ou Netto avant le début des signes.
La consommation de steaks hachés des marques distribuées par les magasins Intermarché ou Netto était antérieure aux mesures de rappel pour tous les cas de SHU et de diarrhée sanglante.
Figure 1
Distribution des cas de SHU et de diarrhée sanglante par jour de début des signes, Aquitaine et Poitou-Charentes, juin 2012
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) et les Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC)
Le SHU est une maladie le plus souvent causée chez l’enfant par une bactérie appartenant à la famille des Escherichia coli (E. coli) dont certaines souches sont plus virulentes et produisent des toxines appelées « shigatoxines » (STEC : shigatoxin producing E. coli). La contamination peut se produire par ingestion d’aliments contaminés (viande insuffisamment cuite, produits au lait cru, légumes et fruits crus), par les mains souillées après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie ou leur environnement, ou par contact avec une personne malade qui excrète la bactérie dans ses selles.
Les infections à STEC se manifestent d’abord par une diarrhée (souvent sanglante), des douleurs abdominales et parfois des vomissements. Ces symptômes peuvent évoluer dans 5 à 8 % des cas (après une semaine environ) vers un SHU. L’enfant présente alors des signes de grande fatigue, de pâleur, une diminution du volume des urines qui deviennent plus foncées, et parfois des convulsions.
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) et les Escherichia coli producteurs de shigatoxines (STEC)
Le SHU est une maladie le plus souvent causée chez l’enfant par une bactérie appartenant à la famille des Escherichia coli (E. coli) dont certaines souches sont plus virulentes et produisent des toxines appelées « shigatoxines » (STEC : shigatoxin producing E. coli). La contamination peut se produire par ingestion d’aliments contaminés (viande insuffisamment cuite, produits au lait cru, légumes et fruits crus), par les mains souillées après avoir touché des animaux porteurs de la bactérie ou leur environnement, ou par contact avec une personne malade qui excrète la bactérie dans ses selles.
Les infections à STEC se manifestent d’abord par une diarrhée (souvent sanglante), des douleurs abdominales et parfois des vomissements. Ces symptômes peuvent évoluer dans 5 à 8 % des cas (après une semaine environ) vers un SHU. L’enfant présente alors des signes de grande fatigue, de pâleur, une diminution du volume des urines qui deviennent plus foncées, et parfois des convulsions.