Grippe-aviaire
Grippe aviaire

Certains virus influenza aviaires peuvent infecter l’Homme, et des cas sporadiques sont régulièrement détectés mais le risque de transmission reste faible selon l’OMS. Aucun cas de transmission interhumaine n’a été documenté récemment.

Mis à jour le 18 février 2025
Dans cet article

La grippe aviaire : la maladie

Une zoonose virale

La grippe aviaire est une maladie infectieuse virale causée par un virus de type influenza qui touche principalement les oiseaux. Certaines souches de ce virus peuvent être transmises des animaux à l’homme et, dans certains cas, provoquer des infections graves. La maladie est généralement transmise par contact direct avec des oiseaux infectés ou leurs excréments. Les virus peuvent évoluer et se propager rapidement, notamment s’ils mutent, pouvant provoquer des épidémies, voire des pandémies.

Comment les virus influenza aviaires circulent-ils en France et dans le Monde ? 

Une quinzaine de virus influenza aviaires ont infectés l’homme dont les sous-types H5N1 et H7N9, responsables de plus de 2 000 cas recensés. 

Bien que des cas sporadiques soient régulièrement signalés en Amérique du Nord, en Asie et dans une moindre mesure en Europe, aucun cas de grippe aviaire n’a été détecté en France à ce jour. 
Selon l’OMS et l’ECDC, le risque reste faible pour la population générale et faible à modéré pour les personnes directement exposées à ces virus. Aucune transmission de personne à personne n’a été documentée à partir des infections humaines récentes.

Néanmoins, la forte circulation des virus A(H5N1) au niveau mondial, avec une situation particulièrement évolutive aux Etats-Unis depuis l’automne 2024, augmente le risque d’un virus mieux adapté à l’être humain, et incite à une vigilance accrue. En effet, bien que la transmission d’Homme à Homme n’ait pas été observée, l’évolution rapide des virus pourrait permettre à un nouveau virus de se propager entre humains, augmentant ainsi le risque d’une épidémie ou d'une pandémie.

Les chiffres-clés de la grippe aviaire
-  + de 10 virus influenza aviaires ont été à l’origine de cas humains - Environ 100 cas humains de grippe aviaire détectés dans le monde en 2024 (majoritairement aux Etats-Unis) -  2 cas confirmés de H5N1 clade 2.3.4.4b en Europe (Angleterre) depuis 2021

Une maladie des oiseaux transmissible à l’Homme

Chez l’oiseau

Les virus influenza aviaires circulent naturellement chez les oiseaux aquatiques sauvages qui ne sont habituellement pas malades. En revanche, l’infection peut causer une maladie, voire être mortelle, chez certaines espèces d'oiseaux domestiques dont, par exemple, les poulets, les dindes ou les canards. 

Les virus influenza aviaires sont classés en deux catégories en fonction des caractéristiques spécifiques du virus et de sa capacité à causer une maladie grave et à tuer les poulets dans des conditions expérimentales :

  • Les virus influenza aviaires faiblement pathogènes, qui ne provoquent aucune maladie, ou simplement une forme clinique bénigne chez les volailles (ex : baisse de la production d’œufs), et sont détectés par les autorités sanitaires vétérinaires dans le cadre des plans de surveillance du suivi de la vaccination des canards.
  • Les virus influenza aviaires hautement pathogènes, responsables d’une maladie grave chez la volaille, avec une mortalité élevée.

Les virus influenza aviaires hautement pathogènes sont très contagieux chez les oiseaux et peuvent se propager rapidement au sein des élevages de volailles. Le sous-type A(H5N1) du clade 2.3.4.4b, à l’origine de l’épizootie d’une ampleur sans précédent à l’échelle internationale, est responsable d’infections mortelles chez un nombre élevé d’espèces d’oiseaux sauvages différentes, avec des évènements de mortalité de masse sans précédent. 

Chez l’Homme

Les cas humains d’infection par un virus influenza aviaire sont généralement des cas primaires, suite à une exposition à des oiseaux infectés ou à un environnement contaminé, notamment dans le cadre d’élevages ou de marchés aux volailles vivantes. 

Les virus influenza aviaires sont excrétés en grande quantité dans les fientes des oiseaux infectés ainsi que dans leurs sécrétions respiratoires. On les retrouve ainsi dans l’environnement (poussières contaminées par des fientes, plans d’eau, etc.). La transmission à l’Homme se fait par inhalation de poussières ou d’aérosols contaminés, ou par contact lors de la manipulation d’oiseaux infectés (plumage, éviscération, etc.). L’exposition dans les élevages, les basses-cours ou sur les marchés de volailles vivantes constitue le principal risque d’infection ; l’exposition lors de baignades dans des eaux contaminées a également été documentée comme facteur de risque. 

La consommation de viande, foie gras et œufs – et plus généralement de tout produit alimentaire à base de volaille – ne présente aucun risque pour l’Homme. Aux Etats-Unis, compte-tenu des souches virales particulières du virus A(H5N1) hautement pathogène circulant dans ce pays dans les élevages laitiers, les autorités sanitaires américaines ont recommandé d’éviter la consommation ou le contact avec le lait ou les produits laitiers à base de lait cru. Aucune infection humaine due à ce virus et faisant suite à la consommation de lait cru contaminé n’a toutefois été détectée à ce jour.

