Contexte. Les infections à Hantavirus sont présentes dans le Nord-Est de la France. L'homme se contamine en inhalant des poussières contaminées par les excrétas de rongeurs. En février 2003, le centre national de référence (CNR) des fièvres hémorragiques virales signalait un nombre accru d'infections. Une investigation était initiée afin de confirmer l'excès de cas, de les décrire et de proposer des mesures adéquates. Matériel et méthode. Les cas, recensés par le CNR, étaient définis par des signes cliniques évocateurs associés à des IgM et des IgG Puumala chez des patients résidant en France. Pour chaque patient, des renseignements cliniques et épidémiologiques étaient recueillis. Résultats. En 2003, 128 cas ont été identifiés contre 61 en 2002. L'âge médian était de 38 ans et 77 % des cas étaient des hommes ; 82 % étaient hospitalisés. Les patients résidaient dans le quart Nord-Est du pays avec des clusters importants dans les Ardennes et l'Oise. Les expositions à risque retrouvées étaient l'activité professionnelle (35 %) (Bâtiment, secteur forestier et agriculture), la manipulation de bois (35 %), le jardinage (29 %) et les loisirs en extérieur (14 %). Conclusions. Cette investigation a confirmé l'excès de cas en 2003. La localisation géographique et les expositions à risque étaient conformes à celles rapportées lors de précédentes investigations. La prévention des infections à Hantavirus passe par des mesures individuelles contre les rongeurs et l'exposition à des aérosols de poussières contaminées. Des moyens d'information des professionnels de santé et du grand public dans les zones à risque sont nécessaires pour favoriser ces mesures.
Auteur : Mailles A, Vaillant V, Haeghebaert S, Fradet MR, Capek I, Zeller H
Médecine et maladies infectieuses, 2005, vol. 35, n°. 2, p. 68-72