Les infections par les hantavirus chez l'homme font l'objet d'une surveillance en France, en particulier en métropole, depuis une trentaine d'années. Cette surveillance associait sur la période 2012-2016 un réseau d'une quinzaine de laboratoires de biologie médicale, le Centre national de référence (CNR) des Hantavirus et Santé publique France. Les données de surveillance ont été obtenues par l'analyse des fiches de renseignements accompagnant les échantillons des cas diagnostiqués par les laboratoires du réseau et confirmés par le CNR. La situation observée était proche de celles rapportées pour les périodes précédentes : une centaine de cas, la plupart hospitalisés, était dénombrée en moyenne annuellement (incidence de 0,15 cas pour 100 000 habitants) avec de fortes variations annuelles. La population active était toujours la plus touchée (médiane d'âge de 40 ans) et les hommes étaient les plus concernés (75% des cas). Les cas étaient détectés toute l'année, avec des pics de détection à la fin du printemps ou à l'automne. La majorité des cas étaient dus au virus Puumala, mais le fait marquant sur la période était la détection de cas d'infection par les virus Seoul et Tula et la nature des expositions à ces virus. La distribution géographique des cas, concentrée sur le quart nord-est de la France, a connu une extension très limitée dans sa périphérie. Cependant, cette incidence et cette distribution géographique pourraient être sous-estimées du fait de l'utilisation de tests de diagnostic sérologique trop spécifiques et de la faible demande de diagnostic pour des patients non hospitalisés ou en dehors de la zone d'endémie connue.
Auteur : Reynes JM, Carli D, Renaudin B, Fizet A, Bour JB, Brodard V, et al.
Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, 2017, n°. 23, p. 492-9