Grippe aviaire : données
Actuellement, les virus influenza aviaires ayant une hémagglutinine H5 du clade 2.3.4.4b (H5Nx) circulent intensément dans le monde et en particulier, le virus A(H5N1) depuis 2021. Ce virus provoque des mortalités de masse chez les oiseaux sauvages, et touche diverses espèces animales (volailles, mammifères sauvages et domestiques, terrestres et marins), particulièrement de carnivores (dont des chats domestiques).
Dans le Monde
Aux Etats-Unis, un génotype du virus A(H5N1) du clade 2.3.4.4b, le génotype B3.13, a été introduit fin 2023 dans les élevages de vaches laitières, où il circule activement depuis le printemps 2024. Il s’agit de la première incursion identifiée dans cette espèce. Des chats ont été retrouvés infectés par ce génotype suite à une exposition à des élevages de vaches laitières infectées ou à l’ingestion de lait cru contaminé. Ce génotype n’a été détecté qu’aux Etats-Unis à ce jour Par ailleurs , plus d’une soixantaine de cas d’infections sporadiques chez l’être humain ont été détectés en 2024, dont plus de la moitié ont été exposés à des vaches laitières infectées par ce même génotype.
Plusieurs cas dus au génotype, D1.1, ont également été détectés aux Etats-Unis et au Canada en 2024. Des cas d’infections humaines ont également été identifiés en Amérique du Sud (Equateur, Pérou), en Asie (Chine, Vietnam) et en Europe (Angleterre). Des virus du sous-type A(H5N1) appartenant à d’autres clades circulent également en Asie, et ont causé des infections humaines récentes, notamment au Cambodge, au Vietnam, en Chine et en Inde.
D’autre part, trois autres virus influenza aviaires, de sous-types H9N2, H10N3 et H3N8, ont été responsables de cas humains au cours des dernières années, majoritairement en Chine.
En France
À ce jour, aucun cas de grippe humaine dû à un virus influenza aviaire (dit cas de « grippe aviaire ») n’a été détecté en France.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies infectieuses) considèrent que le risque posé par les virus influenza aviaires à potentiel zoonotique qui circulent à l’heure actuelle est faible pour la population générale, et faible à modéré pour les personnes directement exposées à ces virus. Aucune transmission de personne à personne n’a été documentée à partir des infections humaines récentes.
Néanmoins, les capacités élevées d’évolution génétique et d’adaptation à de nouveaux hôtes par des virus influenza n’excluent pas l’émergence d’un virus capable d’être transmis efficacement d’Homme à Homme, ce qui pourrait le cas échéant être à l’origine d’une épidémie voire d’une pandémie liée à ces virus. La forte circulation des virus A(H5N1) au niveau mondial, avec une situation particulièrement évolutive aux Etats-Unis depuis l’automne 2024, augmente le risque d’un virus mieux adapté à l’être humain, et incite à une vigilance accrue.
Dans ce contexte, les organisations sanitaires internationales appellent à un renforcement de la surveillance des cas de grippe zoonotique à l’interface animal/être humain.