Une exposition à risque de grippe zoonotique est définie ainsi :

Contact direct avec un être vivant confirmé d’infection par un virus influenza aviaire ou porcinContact direct avec un animal suspecté d’infection par un virus influenza aviaire hautement pathogène ou porcinContact avec un environnement ou du matériel contaminé par un virus influenza aviaire ou porcin

Animal confirmé d’infection par un virus IA/IP par le Laboratoire National de Référence influenza aviaire/porcin ou tout autre laboratoire habilité : oiseau, porc, ou toute autre espèce animale domestique ou sauvage

Cas humain confirmé par le CNR Virus des infections respiratoires (cf. définition d’une personne-contact)

Contexte d’élevage d’oiseaux (professionnel ou de loisir) avec mortalité soudaine et anormale.

Contexte d’élevage de porcs (professionnel ou de loisir) avec des animaux présentant un syndrome grippal.

Contexte de contact direct avec la faune sauvage : l’oiseau ou le mammifère sauvage manipulé était malade ou trouvé mort.

Fréquentation pendant au moins 15 minutes d’un lieu confiné où des animaux infectés par un virus influenza aviaire ou porcin ont séjourné

Contact direct avec du matériel ou une surface d’un foyer confirmé d’influenza aviaire ou porcin (exemple : manipulation d’outils ou de litière, nettoyage des déjections)

Contact direct avec un prélèvement ou tout autre matériel biologique contaminé par un virus influenza aviaire ou porcin (exemple : en laboratoire de recherche ou de diagnostic)

 

Il arrive que des personnes infectées par un virus influenza aviaire soient détectées par les systèmes de surveillance de la grippe saisonnière et ne rapportent pas d’exposition à risque. C’est le cas notamment de plusieurs cas dus au virus A(H5N1) du clade 2.3.4.4b détectés fin 2024 aux Etats-Unis et au Canada. Néanmoins à ce jour ces cas demeurent rares et isolés.

Que faire en cas d’exposition à des virus influenza aviaires ?

Il est vivement déconseillé de toucher ou de ramasser des oiseaux ou mammifères sauvages malades ou morts.

En cas d’exposition à des animaux infectés (ou fortement suspectés de l’être) ou à un environnement contaminé par un virus influenza aviaire, il est nécessaire de se protéger d’une éventuelle contamination en portant les équipements de protection individuelle adéquats et en adoptant systématiquement les gestes barrières :

  • porter des vêtements de protection à usage unique,
  • porter un masque de protection respiratoire (de préférence FFP2), des lunettes ou une visière de protection et des gants de protection étanches,
  • se laver les mains avec du savon ou une solution hydroalcoolique après chaque contact avec ces animaux ou des surfaces contaminées, même en cas de port de gants de protection.

Ces mesures individuelles de protection sont détaillées en annexe 3 de l’avis du Haut Conseil de la Santé publique relatif à la prévention de la transmission à l’Homme des virus influenza porcins et aviaires du 10 décembre 2021 et sur le site du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.

Toute personne exposée à un risque à un virus influenza aviaire doit suivre son état de santé pendant 10 jours suivant la dernière exposition, y compris en cas de port des équipements de protection adéquats. En effet, lors de situations d’aérosolisation importante (abattage, nettoyage sous pression, etc.), un risque résiduel ne peut être exclu chez les personnels malgré l’application des mesures de précaution (cf. avis HCSP du 10 décembre 2021). Par ailleurs, il peut arriver que ces équipements (en particulier les masques) ne soient pas mis en place correctement durant la totalité de l’exposition sans que cela soit identifié par les personnes exposées, en particulier lors d’activités nécessitant un effort physique important (ex. activités d’abattage).

Que faire en cas de symptômes ?

En cas d’apparition de symptômes (fatigue, fièvre, courbatures, maux de tête, nez qui coule, toux, yeux rouges, difficultés respiratoires, désorientation, vertiges, etc.), il convient de :

  • limiter les contacts avec les membres de son entourage,
  • porter un masque (chirurgical ou FFP2) en présence d’autres personnes,
  • respecter les autres mesures barrières (lavage des mains, aération du logement, éternuement et toux dans son coude, utilisation de mouchoirs à usage unique, éviter de serrer les mains et d’embrasser, etc.),
  • consulter immédiatement un médecin, en mentionnant l’exposition à risque.

Pour plus d’informations, consulter le dépliant "Les bons réflexes face aux grippes aviaire et porcine".

Depuis le printemps 2022, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande la vaccination contre la grippe saisonnière des professionnels exposés aux virus influenza aviaires et porcins. Une telle vaccination ne permet pas de réduire l’infection par un virus influenza d’origine animale, car le vaccin contre la grippe saisonnière ne contient pas de souche virale aviaire ou porcine, mais vise à réduire le risque d’émergence d’un nouveau virus mieux adapté à l’Homme en cas de co-infection d’une personne par un virus aviaire et un virus humain (phénomène dit de « réassortiment »).