Maladie d’Alzheimer et autres démences : notre action
La surveillance épidémiologique de la maladie d’Alzheimer
- Du fait du vieillissement progressif de la population et de l’absence de traitements curatifs, le nombre de personnes souffrant de maladie d’Alzheimer ou d’autres démences devrait croître de manière régulière dans les prochaines décennies, conduisant à une augmentation du poids de ces maladies. Dans ce contexte, mettre en œuvre une surveillance épidémiologique est devenue indispensable.
- Santé publique France assure la surveillance épidémiologique de la maladie d’Alzheimer et autres démences en France. Cette surveillance permet de connaitre le nombre de personnes atteintes, le nombre de personnes nouvellement atteintes chaque année, et de les décrire selon le sexe, l’âge, la répartition sur le territoire français.
Pour cela, Santé publique France :
- Développe des indicateurs de surveillance épidémiologique pour estimer la prévalence et l'incidence de la maladie d’Alzheimer et des autres démences, en décrire l’évolution temporelle et la répartition géographique. Ces indicateurs sont construits à partir des bases de données médico-administratives du système national des données de santé (SNDS)1 dans lequel sont intégrées les données relatives à l’ensemble des consommations de soins ainsi que les données hospitalières du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) aussi bien pour la médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), les soins de suite et de réadaptation (SSR), l’hospitalisation à domicile (HAD) et la psychiatrie (RIM-P).
- Analyse les déterminants du risque de maladie d’Alzheimer et autres démences.
- Pour répondre à la nécessité de produire des données épidémiologiques utiles à la surveillance mais aussi à la recherche dans le champ de la démence, un recueil systématique des données relatives aux patients des Consultations Mémoire et des Centres Mémoire de Ressources et de Recherche a été rendu obligatoire sur l’ensemble du territoire en 2009. Ces données sont collectées au niveau national dans la Banque Nationale Alzheimer (BNA), base de données hébergée par le département de santé publique du CHU de Nice.
- A copiloté avec la Direction générale de la santé (DGS) la mesure 16 du plan Maladies neurodégénératives 2014-2019 (PMND) ayant pour objectif de « pérenniser et améliorer la Banque Nationale Alzheimer ».
- A analysé, en collaboration avec l’équipe du CHU de Nice, les données collectées au sein de la BNA entre janvier 2010 et décembre 2014 afin d’évaluer leur qualité et la capacité de la BNA à répondre aux objectifs qu’elle a fixés.
- A proposé des pistes d’amélioration pour permettre à la BNA de tenir pleinement son rôle d’outil de production d’indicateurs de surveillance épidémiologique de la démence.
- Participe au comité de pilotage et au conseil scientifique de la BNA.
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Santé publique France développe une nouvelle méthode permettant de suivre l’évolution de l’état de santé cognitive et fonctionnelle des personnes vieillissantes à partir des données recueillies par l’Assurance maladie.
Participation à la réflexion sur la mise en place d’actions de prévention
Sont associés à un moindre risque de démence : un bon niveau d’études, la pratique régulière d’une activité physique, une alimentation saine ainsi que la prise en charge précoce des facteurs de risque vasculaires (notamment hypertension artérielle et diabète).
Ces facteurs ne sont pas spécifiques aux démences, et la mise en place d’actions de prévention primaire pourrait donc s’orienter vers la promotion de comportements sains comme cela est déjà le cas dans d’autres programmes tels que « vieillir en bonne santé » ou encore le programme d’éducation à la santé mentale. Le Haut Conseil de la santé publique, dans son rapport sur la prévention de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées (décembre 2017), recommande quatre axes d’actions :
- sensibiliser la communauté et les professionnels de la santé à ces maladies et aux possibilités de prévention,
- promouvoir des actions de prévention à des moments cibles (passage à la retraite) et pour des publics cibles (personnes hypertendues ou diabétiques…),
- intégrer la démence dans la Stratégie nationale de santé et le futur Plan national de santé publique,
- promouvoir la surveillance épidémiologique et la recherche sur la prévention de ces maladies.
Si aujourd’hui Santé publique France ne met pas en place d’actions spécifiques sur la prévention des démences, le développement d’une approche par âge de la vie en matière de surveillance et de prévention contribuera à apporter de la connaissance pour agir sur les différents facteurs permettant de favoriser sur le long terme le vieillissement en bonne santé. La nouvelle approche populationnelle « Santé 40 et + » prévoit d’intervenir dès la mi-vie par une approche combinée, proposant d’agir sur plusieurs déterminants pour un effet synergique positif sur la santé.
- Système national des données de santé (SNDS) : base de données médico-administratives contenant les prestations de soins de santé prises en charge par l’Assurance maladie (consultations et actes médicaux, médicaments, hospitalisations…), les causes médicales de décès et un échantillon de données provenant des organismes d’Assurance maladie complémentaire. Les données sont chaînées en respectant l’anonymat des personnes.