La rage : données
Nombre de cas de rage humaine en France
En France, depuis 1970, 26 cas de rage humaine ont été diagnostiqués. Tous les patients sauf deux étaient des cas importés, contaminés pour la majorité en Afrique, dont un avait été contaminé par une greffe de cornée issue d’un donneur de retour d’Égypte et décédé sans diagnostic. Les deux cas non importés avaient été infectés respectivement en Guyane en 2008 et en région Nouvelle Aquitaine en 2019.
En 2008, un cas humain infecté localement a été diagnostiqué en Guyane, probablement lié à une contamination par une chauve-souris.
En 2014, un patient de retour d’un séjour de plusieurs mois au Mali a été diagnostiqué atteint de rage. L’origine exacte de la contamination n’a pas pu être établie, le patient n’étant plus en mesure de fournir des informations au moment du diagnostic. L’analyse de la souche virale par le CNR de la rage (Institut Pasteur, Paris) a confirmé l’origine géographique du virus.
En 2016, un patient étranger a présenté une encéphalite fatale lors d’un séjour touristique en France. Le patient avait rapporté une morsure de chien survenue lors d’un séjour au Pakistan en 2015. Le diagnostic de rage a été établi en 2017 lors d’examens complémentaires post-mortem.
En 2017, un diagnostic de rage a été établi chez un enfant contaminé par un chiot lors d’un séjour au Sri Lanka.
En 2019, un patient vivant en zone rurale en région Nouvelle Aquitaine est décédé au décours d’une encéphalite d’étiologie indéterminée. Le diagnostic de rage a été établi a posteriori au cours d’une étude investiguant par recherche génomique des patients atteints d’encéphalite décédés sans diagnostic. Ce patient était infecté par un Lyssavirus de type European Bat Lyssavirus 1 (EBLV-1) et n’avait pas effectué de voyage dans une zone à risque de rage. Il était régulièrement exposés à des chauves-souris à son domicile en France mais son entourage n’avait pas connaissance d’incident de type morsure ou griffure. Il n’était pas vacciné de manière préventive et n’avait jamais consulté de centre antirabique. L’origine la plus probable de sa contamination est une transmission du virus par une chauve-souris lors d’un contact passé inaperçu ou que le patient n’a pas jugé utile de mentionner à son entourage ou un médecin. Il s’agit du 4e cas confirmé au monde d’infection humaine par un EBLV, et le premier cas de rage autochtone en France métropolitaine depuis 1924.
En 2023, une patiente de la région Grand Est est décédée de rage. Le diagnostic de rage a été évoqué dès son hospitalisation au CHU de Reims, en raison d’un récent voyage au Maroc au cours duquel elle avait été mordue par un chat errant. Le centre national de référence de la rage à l’Institut Pasteur a confirmé l’infection par un virus de la rage classique. Une personne mordue par le même animal a pu bénéficier d’un traitement post-exposition. Les autorités sanitaires marocaines ont été informées de la survenue de ce cas de rage humaine et de la possibilité que d’autres personnes aient pu localement être contaminées par le même chat ou d’autres animaux.
Cas de rage canine importés ayant donné lieu à une exposition à risque de rage pour des personnes résidant sur le territoire national
Depuis 1968, 44 chiens et 4 chats atteints de rage, tous importés sauf 1 chat, ont été diagnostiqués en France. Ces cas ont chacun donné lieu à la prise en charge de personnes exposées au virus en nombre très variable : de 2 à 187 personnes. Les 2 chiens infectés responsables du plus grand nombre de prise en charge chez des personnes exposées avaient fréquenté des rassemblements publics durant leur période de contagiosité (festival en plein air pour l’un, établissement scolaire pour l’autre). Le chat atteint de rage autochtone était infecté par un virus EBLV1, transmis par des chauves-souris insectivores.